Entre l’EIIL et le 14 Mars…
A l'exception du Nohad el-Machnouk (ministre de l'Intérieur, ndrl) qui mène sa propre bataille, par ses propres moyens contre les groupes takifiris, la position du 14 Mars à l'égard des évènements relatifs à l'EIIL peut être qualifiée d'ignominieuse.
En effet, dans une révision globale des déclarations faites par les protagonistes de ce camp, ainsi que de leurs réactions face à la catastrophe et tragédie humanitaire qui secoue le nord-est de l'Irak et son voisinage, on trouve que ces hommes adoptent trois types de discours, encore pires que ceux de l'EIIL. Des discours qui méritent d'être réfutés et désavoués.
Le premier type de discours consiste à minimiser l'ampleur de l'évènement irakien. Il tente de camoufler la présence de l'EIIL arrivant même à démentir sa présence et sa participation à la catastrophe tragique en cours.
Une partie des théoriciens du 14 Mars assimile ce qui se déroule en Irak à un «soulèvement populaire», entrepris par les clans et certains partisans de l'ancien régime, avec une participation minime, quasi inexistante de l'EIIL, sachant qu'une simple discussion des détails de ce discours révèle la gravité de l'erreur. Et de la niaiserie. Si les partisans du 14 Mars voulaient attribuer la responsabilité de toutes les atrocités commises contre les droits de l'homme, la dignité de l'individu et la sacralité de la vie humaine, à la communauté sunnite de l'Irak, ce serait une offense que les Sunnites refusent, ainsi que les Irakiens et tout autre homme. De fait, généraliser la responsabilité des crimes pour qu'elle englobe la totalité d'une communauté confessionnelle, est pire encore que de reconnaitre la présence de l'EIIL et ses forfaits.
En outre, dire que ce qui a eu lieu était dû à la participation des restes du régime de Saddam, constitue en soi une condamnation contre les pro- 14 Mars. Si c'étaient les partisans d'Ezzat el-Douri qui affrontaient «la tutelle persane sur l'Irak», selon ce discours, le 14 Mars serait alors l'allié des restes du Baas, voire aux côtés de l'une de ses plus mauvaises figures.
En plus, prétendre que la participation de l'EIIL était marginale, symbolique et modeste dans le séisme irakien, suscite la question logique suivante : si les membres de l'EIIL étaient une minorité, qui est la majorité ? Où sont les voix des autres factions ? Qui sont leurs leaders, leurs symboles, leurs figures et leurs responsables ? Même avec l'adoption de la théorie de la complicité des médias pour montrer le rôle de l'EIIIL comme mineur, est-il logique de ne pas entendre d'autre voix que celle de cette organisation, supposée contrôler le terrain ?
Le deuxième type de discours adopté par le 14 Mars face à l'évènement irakien et visant à réduire l'embarras et la confusion au sein de ce camp, est celui de la justification. Ce discours est encore pire dans son hypocrisie et ses effets de celui qui précède ou qui suit.
D'autres ténors du 14 Mars dit, en justifiant l'action de l'EIIL, que cette organisation était au cœur de l'évènement irakien. Elle y est effective. Pourtant, ils s'empressent d'ajouter que l'EIIL n'était qu'une réaction.
Selon eux, l'EIIL est le fruit de «l'arrogance iranienne, de l'injustice persane et de la persistance sur la répression de tous les Irakiens, les Syriens et les Libanais par le régime de Wilayat el-Fakih».
Ceux qui prônent cette approche expliquent : lorsque Téhéran insiste à imposer Maliki sur les Irakiens, depuis décembre 2010 et le reconduit au pouvoir par la force, et lorsque Téhéran et ses milices maintiennent Bachar Assad au pouvoir et puis consacre la mascarade de son élection par un peuple dont il a tué le tiers et expulsé plus que le tiers... Lorsque Téhéran impose sur le Liban, son Etat et tous les Libanais le régime du Hezbollah...Alors ce serait normal, voire inévitable, que le résultat soit l'EIIL!!!
C'est le discours de la destruction humaine massive, puisque les pires péchés de l'histoire humaine ont été commis sous la couverture des justifications similaires.
