La Russie et la Chine mettent leur veto à une résolution de l’Onu sur la Syrie
La Russie et la Chine ont mis mardi leur veto à la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies prévoyant l’imposition de sanctions contre les représentants syriens qui pourraient être impliqués dans l'utilisation d'armes chimiques.
Le document a été soutenu par neuf membres du Conseil de sécurité. La Russie et la Chine (membres permanents) et la Bolivie ont voté contre. Trois autres États se sont abstenus: le Kazakhstan, l’Égypte et l’Éthiopie.
Les pays occidentaux accusent Damas de l'utilisation présumée d'armes chimiques.
Les auteurs du projet de résolution sont deux membres permanents du Conseil, la France et le Royaume-Uni, et ont été soutenus plus tard par les États-Unis. Le document vise à imposer des sanctions à 21 représentants de Damas: des individus, des organisations et des entreprises qui seraient impliqués dans l'utilisation d'armes chimiques en Syrie en 2014 et 2015.
Le document en considération prévoyait également d’interdire la vente, la livraison et le transfert d'hélicoptères et de matériel connexe au gouvernement syrien et à ses forces armées.
Le représentant permanent du Royaume-Uni à l'Onu, Matthew Rycroft, a déclaré qu’en bloquant la résolution, «la Russie et la Chine avaient sapé la confiance du Conseil de sécurité».
Avant le vote, les représentants permanents du Royaume-Uni et de la France, MM. Rycroft et Delattre, ont appelé tous les membres du Conseil à voter pour le projet de résolution, et après ils ont déploré que le document n'ait pas été adopté. Le diplomate britannique a aussi vivement critiqué Moscou, l'accusant d’avoir couvert les soi-disant «crimes» du gouvernement syrien.
La Chine a expliqué sa position par le fait que la résolution de la France et du Royaume-Uni pourrait nuire aux tentatives de l'Onu d'améliorer les relations entre les différents groupes de l'«opposition syrienne» dans la plate-forme de Genève.
Plus tôt mardi, le président russe Vladimir Poutine a qualifié les sanctions contre la direction syrienne d’inappropriées, «parce que ça n’aidera pas le processus de négociations, mais ne fera qu’empêcher ou saper la confiance dans le cadre de ce processus».
Le 24 février, le représentant permanent adjoint de la Russie à l’Onu, Vladimir Safronkov, a averti que la Russie mettrait son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’Onu imposant des sanctions contre la Syrie pour l’utilisation présumée d’armes chimiques, si le Conseil mettait le document en examen.
Source : agences