Faute d’audience, Al-Jazeera met fin à son aventure américaine
Le rêve américain s'est transformé en cauchemar pour Al-Jazeera, victime d'une concurrence acharnée que se livrent les chaînes d'informations aux Etats-Unis.
Lancée en fanfare en 2013, la chaîne Al-Jazeera America, pendant américain de la grande chaîne qatarie d'information continue, va mettre la clef sous la porte fin avril, faute d'avoir su trouver son public.
Selon CNN Money, site web spécialisé dans la finance, AJAM n'a jamais réussi à décoller en terme d'audience, avec seulement 20 000 à 40 000 personnes rassemblées devant leur écran en période de prime time. Si les scores d'audiences sont incriminés, il semblerait que la chute brutale des cours du baril de pétrole ait précipité sa chute. La monarchie pétrolière propriétaire de la chaîne connaît depuis peu un budget déficitaire.
Selon le centre indépendant Pew Research Center, Al-Jazeera America aurait réalisé en 2014 un chiffre d'affaires inférieur à 100 millions de dollars, de très loin le plus faible de toutes les chaînes d'information nationale, y compris Fox Business News ou CNBC, spécialisées dans l'information financière.
AJAM a commencé à émettre en 2013. Elle a été présentée comme une alternative lucide face à ses adversaires, mais celle-ci s'est rapidement retrouvée embourbée dans plusieurs affaires qui ont terni son image. Parmi elle, l'assignation en justice de la chaîne par l'ancien vice-président américain Al Gore qui avait poursuivi ses propriétaires, en raison d'un litige concernant la vente de sa chaîne câblée Current TV. Le militant contre le réchauffement de la planète avait notamment accusé Al-Jazeera de fraude et de rupture de contrat.
Malgré la promesse de l'ancien PDG, Ehab Al Shihabi, qui avait promis dès son lancement la diffusion d'informations dénuées de partialité, la chaîne a souvent été décriée pour le manque de rigueur de ses journalistes. Les critiques ont notamment été virulentes lors de la diffusion d'un documentaire d'une heure laissant sous-entendre que plusieurs étoiles sportives, dont le quart-arrière des Broncos de Denver Peyton Manning, avaient utilisé des drogues pour améliorer leurs performances. La chaîne s'inspirant d'une source fabriquée avait dû alors faire marche arrière.
Source : RT et rédaction