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«Daech» agence de voyage pour terroristes

«Daech» agence de voyage pour terroristes
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«Daech» essuyant des pertes non négligeables, de plus en plus d'étrangers engagés dans les rangs de cette organisation terroriste quittent la zone de conflit en Syrie et en Irak. Une cellule basée en Turquie organise les voyages-retours des terroristes étrangers pour qu'ils perpètrent des attentats chez eux.

«Daech» agence de voyage pour terroristes

Dès qu’ils quittent le territoire syrien, une cellule basée en Turquie est chargée de les accueillir. Ces terroristes sont pris en main pour accompagner l'exécution de leur plan. L’existence de cette «agence de voyage» a été signalée dans une note transmise en juillet dernier par les services de renseignement américains à leurs homologues européens.

Selon le document consulté par Paris Match, le groupe basé à Gaziantep en Turquie à quelques kilomètres de la frontière syrienne serait dirigé par trois Irakiens. L’un d’eux est originaire de Shirqat, au Nord de la province de Salaheddin, bastion de «Daech» aujourd’hui assiégé par les forces armées irakiennes. Un autre aurait été trafiquant d’armes au profit de «Daech» dans la région de Kirkouk avant d’évoluer dans le milieu médical, ce qui lui aurait facilité l’obtention d’un laissez-passer pour s’installer en Turquie. Les enquêteurs soupçonnent le groupe d’avoir déjà planifié des attaques suicides en Grande-Bretagne et en Italie.

Gaziantep, point de transit

Les Foreign Fighters quittant la Syrie ou l’Irak n’ont pas vraiment le choix. Selon des témoignages recueillis par la Dgsi, l’anti-terrorisme français, les terroristes ne peuvent quitter le territoire de «Daech» que s'ils s’engagent à mener une attaque terroriste dans leur pays d’origine. Privés de papiers d’identité à leur arrivée, ils reçoivent alors des faux-papiers et un ordre de mission.

Certains font alors étape à Gaziantep. La ville a longtemps servi de point de transit. Nœuds de réseaux, elle est aussi une base arrière de l’organisation terroriste. En novembre dernier, un convoi de voitures y circulait en klaxonnant, arborant des drapeaux noirs pour «célébrer» les attentats de Paris.

Cette ville de près de 2 millions d’habitants, qui accueille des centaines de milliers de réfugiés syriens est décrite dans un récent article du «Guardian» comme «lieu résidence notoire pour tueurs de l’Etat Islamique». Plusieurs cellules de «Daech» y ont été démantelées.

«Daech» a donc les moyens d'offrir les prestations d'une agence de voyage organisée... Un exemple. Avant d’être interpelé à son domicile en mars dernier à Argenteuil avec un arsenal incluant des Kalachnikovs, armes et poing et des explosifs, Reda Kriket a longtemps voyagé sous l’identité de Tawfik Alami. Equipé d’un faux passeport et d’un permis de conduire belge sur lesquels figurait sa photo, il a pu s’envoler pour Venise le 4 septembre 2014, Venise où avait transité le djihadiste français Fabien Clain. Kriket s'est ensuite rendu en Turquie, d’où il a rejoint «Daech». Il a ainsi passé un an dans les rangs de l’Etat islamique en Syrie puis il s’est envolé à Phuket en Thaïlande et aux Emirats arabes unis. De là, il est rentré en Europe en passant par Zurich et le Luxembourg. Un road trip échouant lamentablement puisqu'il s'est terminé dans les locaux de l’anti-terrorisme, où le voyageur de «Daech» a rejoint des dizaines de candidats au suicide, n’ayant pas réussi à passer entre les mailles des filets des services.

Aux nombreux terroristes français s'ajoutent les autres francophones. Une poignée de terroristes Belges d’origine tchétchènes sont par exemple traqués par les services antiterroristes.p Un certain Mosvar Ousmanov a pu quitter le territoire belge fin 2013. Après avoir servi «Daech» en Syrie, Ousmanov serait aujourd'hui, selon une source proche des renseignements, en train de chercher à revenir en Belgique.

Source : Paris Match et rédaction

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