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L’interview avec la chaine de télévision al-Mayadeen

L’interview avec la chaine de télévision al-Mayadeen
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Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a assuré que la résistance au Liban est plus forte que jamais, qu'elle possède des armes qui ne viennent pas à l'esprit, et qu'elle ripostera le moment opportun aux agressions sionistes contre le Liban. 

S'exprimant à la chaine de télévision al-Mayadeen, Sayed Nasrallah a indiqué que la solution à la crise syrienne est purement politique, tout en assurant que les forces influentes sur le terrain sont les groupes terroristes comme Daesh et al-nosra. 

Sur l'Irak, il a assuré que les jeunes irakiens ont pu freiner l'avancée terroriste dans le pays et que la coalition internationale est intervenue tard sans pouvoir réaliser d'exploits. A ce propos, il a mis en doute la politique américaine qui prétend vouloir éliminer Daesh mais qui en réalité cherche simplement à le contenir pour ne pas attaquer des pays alliés.

Dans ce qui suit les idées principales de cette interview, animée par le journaliste Ghassan ben Jeddo.

Changement des règles du jeu

Nous sommes prêts à changer les règles du jeu. Pour nous, ce qui s'est passé dans les fermesL’interview avec la chaine de télévision al-Mayadeen de Chebaa était un message clair aux Israéliens, selon lequel la résistance peut faire passer certaines violations sans riposte, mais d'autres violations ne peuvent en aucun cas être admises. Les Israéliens ont volontairement tué l'un de nos combattants à Adloune alors qu'il désamorçait un appareil d'écoute. D'habitude, l'ennemi ne fait pas exploser à distance les appareils d'écoute que la résistance découvre. Mais à Adloune, il a fait sauter l'engin. Cette agression ne peut passer sous silence. Pour cette raison, et juste après quelques jours, la résistance a riposté dans les fermes de Chebaa.

Les lignes rouges du Hezbollah

Nous ne pouvons pas préciser aux Israéliens ce qui est permis et ce qui ne l'est pas. Toute violation de la souveraineté du Liban est une ligne rouge. Bon, violer l'espace maritime, aérien ou terrestre libanais est une ligne rouge. Des fois, ils commettent des assassinats, ils communiquent avec leurs agents, ils bombardent. Tout ceci est une ligne rouge. Nous laissons à l'Etat libanais le soin d'y riposter mais la résistance a le droit aussi de riposter à la base de certaines considérations qu'elle prend en compte. Nous nous réservons donc le droit de riposter à tout moment selon les circonstances et l'intérêt. Il n'est pas sage que la résistance détermine aux Israéliens la nature de la violation à laquelle elle ripostera et celle à laquelle elle ne le fera pas. Comme si nous disons aux Israéliens: vous avez le droit de mener telle ou telle violation.
De plus, la résistance ne veut pas présenter à l'ennemi l'occasion de l'entrainer dans une guerre dont il fixe la date.
La résistance garde la marge de manœuvre ouverte et ne peut en aucun déterminer aux Israéliens la nature de sa riposte.
La décision de riposter n'est pas prise spontanément. On étudie, en tant que commandement du Hezbollah, les conditions, les circonstances et l'intérêt.

La résistance plus forte que jamais

Malgré les occupations internes et externes du Hezbollah, nous avons pris la décision de ne pas diminuer les potentiels et l'arsenal de la résistance dans sa lutte contre l'ennemi israélien. Cette résistance ne s'est point affaiblie. Au contraire, les Israéliens considèrent que la présence du Hezbollah dans d'autres scènes de combat a augmenté ses capacités, ses compétences et a ouvert encore plus ses horizons. Dans le passé, la résistance a pris d'assaut une, deux ou trois positions militaires sionistes. Jamais la résistance n'est entrée militairement dans une ville pour en prendre le contrôle. Aujourd'hui, la résistance a beaucoup profité de cette expérience en Syrie et a acquis de nouvelles expertises.
Les Israéliens disent que l'entrée du Hezbollah en Syrie lui a donné une grande expertise, et ceci augmente leurs craintes de voir le Hezbollah entrer dans la Galilée. Remarquons comment ils parlent souvent de la Galilée pourtant c'est un sujet ancien. 
Si les calculs israéliens constatent une certaine faiblesse chez le Hezbollah à cause de sa participation au combat en Syrie, l'ennemi doit savoir qu'il se trompe beaucoup.
La résistance est devenue plus forte et plus expérimentée à tous les plans. Nous n'avons pas fixé de plafond pour nos potentiels humains ou militaires dans la bataille avec les Israéliens. Nous sommes plus forts que jamais et Inchallah nous le serons encore plus. Nous sommes plus forts dans tout ce qui peut venir à l'esprit. La résistance est plus forte et plus capable de réaliser une victoire plus importante que les victoires passées.

