Premières évacuations attendues à Alep, victoire imminente pour l’armée syrienne

Des militaires syriens préparaient jeudi 15 décembre l'évacuation des derniers combattants terroristes d'Alep et de leurs familles, une opération qui pourrait sceller la victoire de Damas un mois après le lancement de son opération pour reconquérir la totalité de la deuxième ville de Syrie.

Après des heures de négociations, un nouvel accord sur l'évacuation des combattants terroristes a été annoncé en début de journée par un haut responsable de l'armée syrienne. Il fait suite à l'échec d'un précédent accord, conclu mardi par la Russie et la Turquie, qui avait finalement capoté mercredi.

La perte d'Alep représente un revers cuisant pour les groupes terroristes qui avaient conquis la partie orientale de la métropole en 2012, mais se retrouve aujourd'hui confinée dans un réduit après une offensive foudroyante de l’armée syrienne à la mi-novembre. Cette victoire représenterait le plus important succès de Damas depuis le début de la guerre en 2011.

Les premiers départs de jeudi concernent quelque 200 civils principalement des blessés et leurs familles, qui doivent quitter Alep par les quartiers sud d'Al-Amiriyah et de Ramoussa, ont indiqué à l'AFP un coordinateur humanitaire. Quelque 4.000 combattants terroristes et leurs familles doivent être évacués, selon la télévision syrienne.

«Corridor spécial»

La Russie a confirmé qu'elle superviserait cette opération. L'évacuation des combattants se fera à bord de 20 bus et de 10 ambulances qui emprunteront un corridor spécial en direction d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, a annoncé l'armée russe.

Voisine de celle d'Alep, la province d'Idleb est la dernière place forte des groupes terroristes, qui ne contrôlent plus que quelques poches à Deraa (sud) et près de Damas.

Une source syrienne proche de Damas au fait des négociations a indiqué que des pourparlers se sont terminés jeudi à 03H00 (01H00 GMT). Au terme d'un accord, les blessés et leurs familles sortiront les premiers puis les combattants terroristes et leurs familles ainsi que «250 militants» anti-régime non armés. Par ailleurs, des blessés et malades de Foua et Kefraya, deux villages chiites, assiégés par les terroristes dans la province d'Idleb, pourront aussi être évacués.

Des groupes armés ont interdit aux civils d’en sortir

Mercredi, la Commission d'enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne a affirmé que «les terroristes des groupes Front al-Nosra et Ahrar al-Cham empêchaient les civils de quitter Alep-Est et se déguisaient en civils pour échapper aux militaires syriens».

«La commission a reçu des informations sur des groupes d'opposition, dont les groupes terroristes Front Fatah al-Cham et Ahrar al-Cham, qui empêchaient les civils de partir, ainsi que sur les rebelles qui se déguisaient en civils, augmentant ainsi le risque pour les civils d'être tués ou blessés», est-il indiqué dans un communiqué de la commission. Selon la commission, le gouvernement syrien et les forces alliées «contrôlent actuellement Alep-Est».

Ces derniers mois, la ville d'Alep est devenue le champ de bataille principal en Syrie. Contrôlés par les terroristes, les quartiers est d'Alep ont été encerclés par l’armée syrienne. Des centaines de milliers de civils se sont retrouvés bloqués à Alep-Est. La plupart d'entre eux ont quitté les quartiers dangereux par les couloirs humanitaires établis par l'armée syrienne. Toutefois, les terroristes n'ont jamais cessé leurs tentatives d'empêcher l'évacuation des civils qu'ils utilisaient comme boucliers humains.

Source : agences et rédaction