Lavrov: Les bombardements continueront tant qu’il y restera des «bandits» à Alep
Les bombardements sur la ville syrienne d'Alep continueront tant que des «bandits» s'y trouveront, a affirmé vendredi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov qui avait annoncé la veille un arrêt des raids de l'armée syrienne sur les quartiers contrôlés par les extrémistes.
«Après la pause humanitaire, (les frappes) ont repris et continueront tant que des bandits seront à Alep-Est», a-t-il déclaré à Hambourg (nord) où il participe à une réunion des chefs de la diplomatie des pays de l'OSCE.
«Le monde le comprend, nos partenaires américains le comprennent», a-t-il jugé.
«Je n'ai pas dit (jeudi) que les opérations militaires étaient complètement arrêtées», a souligné Lavrov dont le pays est engagé militairement en Syrie auprès de Damas depuis septembre 2015. «J'ai dit qu'elles étaient suspendues un temps donné pour permettre aux civils le souhaitant de partir».
Interrogé sur les chances de réussite de pourparlers russo-américains sur Alep samedi à Genève, le ministre s'est voulu relativement optimiste, tout en accusant de nouveau Washington de changer sans cesse de position. «Si les experts américains ne changent pas d'avis de nouveau (...) alors il y a une bonne chance pour un accord sur un règlement définitif de la situation à Alep-Est à travers le départ de tous les combattants sans exception», a dit Lavrov. «Trop de choses sont incompréhensibles sur la manière dont les Etats-Unis mènent les négociations sur la Syrie avec nous», a-t-il ajouté.
Selon Moscou, les Etats-Unis seraient revenus sur leur propre proposition formulée le 2 décembre pour mettre un terme aux combats à Alep. Ce texte prévoyait le départ de tous les soi-disant «rebelles» et la mise en place de corridors humanitaires civils. Washington a rejeté ces accusations.
Par ailleurs, Lavrov a accusé les Américains de compliquer les pourparlers avec Moscou en reprenant les livraisons d'armes aux «rebelles syriens». «Ca aura un effet sur nos négociations. C'est une autre chose étrange avec la position américaine sur la Syrie, sur Alep, quand la main gauche fait quelque chose de constructif, la main droite ouvre les vannes des livraisons d'armes aux combattants», a-t-il souligné.
«Ca ne peut pas avoir d'influence sur la situation à Alep-Est car les bandits sont encerclés et il est peu probable qu'ils obtiennent des renforts», mais ailleurs ces armes destinées «aux soi-disant rebelles modérés, le plus souvent finissent dans les mains des terroristes», a expliqué le chef de la diplomatie russe.
A coups de frappes aériennes, de barils d'explosifs et de tirs d'obus quasi-ininterrompus, l’armée syrienne et les forces pro gouvernementales ont réussi à libérer de 85% des quartiers d'Alep tenus par les extrémistes depuis le début de son offensive le 15 novembre.
Source : agences et rédaction