 Violations dangereuses

Concernant la souveraineté libanaise, il y a eu certaines violations routinières à la frontière. Nous avons riposté au bombardement à la frontière libano-syrienne à Janta dans la Békaa. Il n'y a pas eu de violation d'envergure. Ceci n'est pas dû à la gentillesse des Israéliens. Ces derniers prennent beaucoup en compte que la résistance est devenue plus forte et plus armée, donc, ils réfléchissent bien avant de commettre toute violation.
Les Israéliens savent l'ampleur de la force de la résistance.

 Violations à l'extérieur du Liban

 A l'extérieur du Liban, il y a eu des bombardements israéliens très dangereux. Sachant que toute frappe contre la Syrie est une attaque contre l'axe de la résistance qui pour sa part peut prendre la décision de riposter. Personne ne s'est engagé de ne pas riposter à une attaque contre la Syrie. Pour nous, les calculs déterminent le temps et le lieu convenables pour riposter. Le projet auquel les Israéliens se préparent dans la région de Qouneitra préoccupe l'Etat libanais. Ils cherchent à pousser les groupes armés à attaquer les territoires libanais. Nous sommes vigilants pour repousser des attaques probables sur ce front.

Equation de dissuasion

L'équation établie en 2006, celle de "la banlieue contre Tel Aviv" et l'amélioration du potentiel militaire de la résistance constituent une force de dissuasion pour empêcher l'ennemi de nous agresser.

Au-delà de la Galilée

J'avais demandé il y a quelques années aux combattants d'être prêts à entrer un jour dans laL’interview avec la chaine de télévision al-Mayadeen Galilée pour la libérer. Les Israéliens ont depuis ce discours pris au sérieux cette menace. Quant à nous, nous nous préparons pour toutes les options. Nous nous préparons toujours pour entrer en Galilée voire au-delà de la Galilée. La résistance est toute prête à entrer en Galilée et à transposer toute la bataille aux territoires occupés. Nous disposons de toutes les capacités qui nous permettent de réaliser la victoire.
Nous prenons les choses très au sérieux. Alors que le monde entier est occupé par ses conflits, notre priorité centrale demeure nos préparatifs pour combattre l'ennemi sioniste. Loin de toutes les batailles politiques, sécuritaires et autres, la résistance œuvre jour et nuit pour réaliser la plus grande victoire contre Israël si la guerre pareille est déclenchée. Toute une imposante équipe très expérimentée se prépare pour la prochaine bataille. Ils ont dit que le Hezbollah mène une guerre d'usure en Syrie, ceci n'est pas vrai. Nous sommes occupés en Syrie, mais sachez qu'aucune affaire ne nous laisse négliger notre cause primordiale, celle de la lutte contre l'ennemi sioniste. La résistance garde les yeux grands ouverts pour repousser toute offensive israélienne.

Les missiles Fateh-10 aux mains du Hezbollah

Bien sûr, nous possédons ce type de missiles depuis 2006. Ce type d'armes est même devenu une version ancienne par rapport à ce que nous possédons. La résistance a dépassé de loin cette étape. La résistance possède effectivement toutes les capacités pour mener une bataille sans égal. Elle peut même se passer de l'acheminement d'armes grâce à sa panoplie d'armes très sophistiquées qu'elles sont en sa possession.
Je vous assure que tout ce qui s'est passé à ce jour en Syrie ou ailleurs n'a pas ébranlé les capacités du Hezbollah bien au contraire, la résistance est de plus en plus forte.

