Damas transmet à l’OPCW les preuves d’une attaque chimique contre les civils
Les autorités syriennes ont remis aux observateurs chimiques internationaux un lot de documents attestant d'une utilisation par les groupes terroristes d'agent chimique interdit contre des civils près d'Alep. Les échantillons de l'obus contenant du gaz moutarde doivent être livrés à la Haye.
Les documents ont été remis à Damas, à la mission du Secrétariat Technique de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OPCW). Une mission de huit experts venus des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de l’Australie, de la Slovaquie et de la Slovénie a travaillé à Damas à la demande du gouvernement syrien il y a quelques jours.
«Nous avons fourni tous les documents à la mission qui les a examinés et approuvés. La mission viendra en Syrie encore une fois pour recueillir des échantillons qui seront ensuite analysés», a déclaré Samer Abbas, porte-parole de l’Autorité nationale syrienne surveillant la mise en œuvre de la Convention sur les armes chimiques. Ces échantillons seront stockés d’abord à Damas, avant que les difficultés financières liées à leur transport ne soient réglées, et puis envoyés à La Haye, au siège de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, en janvier 2017.
Le 16 novembre, une attaque chimique menée par les groupes terroristes contre les quartiers résidentiels d'Alep a fait plus de 40 morts. Un obus de mortier contenant des substances chimiques a été découvert près du village de Maarat Umm Hawsh dans la province d’Alep par des démineurs russes.
Après un examen approfondi, il s’est révélé que le projectile non-explosé contenait du liquide sombre. Des experts chimiques russes ont prélevé des échantillons et confirmé que cette substance était du gaz moutarde. Des militaires russes ont ensuite transmis toutes les preuves dont ils disposaient aux autorités syriennes.
Le gaz moutarde a été largement utilisé pendant la première guerre mondiale et a été interdit en 1923. Puissant vésicant, le gaz moutarde attaque les voies respiratoires et, au contact de la peau, provoque une réaction cutanée sous forme de cloques au bout de quelques heures si aucun traitement n’est administré.
Source : agences et rédaction