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Bachar el-Assad ne fait pas partie de l’avenir de la Syrie pour l’Union européenne

Bachar el-Assad ne fait pas partie de l’avenir de la Syrie pour l’Union européenne
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Bruxelles se démarque de Washington. Pour l'Union européenne, le président syrien ne pourra plus être au pouvoir après la transition politique.

Bachar el-Assad ne fait pas partie de l’avenir de la Syrie pour l’Union européenne

L'Union européenne ne changera pas d'avis. Les chefs de la diplomatie des 28 pays membres ont rappelé, lundi, lors d'une réunion au Luxembourg, que de leur avis, le président syrien Bachar el-Assad ne pouvait rester au pouvoir à l'issue de la transition politique du pays. Transition politique que l'Union européenne demande depuis des mois. «Nous avons toujours la même position, je ne pense pas qu'il y ait un avenir pour Assad, mais c'est au peuple syrien de décider», a déclaré le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders, en arrivant à la réunion.

Dans les conclusions adoptées lundi lors de leur réunion mensuelle, les 28 rappellent d'ailleurs, comme ils l'avaient déjà fait en octobre dernier, «qu'il ne saurait y avoir de paix durable en Syrie sous le régime actuel». Il faut «une transition politique digne de ce nom et à la fin du processus politique, lorsqu'il s'agira de bâtir la Syrie de l'avenir [...]», a martelé le ministre français Jean-Marc Ayrault.

Les États-Unis ont reconnu jeudi 30 mars ne plus faire du départ du président syrien une «priorité» et chercher une nouvelle stratégie dans le règlement du conflit en Syrie qui dure depuis six ans. L'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Nikki Haley, a même indiqué que son pays voulait travailler avec la Turquie et la Russie pour trouver une solution politique à long terme en Syrie, plutôt que de se focaliser sur le sort de Bachar el-Assad.

Décision du peuple

«Après six ans et demi de guerre, il semble complètement irréaliste de penser que l'avenir de la Syrie sera exactement le même que ce qu'elle était dans le passé. Mais c'est aux Syriens de décider, ça c'est clair», a pour sa part résumé la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini. «Nous avons toujours dit que les Syriens devront décider qui sera leur président, quel gouvernement ils auront, et que cela n'a pas de sens de régler la question d'Assad au début, car cela mènerait à une impasse», a renchéri le ministre allemand Sigmar Gabriel. Pour lui, «les États-Unis prennent désormais une position plus réaliste que par le passé» en abandonnant clairement les exhortations à ce que Bachar el-Assad quitte le pouvoir.

«Mais une chose ne passera pas», a en même temps prévenu Sigmar Gabriel. «Qu'un dictateur qui a commis d'horribles crimes dans la région reste en place impunément» au nom «d'une focalisation sur la lutte contre l’État islamique [EI]. Ceci ne peut être la position de l'Europe», a lancé le ministre allemand.

Obsession américaine

Plusieurs pays de l'UE craignent en effet que Washington soit tellement obnubilé par le combat contre le groupe qu'il en perde de vue la transition négociée sous l'égide de l'ONU à Genève. «Il faut qu'il y ait une transition politique, ceux qui l'ont oublié se trompent profondément, car il n'y aura jamais de paix durable, y compris face à la menace terroriste en Syrie, sans processus politique», a insisté Jean-Marc Ayrault.

À la veille d'une conférence internationale sur l'aide humanitaire et la reconstruction de la Syrie à Bruxelles, les 28 appellent «instamment toutes les parties à respecter le cessez-le-feu» conclu à Astana, et «invitent la Russie, la Turquie et l'Iran à se montrer à la hauteur des engagements qu'ils ont pris en tant que garants de ce cessez-le-feu, pour en assurer la mise en œuvre intégrale», selon les conclusions adoptées à Luxembourg.

Source: agences

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