L'agent du Mossad dans les rangs du Hezbollah

Le fait d'avoir découvert un responsable recruté par les renseignements américains et israéliens est vrai, mais beaucoup de choses qui ont été dites ne sont pas correctes. Ils ont dit que cet agent était le dirigeant de la garde du secrétaire général, ou le chef de l'unité balistique. Sachant qu'il n'est pas du tout en rapport avec le domaine balistique de la résistance. Il n'est pas du tout responsable de l'unité de ma garde. Vous savez qu'il existe de nombreuses divisions dans la structure du Hezbollah. Cet agent était responsable d'une de ces divisions. Et il s'agit d'un seul agent, contrairement à ceux qui ont parlé de plusieurs collaborateurs arrêtés. 
L'élargissement du cadre et de la structure du Hezbollah ouvre la voie à de telles failles. Certes, il ne faut point permettre à l'ennemi d'effectuer une quelconque infiltration, mais nous devons nous attendre à des incidents pareils.
Toutefois, la découverte de cet agent montre que le Hezbollah est puissant et qu'il est capable de découvrir les collaborateurs. Certains pays ou organisations sont impuissants face à une question pareille et on les voit reconnaitre leur impuissance à lutter contre ce phénomène. 
Parmi les points forts dont jouit le Hezbollah, c'est que les collaborateurs ne profitent jamais de soutien de la part des proches. La famille, l'épouse et les amis de ce collaborateur l'ont tous dénigré et l'ont abandonné. 
Par ailleurs, des services de renseignements arabes ont essayé d'infiltrer des gens proches du Hezbollah, mais ils n'ont pas réussi et leurs tentatives ont été avortées.

Rappelons aussi que des pays arabes ont fourni à Israël des renseignements pendant la guerre de 2006. De nombreux services de renseignements arabes travaillent au profit des Israéliens.

Coopération entre les groupes armés en Syrie et "Israël"

Dans le Golan, la communication est claire entre les deux parties. Israël a déjà admis avoir soigné 1200 blessés, ceci en est une preuve tangible. Sur le champ de bataille, ils communiquent ensemble sur les appareils sans fils. Des attaques ont été commises contre l'armée syrienne par des groupes terroristes. L'armée israélienne est intervenue en bombardant des positions de l'armée syrienne pour permettre aux terroristes d'entrer dans ces positions. Donc, l'armée de l'air sioniste travaille de pair avec les groupes armés sur le terrain pour réaliser des victoires.

Le Hezbollah et le Golan

La résistance dans le Golan est purement syrienne. Nous avons dit que nous sommes prêts à aider, à intervenir ou à entrainer des groupes de résistance. On ne peut considérer que le Hezbollah mène une action de résistance dans le Golan. Les Syriens ont formé des groupes pour combattre les terroristes et ils ont la volonté de les écraser.

Le conflit avec "Israël" en 2015

Je ne m'attends pas à quelque chose de différent par rapport à ce qui a eu lieu en 2014. Après la guerre de juillet et les guerres contre Gaza, les Israéliens ont subi un échec cuisant alors que la résistance a réalisé une victoire écrasante. L'ennemi s'entraine et se prépare depuis 2006, et malgré cela il a échoué à Gaza.
Aujourd'hui, les Israéliens disent qu'ils ne mèneront de guerre contre le Liban que si une victoire écrasante et rapide est garantie. Mais ceci n'est absolument pas le cas. Israël n'est plus le même qu'avant 2006. Israël aura dû réaliser un exploit majeur à Gaza surtout avec le déploiement de toutes les unités spéciales sur place. Mais il a échoué. Tant qu'il fait le bon calcul et qu'il est conscient de son incapacité de réaliser une victoire écrasante, les Israéliens ne mèneront pas de guerre. 
Aujourd'hui, les Israéliens constatent que tout le monde arabe est occupé par ses guerres. Une guerre contre le Hezbollah mobilisera l'opinion publique arabe en faveur du Hezbollah et changera toute la donne. Lorsque les peuples arabes assisteront à la chute des milliers de missiles sur les sites israéliens, ils seront certes attirés et mobilisés par ces développements. Ce qui ne profite pas à Israël et rendra un service majeur au Hezbollah.

