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Samir Geagea: ayez honte!

Samir Geagea: ayez honte!
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Certains faits peuvent être admis. Mais d’autres sont absolument inconcevables. Devons-nous nous imaginer ou supposer que l’accès de Samir Geagea à la présidence est vraisemblable?

Geagea peut se féliciter d’avoir réussi à contrarier une majorité libanaise et arabe, juste pour avoir présenté sa candidature à la présidence. Il sera appuyé par tous ceux qui disent que le pays était en meilleur état dans le temps de la guerre, qu’au moment de la paix civile.

Il sera acclamé par tous les criminels qui réclament l’amnistie. Par tous les fugitifs. Par toutes les personnes recherchées par la justice pour avoir porté atteinte à la sécuritéSamir Geagea: ayez honte!
publique. Toux ceux-là estiment que l’arrêt des poursuites, est tributaire de l’élection d’un tel président: un assassin en vertu d’un arrêt judiciaire définitif, unamnistié  en vertu d’une décision politique illégale!

Au Liban, ceux qui préfèrent une équité entre les criminels pourraient dire: vous protestez contre Geagea, au moment tous les «émirs» de la guerre dirigent l’Etat depuis la fin de la guerre civile. Ceux-là énuméreraient les noms de Nabih Berri, Walid Joumblat, Amine Gemayel, Michel Aoun et autres. Bien sûr, certains ajoutent à l’heure actuelle les noms de sayed Hassan Nasrallah et des leaders du Hezbollah. D’autres inscriraient à la liste les noms de leaders du courant du Futur, ainsi que de plusieurs dignitaires religieux, hommes d’affaires, de politique et de la presse.

Mais cette règle est-elle vraie?

Certainement pas. Il serait profitable de clarifier certains faits. Il est vrai que  le pouvoir politique établi suite à la guerre civile a été formé de forces qui illustrent les résultats de cette guerre et que ce pouvoir, en coopération avec la Syrie, n’a jamais permis la présence d’une représentation sérieuse de la partie chrétienne, puisque cette dernière a essuyé un revers dans la guerre. Ce fait a provoqué l’isolement politique du Courant patriotique libre et l’exil du général Michel Aoun à Paris. La voie a été pavée devant la représentation des Forces Libanaises, par la personne de leur chef, toujours à la tête du parti, Samir Geagea. Mais ce dernier a refusé. Les évènements se sont succédé. Les dossiers sécuritaires ont été ouverts à la fois, suite à l’explosion de l’église Notre Dame du Salut. Il s’est avéré que le «Hakim» est le meurtrier de Rachid Karamé, de DaniSamir Geagea: ayez honte!
Chamoun et de plusieurs responsables civils et militaires. Qu’il est derrière les tentatives d’assassiner d’autres. Geagea et ses partisans ont jugé les procès malveillants et vindicatifs. Pourtant, ces derniers et jusqu'à l’heure actuelle, n’ont pas été en mesure de démentir un seul fait prouvé par le verdict définitif,émis par la cour de justice. Encore plus. Samir Geagea refuse le défi de rouvrir le dossier des procès, s’il estvraiment innocent des actes à la base desquels il a été condamné.

Geagea se comporte aujourd’hui comme si l’histoire était un livre dont une page peut être arrachée, chaque fois qu’on le voulait. Il ne fait pas de distinction  entre le geste de tourner la page et de la déchirer. Il croit que le passé est révolu. Que les victimes doivent s’habituer à son statut de protagoniste politique, civil, doté de partisans et de représentants au sein du gouvernement, du Parlement et des administrations publiques civiles et militaires.

Il veut que nous l’acceptions comme saint, pur, dont l’image sera accrochée au-dessus des têtes de tous les fonctionnaires étatiques.

Est-il devenu fou à ce point? