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Sur la Mer Rouge: le pont de la paix entre les Saoud et «Israël»

Sur la Mer Rouge: le pont de la paix entre les Saoud et «Israël»
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   Par Samer R. Zoughaib

La signature par l’Arabie saoudite et l’Egypte d’un accord portant sur la construction d’un pont reliant les deux pays, dans la Mer rouge, et la délimitation des frontières bilatérales, est une preuve irréfutable que les relations et la coopération entre le royaume wahhabite et l’entité sioniste ont atteint des sommets inégalés.

Sur la Mer Rouge: le pont de la paix entre les Saoud et «Israël»

Lors d’une visite au Caire, le 7 avril, le roi Salmane Ben Abdel Aziz a annoncé la construction d’un pont sur la Mer Rouge reliant l’Arabie saoudite au Caire, un projet d’un coût de 16 milliards de dollars.
Ce pont doit relier Charm el-Cheikh, dans le Sinaï, à Tabouk, en Arabie, en passant par l’Ile de Tiran. Un accord de délimitation des frontières a été signé dans la foulée, considérant que les iles de Tiran et de Sanafir, longtemps revendiquées par l’Egypte, sont des territoires saoudiens.  
Présenté comme un projet pharaonique qui permettra de relier l’Afrique à l’Asie et développera le tourisme et le commerce entre les deux pays, cet accord a, avant tout, une portée géostratégique considérable, qui profite, en premier lieu, à «Israël». D’ailleurs, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubair, a tenté, lors d’une interview télévisée accordée à la chaine égyptienne CBC, le 11 avril, de démentir toute implication de l’entité sioniste dans l’affaire des deux iles ou de la construction du pont. Il a cependant été très vite désavoué par le ministre israélien de la guerre, Moshé Ya’alon, qui a déclaré que son «pays» avait reçu un document contenant un engagement saoudien à respecter les clauses de l’accord de «Camp David», conclu entre «Israël» et l’Egypte, en 1979.
L’alinéa 2 de l’article 5 de cet accord stipule ce qui suit: «Les deux parties (L’Egypte et «Israël», ndlr) considèrent que le détroit de Tiran et le golfe de Aqaba sont des passages maritimes internationaux ouverts à tous les Etats sans entraves devant la navigation maritime et aérienne. Les deux parties respectent leur droit respectif de navigation et de passage dans les deux sens dans le détroit de Tiran et le golfe de Aqaba».

Bénédiction israélienne

Dans le passé, «Tel-Aviv» s’était toujours opposé à la construction d’un pont entre l’Egypte et l’Arabie saoudite dans cette région. Il est parfaitement clair que l’annonce de la prochaine mise en chantier du projet signifie qu’il n’y a plus véto israélien.
Dans ce contexte, le président de la «Commission des Affaires étrangères et de la Défense» du «Parlement» israélien, Tzahi Hanegbi, a estimé que le tracé des frontières entre l’Arabie saoudite et l’Egypte est une occasion pour opérer un rapprochement entre le royaume wahhabite et l’entité sioniste. «Les Saoudiens se sont engagés à respecter la liberté de navigation et ils ne porteront pas préjudice à l’accord entre nous et l’Egypte», a-t-il dit à la radio de l’armée sioniste, ajoutant: «Nous sommes intéressés par le renforcement de la coopération régionale pour faire face à l’axe dirigé par l’Iran».
Le quotidien Yedeot Aharonot a pour sa part écrit que Riyad s’est engagé après des Américains et des Egyptiens à respecter les clauses de l’accord de «Camp David» et à garantir la liberté de navigation pour «Israël» dans le secteur.
Le site Raï el-Yom a de son côté estimé que l’«Arabie saoudite est devenue le quatrième signataire –avec «Israël», l’Egypte et les Etats-Unis- de Camp David».

Coopération sécuritaire face à l’Iran

Les relations entre le royaume des Saoud et l’entité sioniste ne sont donc plus des informations publiées par des journaux ou des rumeurs véhiculées par un site internet. Il s’agit aujourd’hui d’une réalité, qui est le fruit de plusieurs décennies de diplomatie secrète.
Récemment, le Sunday Times britannique a publié plusieurs articles sur l’existence d’une «coopération israélo-saoudienne en matière de défense et de sécurité». Attribuées à des «sources israéliennes anonymes», ces informations affirment que cette coopération est motivée par un intérêt commun entre Riyad et «Tel-Aviv» pour faire face au «danger iranien».
Il n’est d’ailleurs plus un secret que les deux «capitales» ont tenu, entre décembre 2014 et mai 2015, cinq réunions bilatérales consacrées aux «moyens de renforcer la coordination pour faire face à l’Iran». L’Arabie saoudite était représentée, dans ces entretiens, par un général à la retraite des services de renseignements, Majed al-Echki, considéré comme le bras droit du prince Bandar ben Sultan. «Israël» était, quant à lui, représenté par l’ancien ambassadeur aux Nations unies, Dory Gold.
Ce même al-Echki avait appelé, en marge d’une conférence organisée à Washington, en juin 2015, par le Conseil des relations extérieures américains, à «l’établissement de la paix» entre l’entité sioniste et les Arabes, au «changement du régime en Iran», et à «la création d’une force arabe commune sous le parrainage des Etats-Unis et de l’Europe».
La diplomatie saoudienne a jeté le masque. «Israël» n’est pas un ennemi, qui a volé la Palestine et expulsé son peuple, c’est un allié dans la lutte contre l’Iran. Non seulement la libération de la Palestine ne fait pas partie de la politique du royaume –une telle politique n’a d’ailleurs jamais existé- mais elle a complètement disparu du discours politique et médiatique du royaume des sables. Ce discours se concentre exclusivement sur les attaques contre la République islamique et la Résistance libanaise, la seule force qui a libéré une terre arabe occupée, sans aucune contrepartie politique ou diplomatique accordée à l’entité sioniste.

Source: french.alahednews

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