Contacts avec le Hamas

Nous gardons toujours le contact avec les factions de la résistance. Le Hamas a pris la décision de restituer la relation avec l'Iran et le Hezbollah. Le Hamas est un mouvement de résistance. La relation bilatérale a été restituée. Le retour à l'axe de la résistance ne peut se faire sans la Syrie. Donc, il s'agit de la position du Hamas mais aussi du commandement syrien. Rien de nouveau dans cette question. Il existe des difficultés. Le Hamas a ses propres conditions et le commandement syrien ne peut accepter un renouement facile des relations suite à ce qui s'est passé sur le terrain en Syrie.
L'accusation politique a influencé notre relation avec les brigades al-Qassam en 2013 et 2014. Cette relation n'a pas été rompue mais elle a été ébranlée. C'est le Hamas qui s'est éloigné de nous et non le contraire. 
Nous veillons à garder une relation stratégique pour faire face à l'ennemi israélien. En fin de compte, nous sommes dans un seul front. Toute confrontation en Palestine a ses répercussions sur le Liban et le monde arabe en entier. Il existe une coopération politique, militaire et logistique. C'est ce qu'on appelle une relation stratégique. Peut-être un jour les Israéliens imposeront plusieurs batailles sur plus d'un front, ce qui nécessite une coopération entre toutes les factions palestiniennes. 
Si nous sommes en désaccord sur une quelconque affaire régionale, nous devrons veiller à préserver une relation stratégique. Le Hamas a pris la décision de restituer ses relations avec l'Iran. Ceci est logique et normal. 
Le porte-parole d'al-Qassam a salué l'Iran pour son soutien à la résistance. Tous les dirigeants du Hamas étaient à ses côtés. Il était en train de lire un discours écrit et il s'est clairement adressé à l'Iran. Nous allons œuvrer dans la prochaine période pour renforcer la relation avec les autres factions de la résistance. Bien que certains pays ou amis puissent exprimer des réserves sur cette relation surtout que la position du Hamas envers la Syrie demeure inchangée. Nous veillons à renforcer notre relation avec toutes les forces de la résistance parce que la Palestine est notre cause centrale.
Au sujet de l'éviction du dirigeant du Hamas, Khaled Mechaal, nous ne pouvons nous ingérer dans une question pareille. C'est une affaire purement interne et les frères du Hamas choisissent eux-mêmes leur dirigeant.
Certains Palestiniens en Syrie ont pris part aux combats en Syrie dans les rangs des groupes de l'opposition. Quand nous avons parlé de cette affaire aux dirigeants de certaines factions, ceux-ci ont dit qu'ils sont contre une telle participation.

Relation avec le Fatah

Nous entretenons des liens avec le mouvement Fatah et tous ses dirigeants, nous avons une relation officielle avec l'ambassadeur palestinien au Liban. A l'époque de l'intifada, nous avions des contacts logistiques avec les brigades des martyrs d'al-Aqsa. Quand ce mouvement combat Israël, nous sommes à ses côtés.

Evaluation de la situation en Syrie

Une bonne partie du conflit a été tranchée à la fin de 2014: le renversement du régime est une question du passé. Ils ont misé sur sa chute pendant des années, mais en vain. Ceci a eu lieu grâce à la ténacité de l'armée syrienne. Une solution militaire ne peut résoudre le conflit. Seule l'option politique peut mettre fin à la guerre, et le fait de débattre du départ du président Assad ne peut être tranché sans avoir recours au président lui-même.
La majeure partie de la Syrie a été reprise par l'armée syrienne. Le front al-nosra et Daesh contrôlent des territoires, alors que les forces soutenues par la Turquie et l'Arabie Saoudite sont en voie de disparition. Ces groupes se trouvent dans la Ghouta, la province de Deraa et Qouneitra. Chaque jour nous entendons parler de combats entre eux. 
Toutefois, l'absence d'autres factions de l'opposition sur place va compliquer la solution politique: Si le commandement syrien se met d'accord avec l'opposition de l'intérieur et avec certains dirigeants de l'opposition de l'extérieur, un tel accord n'aura pas d'effet sur le terrain parce qu'on ne peut se mettre d'accord avec Daesh ou al-Nosra. Ceci signifie que la guerre va persister en Syrie. Alors que la solution politique doit mettre fin aux combats. 
Quand les pays de la région prennent une décision régionale pour mettre fin à leur soutien à Daesh et à cesser l'armement des groupes sur place, une solution politique devient efficace. 
Il est vrai qu'un dialogue à Moscou rapproche les points de vue entre le pouvoir et l'opposition, mais ne résout pas le conflit.

