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La «guerre internationale» contre «Daech»: plus ridicule que comique

La «guerre internationale» contre «Daech»: plus ridicule que comique
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Par Samer R. Zoughaib

La guerre lancée contre les terroristes du soi-disant «Etat islamique» (EI ou Daech) par la coalition arabo-internationale, menée par les Etats-Unis, donne l'impression d'une mise en scène hollywoodienne qui frôle plus le ridicule que les productions comiques. D'abord, du fait que parmi les participants à cette campagne figurent des pays qui ont activement et directement contribué à la création de cette organisation, unique dans l'histoire de par ses méthodes barbares et inhumaines. Le milliardaire al-Walid Ben Talal Ben Abdel Aziz s'est mis à table, mardi, sur le plateau de CNN. Le prince saoudien a avoué -ce que tout le monde savait déjà- que des Etats du Golfe, y compris l'Arabie saoudite, ont financé, dès le début de la crise syrienne, tous les groupes extrémistes qui voulaient renverser le régime du président Bachar al-Assad, «ce qui a conduit à l'apparition de Daech».
L'attitude de la Turquie aussi est sujette à mille questionnements. Allié privilégié des Etats-Unis depuis des décennies, membre actif de l'Otan depuis 1952, Ankara se positionne face aux Américains dans ce conflit. Recep Tayyeb Erdogan a non seulement refusé de participer aux raids aériens, mais il a fermé ses bases devant les avions de la coalition et n'a pas accepté de prêter main forte aux combattants kurdes, encerclés à Aïn al-Arab (Kobané). En réalité, l'assaut des terroristes de «Daech» contre Kobané sert les intérêts de la Turquie, pour qui les Kurdes constituent un danger existentiel, alors que «Daech» est simplement un «souci sécuritaire». Et malgré cela, les Etats-Unis continuent de considérer Ankara comme un partenaire stratégique. Depuis quand les alliés de Washington disposent-t-ils d'une telle marge de manœuvre? Si l'Amérique avait vraiment voulu que la Turquie participe à la coalition internationale, il aurait suffi que Barak Obama lève son combiné pour l'exiger d'Erdogan.

Des armes larguées à... «Daech»!

Il y a plus saugrenu encore. L'armée américaine a annoncé, le week-end dernier, avoir largué des armes, des munitions et du matériel médical aux Kurdes assiégés à Kobané. Mais certains de ces colis -on ne sait pas combien- ont raté leur point de largage. Le lendemain, «Daech» mettait en ligne une vidéo montrant des combattants, hilares, en train d'inspecter des armes américaines tombées entre leurs mains. Les AméricainLa «guerre internationale» contre «Daech»: plus ridicule que comiques ont pulvérisé tous leurs records de livraison d'armes à une organisation terroristes. D'habitude, leur matériel n'arrive pas aussi vite à destination.
Les scènes comiques ont d'ailleurs commencé dès le début de la campagne de la coalition internationale. Après les premiers raids, des officiers du Pentagone, cartes et photos satellites à l'appui, ont fait un point pour expliquer les résultats des frappes. Les journalistes et l'opinion publique s'attendaient à voir, après cette première vague, censée être la plus concluante, des destructions considérables. Au lieu de cela, ils ont eu droit à des images «avant et après» (le fameux before and after), où il fallait se munir d'une loupe pour distinguer les dégâts occasionnés aux infrastructures de «Daech». Comme sur ce bâtiment, présenté comme un «site de financement de l'EI», où l'on voit à peine des traces de bombardements. Mais l'officier américain a vite balayé cette perplexité, en expliquant que le type de missile Tomahawk utilisé (Air Burst), qui explose au-dessus de la cible, avait pour but de détruire les relais de télécommunications, sans occasionner des dommages aux bâtiments environnants. Est-il raisonnable d'utiliser un missile qui coûte entre 1,5 et 2 millions de dollars pour détruire une antenne?

La blague des «raffineries modulaires» de «Daech»

Le ridicule a atteint son apogée lors de ladite campagne aérienne contre les «raffineries» de «Daech», le 24 septembre. Le Pentagone s'est vanté d'avoir détruit un grand nombre de ces sites, qui constituent une importante source de financement pour «Daech» (entre 2 et 4 millions de dollars par jour). Mais les experts savent très bien qu'il n'existe que deux raffineries en Syrie, à Banias et à Homs, toutes deux sous le contrôle du gouvernement, et elles n'ont pas été bombardées par les avions de la coalition. Le Pentagone a alors appelé ses cibles des «raffineries modulaires».
Qu'en est-il vraiment? Il s'agit en fait d'un système de raffinage artisanal, composé d'unLa «guerre internationale» contre «Daech»: plus ridicule que comique réservoir d'une capacité de 1000 à 10000 litres de brut, sous lequel est allumé un feu. Les vapeurs sont recueillis dans des tuyaux, avant d'être refroidies, pour donner essentiellement du mazout... de très mauvaise qualité. Ces systèmes ont été montés par les groupes syriens affiliés à l'Armée syrienne libre et les tribus de Raqa et Deir Ezzor. L'EI en a hérité. Ces «raffineries modulaires» coûtent quelques centaines de dollars et leur montagne nécessite quelques jours seulement, et du matériel rudimentaire. Lorsque l'on sait qu'une heure de vol d'un F-15 coûte entre 30000 et 50000 dollars, sans compter les missiles tirés, on se demande si les stratèges du Pentagone prennent en compte les critères de l'efficacité et de la rentabilité des frappes menées par leurs avions.
Ces exemples, parmi tant d'autres, prouvent le manque de sérieux total des Américains dans leur soi-disant lutte contre le terrorisme de «Daech». Comme le répètent le commandement iranien, les Russes et le Hezbollah, la structure de la coalition internationale et les méthodes qu'elle emploie montrent l'absence de volonté de Washington et de ses alliés de combattre «Daech». Ils cherchent seulement à l'intimider, dans l'espoir de pouvoir réintégrer cette organisation dans leur stratégie régionale.

Source : French.alahednews

 

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