Cette même logique pourrait justifier le carnage du 11 septembre, les crimes commis par Hitler, ainsi que les atrocités des Sionistes. Elle pourrait même couvrir tous les génocides, les nettoyages ethniques, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité, tout au long de l'histoire.
En effet, une constante domine la loi du terrorisme. Le pire terroriste n'est pas celui qui tue un innocent. C'est plutôt celui qui justifie le meurtre et assure la disculpation du meurtrier. Et ce pour une raison simple : le véritable objectif du terroriste n'est pas la victime en soi, mais ceux qui survivent au meurtre. Par la suite, le meurtrier terroriste n'est pas en mesure de viser ceux qui survivent. Viennent alors ceux qui justifient ses actes ou les terroristes alternatifs pour compléter leur crime par la justification du meurtre de la victime directe et par la suite, terroriser les vivants-ces victimes indirectes et permanentes.
Le troisième discours adopté par le 14 Mars afin de se distancier du crime de l'EIIL, est celui de la théorie du complot. Ils disent simplement que cette organisation est le produit du régime syrien, que trois de ses membres étaient prisonniers et puis libérés par Assad. Ils en déduisent que tout ce phénomène est fabriqué par Assad dans le but de justifier sa bataille sur la scène intérieure et de créer un ennemi commun entre lui et l'occident sur la scène extérieure.
Bon. Simplifions les faits jusqu'à la naïveté. Résumons. Si Daech (l'EIIL) était le produit d'Assad, toujours sous son contrôle et dirigé de loin par lui, ceci signifie que cet homme a déjà envahi le tiers de l'Irak !!! Le croyez-vous ? Par contre, si Daech était son produit et puis s'est retourné contre lui, comme tout monstre créé, ceci signifie que cette organisation lui est désormais hostile. Et en plus, alliée au 14 Mars.
Encore une dernière éventualité. Qu'en est-il si Daech était un produit d'Assad ?
Une question légitime, à la lumière d'une autre : quelle est cette similitude exacte entre la fatwa de Daech de détruire les églises de Mossoul et les fatwas du mufti de la dynastie saoudienne de détruire toutes les églises de la péninsule arabe ?
Une question qui sera toujours une accusation pointée contre le 14 Mars, en dépit de toutes les acrobaties de la justification.
Artcile paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar, traduit par l'équipe du site
En effet, dans une révision globale des déclarations faites par les protagonistes de ce camp, ainsi que de leurs réactions face à la catastrophe et tragédie humanitaire qui secoue le nord-est de l'Irak et son voisinage, on trouve que ces hommes adoptent trois types de discours, encore pires que ceux de l'EIIL. Des discours qui méritent d'être réfutés et désavoués.
Le premier type de discours consiste à minimiser l'ampleur de l'évènement irakien. Il tente de camoufler la présence de l'EIIL arrivant même à démentir sa présence et sa participation à la catastrophe tragique en cours.
Une partie des théoriciens du 14 Mars assimile ce qui se déroule en Irak à un «soulèvement populaire», entrepris par les clans et certains partisans de l'ancien régime, avec une participation minime, quasi inexistante de l'EIIL, sachant qu'une simple discussion des détails de ce discours révèle la gravité de l'erreur. Et de la niaiserie. Si les partisans du 14 Mars voulaient attribuer la responsabilité de toutes les atrocités commises contre les droits de l'homme, la dignité de l'individu et la sacralité de la vie humaine, à la communauté sunnite de l'Irak, ce serait une offense que les Sunnites refusent, ainsi que les Irakiens et tout autre homme. De fait, généraliser la responsabilité des crimes pour qu'elle englobe la totalité d'une communauté confessionnelle, est pire encore que de reconnaitre la présence de l'EIIL et ses forfaits.
En outre, dire que ce qui a eu lieu était dû à la participation des restes du régime de Saddam, constitue en soi une condamnation contre les pro- 14 Mars. Si c'étaient les partisans d'Ezzat el-Douri qui affrontaient «la tutelle persane sur l'Irak», selon ce discours, le 14 Mars serait alors l'allié des restes du Baas, voire aux côtés de l'une de ses plus mauvaises figures.