Stratégie saoudienne en Syrie

Sachant que l'Arabie Saoudite est la partie la plus faible sur le terrain en Syrie. Lorsque Bandar dirigeait le dossier syrien, les Saoudiens n'avaient aucun problème de soutenir qui que ce soit. L'important pour Bandar était de chercher tous les combattants du monde pour renverser le pouvoir en Syrie. Ils ont cru pouvoir appliquer le modèle d'Afghanistan et du Pakistan en Syrie. Ils voulaient renverser Assad à tout prix et chercher ensuite les moyens pour se débarrasser de Daesh.
Mais lorsque les groupes idéologiques appelés les groupes djihadistes ont pris le dessus sur le reste des groupes de l'opposition, ils se sont rebellés contre l'Arabie qui a perdu son influence. Si l'Arabie prône une solution politique en Syrie, ceci favorisera grandement la résolution du conflit.

Relation entre la Turquie et Daesh

La Turquie est en relation pratique avec Daesh et al-Nosra. Les frontières sont ouvertes et les combattants viennent du monde entier en Syrie en passant par la Turquie. De plus, les camps d'entrainement sont toujours ouverts. Les plus importantes armes passent par la Turquie. Certes, les autorités sont au courant du passage de ces armes. Et le pétrole vendu par Daesh est acheminé par la Turquie. Le soutien turc à Daesh est une évidence pour les Iraniens, les Syriens, les Américains et autres. 

Coalition inefficace contre Daesh

Certes, les Américains ne cherchent pas à éliminer Daesh. Des pays de la région, la France et la Grande-Bretagne aussi soutiennent Daesh. Ce que fait la coalition internationale en Irak et en Syrie n'est pas du tout sérieux. La position turque sur la Syrie est très dure. Je pense qu'il y aura un certain changement de la position turque sur l'Irak. On parle d'une visite en Irak du président turc. Il y aurait un développement positif sur l'Irak mais aucun signe ne laisse augurer d'un certain changement de la position envers la Syrie.

Les Américains et Daesh

Lorsque Daesh a pris le contrôle de Mossoul, des pays et certains médias arabes ont fêté cet exploit. La convocation de la coalition a eu lieu lorsque ce groupe a commencé à éliminer les partisans des pays régionaux. 
Quant aux Américains, ils ne veulent pas éliminer Daesh. Ils veulent contenir Daesh en Irak pour qu'il n'agisse pas contre la Jordanie, l'Arabie ou autre. Je doute fort aussi que les Américains agiront pour repousser Daesh s'il se décide à s'étendre en Syrie.
Ce que font les Américains en Irak n'a pas pour objectif d'éliminer Daesh. Tout le monde sait que les raids aériens ne peuvent éliminer un groupe militaire, sans une intervention terrestre. Le Premier ministre irakien s'est plaint il y a quelques jours du manque de soutien militaire et financier international à l'Irak. Les capacités militaires utilisées par l'armée irakienne et les peshmergas proviennent de l'Iran. 
Donc, l'objectif des Américains est de contourner Daesh et non pas de l'éliminer. Les Américains veulent établir des bases militaires en Irak, veulent imposer des conditions en échange de leur intervention contre Daesh. 
Les Turcs ne peuvent agir unilatéralement sans l'accord des Américains. 

