Crises humanitaires: l’Onu réclame 22,2 milliards USD pour 2017, un record
L'Onu a demandé lundi le chiffre record de 22,2 milliards de dollars (20,9 milliards d'euros) pour financer l'an prochain ses programmes d'aide humanitaire qui seront dispensés à 92,8 millions de personnes vulnérables dans le monde.
Chaque année, les besoins de l'Onu ne cessent de croître, et ses appels de fonds aussi, qui battent record sur record. A titre de comparaison, en 1992, lors de son premier appel inter-agences, l'Onu n'avait demandé que 2,7 milliards de dollars.
«De plus en plus de personnes ont des besoins humanitaires, car les crises durent de plus en plus longtemps», a relevé le patron des opérations humanitaires de l'Onu, Stephen O'Brien, dans la présentation de cet appel de fonds.
En outre, «avec le changement climatique, les catastrophes naturelles vont vraisemblablement devenir plus fréquentes, plus violentes et plus sévères», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, les limites imposées aux travailleurs humanitaires en termes d'accès rendent toujours plus complexe l'acheminement de l'aide, notamment en Syrie, en Irak, au Soudan du Sud et au Yémen.
L'Onu estime qu'en 2017, plus de 128,6 millions de personnes dans 33 pays auront besoin d'une assistance humanitaire. Mais c'est pour aider uniquement les plus vulnérables d'entre eux - 92,8 millions de personnes -- que l'Onu réclame 22,2 milliards de dollars.
«Malheureusement, avec les besoins humanitaires toujours croissants, l'écart entre ce qui doit être fait pour sauver et protéger plus de gens aujourd'hui et le financement des humanitaires est de plus en plus large», a souligné M. O'Brien.
Pour 2016, l'appel revu à la hausse en cours d'année avec l'aggravation des conflits n'a permis de réunir que 11,4 milliards de dollars sur les 22,1 demandés, et les agences humanitaires de l'Onu terminent l'année avec un déficit de financement de 10,7 milliards de dollars, un chiffre légèrement supérieur à celui de l'an dernier.
La crise syrienne, qui dure depuis 2011, va absorber la plus grande partie des fonds, entre ceux fournis pour l'aide à l'intérieur du pays (3,4 milliards de dollars, +6%) et ceux pour l'aide aux réfugiés syriens et aux communautés des pays de la région (4,7 milliards de dollars, +3%).
Le Soudan du Sud, en guerre depuis 2013 et où l'Onu craint qu'un processus de «nettoyage ethnique soit en cours», est la seconde priorité de cette aide avec 2,5 milliard de dollars prévus, dont 1,2 milliard sera destiné au plan régional d'aide aux réfugiés sud-soudanais.
Le troisième pays qui recevra les fonds les plus importants est le Yémen (1,9 milliard de dollars), déchiré par la guerre depuis plus de 20 mois.
L'appel de fonds porte également sur le Nigeria (plus d'un milliard de dollars), l'Afghanistan (550,2 millions) ou encore le Burundi (479,8 millions).
Source: agences et rédaction