En plus, prétendre que la participation de l'EIIL était marginale, symbolique et modeste dans le séisme irakien, suscite la question logique suivante : si les membres de l'EIIL étaient une minorité, qui est la majorité ? Où sont les voix des autres factions ? Qui sont leurs leaders, leurs symboles, leurs figures et leurs responsables ? Même avec l'adoption de la théorie de la complicité des médias pour montrer le rôle de l'EIIIL comme mineur, est-il logique de ne pas entendre d'autre voix que celle de cette organisation, supposée contrôler le terrain ?
Le deuxième type de discours adopté par le 14 Mars face à l'évènement irakien et visant à réduire l'embarras et la confusion au sein de ce camp, est celui de la justification. Ce discours est encore pire dans son hypocrisie et ses effets de celui qui précède ou qui suit.
D'autres ténors du 14 Mars dit, en justifiant l'action de l'EIIL, que cette organisation était au cœur de l'évènement irakien. Elle y est effective. Pourtant, ils s'empressent d'ajouter que l'EIIL n'était qu'une réaction.
Selon eux, l'EIIL est le fruit de «l'arrogance iranienne, de l'injustice persane et de la persistance sur la répression de tous les Irakiens, les Syriens et les Libanais par le régime de Wilayat el-Fakih».
Ceux qui prônent cette approche expliquent : lorsque Téhéran insiste à imposer Maliki sur les Irakiens, depuis décembre 2010 et le reconduit au pouvoir par la force, et lorsque Téhéran et ses milices maintiennent Bachar Assad au pouvoir et puis consacre la mascarade de son élection par un peuple dont il a tué le tiers et expulsé plus que le tiers... Lorsque Téhéran impose sur le Liban, son Etat et tous les Libanais le régime du Hezbollah...Alors ce serait normal, voire inévitable, que le résultat soit l'EIIL!!!
C'est le discours de la destruction humaine massive, puisque les pires péchés de l'histoire humaine ont été commis sous la couverture des justifications similaires.
Cette même logique pourrait justifier le carnage du 11 septembre, les crimes commis par Hitler, ainsi que les atrocités des Sionistes. Elle pourrait même couvrir tous les génocides, les nettoyages ethniques, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité, tout au long de l'histoire.
En effet, une constante domine la loi du terrorisme. Le pire terroriste n'est pas celui qui tue un innocent. C'est plutôt celui qui justifie le meurtre et assure la disculpation du meurtrier. Et ce pour une raison simple : le véritable objectif du terroriste n'est pas la victime en soi, mais ceux qui survivent au meurtre. Par la suite, le meurtrier terroriste n'est pas en mesure de viser ceux qui survivent. Viennent alors ceux qui justifient ses actes ou les terroristes alternatifs pour compléter leur crime par la justification du meurtre de la victime directe et par la suite, terroriser les vivants-ces victimes indirectes et permanentes.
Le troisième discours adopté par le 14 Mars afin de se distancier du crime de l'EIIL, est celui de la théorie du complot. Ils disent simplement que cette organisation est le produit du régime syrien, que trois de ses membres étaient prisonniers et puis libérés par Assad. Ils en déduisent que tout ce phénomène est fabriqué par Assad dans le but de justifier sa bataille sur la scène intérieure et de créer un ennemi commun entre lui et l'occident sur la scène extérieure.
Bon. Simplifions les faits jusqu'à la naïveté. Résumons. Si Daech (l'EIIL) était le produit d'Assad, toujours sous son contrôle et dirigé de loin par lui, ceci signifie que cet homme a déjà envahi le tiers de l'Irak !!! Le croyez-vous ? Par contre, si Daech était son produit et puis s'est retourné contre lui, comme tout monstre créé, ceci signifie que cette organisation lui est désormais hostile. Et en plus, alliée au 14 Mars.
Encore une dernière éventualité. Qu'en est-il si Daech était un produit d'Assad ?
Une question légitime, à la lumière d'une autre : quelle est cette similitude exacte entre la fatwa de Daech de détruire les églises de Mossoul et les fatwas du mufti de la dynastie saoudienne de détruire toutes les églises de la péninsule arabe ?
Une question qui sera toujours une accusation pointée contre le 14 Mars, en dépit de toutes les acrobaties de la justification.
Artcile paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar, traduit par l'équipe du site