Départ du président Assad

L'administration US n'est pas intéressée par le départ d'Assad comme condition à une solution politique. Elle ne pose pas comme condition le départ du président Assad. Mais les pays régionaux comme la Turquie, l'Arabie Saoudite, le Qatar et d'autres exigent ce départ. Avec le temps, la communauté internationale comprendra qu'il n'y aura pas de solution en Syrie sans le président Assad. Actuellement, il existe quelques idées proposées par certains pays arabes selon lesquelles le président Assad peut continuer à régner jusqu'à la fin de son mandat, et évoquent la formation d'un gouvernement d'union nationale, la formation d'un comité pour revoir la constitution et mener des réformes, et la tenue d'élections parlementaires anticipées. 
Pour le moment, il ne s'agit pas d'initiative. Un certain pays de la région, considéré comme le plus radical dans ses positions envers le pouvoir en Syrie, a même accepté le maintien du parti Baas, du régime et l'élection d'un président alaouite, mais exige toujours le départ d'Assad. Regardez à quel point ce pays a perdu l'espoir de changer la donne à sa faveur. 
Cette question nécessite encore du temps. Je ne m'attends pas à une solution politique dans les mois prochains, mais il existe quelque mobilisation pour régler le conflit. 
Ceux qui ont provoqué la guerre en Syrie commencent à bruler non seulement les doigts mais aussi les mains. Tout un projet pour la région a échoué. Nous disons toujours que toute solution sans le président Assad est impossible. Assad est la garantie de la mise en œuvre de toute solution prévue pour la Syrie. Par ailleurs, pourquoi allons-nous offrir en politique ce que les pays opposés à la Syrie n'ont pas réussi à récolter militairement. 
Daesh, un fardeau pour les USA
Suite aux multiples défaites qu'il a encaissées, Daesh a perdu son influence. Sa carte est presque épuisée. Les forces irakiennes, sans avoir besoin de la coalition internationale, ont changé l'équation en Irak. La carte de Daesh s'est épuisée. Il a perdu son soutien populaire à cause des massacres qu'il a commis. Daesh ne peut plus imposer une quelconque équation ni en Irak ni en Syrie. 

Bahrein et le soulèvement pacifique

Dès le premier du soulèvement pacifique à Bahrein, nous avons investi toute notre amitié avec des pays et des personnalités pour contacter le gouvernement bahreini afin de le convaincre de dialoguer avec l'opposition. Les autorités ont refusé et ont exigé la fin de cette mobilisation populaire. Lors de la visite du ministre de la sécurité iranienne en Arabie Saoudite, la réponse saoudienne fut la même. Le peuple doit rentrer chez lui. En Syrie, ils acceptent de négocier pour trouver une solution. Mais à Bahreïn, ils refusent de reconnaitre l'existence d'une crise. 
Personnellement, j'ai déployé des efforts dans tous les sens. Les Bahreïnis sont décidés à poursuivre leur mobilisation.

Relation avec Ansarullah au Yémen

Nous n'entretenons pas de relations avec Ansarullah sur le terrain. Avant les événements, des frères du Hezbollah sont partis au Yémen pour transposer notre expérience là-bas. Mais depuis un bon moment, le Hezbollah n'a aucune présence dans ce pays. 
Les mesures prises par le gouvernement ont affecté tout le peuple. Le mouvement Ansarullah a pris à son compte de défendre les revendications du peuple. Ce mouvement est purement national interne.

L'Egypte et son rôle régional

Il est utile que l'Egypte joue un rôle central dans la région. Nous soutenons tout effort visant à régler les crises dans la région, comme la crise syrienne. Nous n'avons pas de problème. L'Iran cherche une solution à la région et soutient tout effort en ce sens, qu'il provienne de l'Egypte, de l'Arabie Saoudite ou encore de la Turquie.

Relations avec les Frères musulmans

Effectivement, nous n'entretenons pas de relations avec les Frères musulmans. Lorsque les Frères en Egypte ont pris les rênes du pouvoir, ils n'ont pas ouvert les portes au Hezbollah. Nous avons des relations personnelles entre certaines personnalités de ce groupe, mais on ne peut parler de relations entre les Frères musulmans et le Hezbollah. Peut-être ils ne voulaient pas stigmatiser l'Arabie Saoudite ou la Turquie à travers l'ouverture à l'Iran. 
Toutes les portes ont été fermées devant l'Iran. Le gouvernement de Morsi n'a pas accepté les propositions d'aides et d'investissements iraniennes.

Répercussions des sanctions sur l'Iran

L'Iran souffre de difficultés économiques et financières. Mais ces difficultés datent de l'époque du Chah. Actuellement, l'Iran est dans sa meilleure situation comparé au passé. La République islamique a présenté toutes les garanties dans le dossier nucléaire, mais les grandes puissances ne peuvent supporter qu'un pays dans la région soit fort et indépendant. 
A la table des négociations, les Iraniens ne débattent que du nucléaire. Ni la présidentielle libanaise, ni la question irakienne, ni la guerre en Syrie n'y sont présentes. C'est une décision iranienne. Une fois l'Iran acquiert son droit au nucléaire, elle pourra négocier des autres dossiers. Le véritable enjeu des grandes puissances est de s'ingérer dans les affaires iraniennes et dans la décision de sa direction, mais l'Iran ne capitulera jamais. Au contraire, tous les pays qui brandissent la menace du pétrole et des sanctions financières s'effondreront et la République Islamique restera tenace et forte.

Relation avec le général Souleimani

Bien sûr que je le connais. Il est le chef de la brigade al-Qods. Il est donc chargé du dossier des mouvements de résistance qui combattent pour al-Qods. Pour cette raison, je le connais très bien.
Après la chute de Mossoul, hajj Souleimani est arrivé en Irak avec son équipe. Il a contacté le gouvernement irakien et les factions de la mobilisation populaire. Ce mouvement rapide a permis de stopper Daesh. Ni les Américains ni la coalition internationale n'ont stoppé Daesh. Les Irakiens ont freiné l'avancée de Daesh, avec l'aide et la direction des Iraniens. L'un des facteurs de la réussite de l'action irakienne fut la personne du général Souleimani.

Dialogue avec le Futur

Dès le début nous nous sommes mis d'accord avec le Courant du Futur, le président Nabih Berri et le député Walid Joumblatt, de mettre de côté nos divergences sur les dossiers régionaux, et de s'entendre sur la protection du Liban, la fin de la tension sectaire, la coopération dans le dossier électoral. Nous leur avons dit: laissons de côté nos divergences sur la Syrie, et venons nous entendre sur le Liban. Notre stratégie consistait à mettre le Liban à l'écart du conflit en Syrie. 
Nous débattons de la nécessité de coopérer ensemble sur le plan sécuritaire, de ne pas renverser le gouvernement, de combattre le terrorisme. Au sujet de la présidentielle, nous soutenons toujours la candidature du général Michel Aoun qui jouit d'une grande popularité. 
L'important est de parvenir à un accord. Peut-être nous parviendrons à une feuille de route sur un consensus avec le Futur. Il est normal que nous parvenions à un accord écrit, et ce dialogue peut ouvrir la voie à une rencontre avec le président Saad Hariri.
Nous soutenons fortement le dialogue entre toutes les parties libanaises, qu'elles soient musulmanes ou chrétiennes. Nous soutenons le dialogue entre le Courant patriotique libre et les Forces Libanaises.

Popularité du Hezbollah

Les partisans du Hezbollah soutiennent plus que jamais les choix de la résistance. Des sondages menés par l'ambassade américaine et des centres dirigés par des chiites pro-américains ont montré que le milieu populaire de la résistance est en faveur de l'intervention du Hezbollah en Syrie. Ils soutiennent le Hezbollah à 98% d'après ces sondages.

Secrétaire général depuis 1992

Le Hezbollah ne possède pas de dirigeant mais un secrétaire général. Un conseil de commandement et un conseil de consultation élisent ce secrétaire général. Tant que les frères sont en faveur de mon élection, ils peuvent le faire. Dès le premier jour du martyre de Sayed Abbas Moussaoui, j'ai essayé de ne pas assumer cette responsabilité. Mais les frères refusent depuis. Je préfère être dans une autre position, mais certes il n'est jamais question que j'abandonne le Hezbollah, ce mouvement djihadiste qui a pour cause primordiale la libération de la Palestine occupée et la lutte contre l'ennemi sioniste. 

 Source : French.alahednews

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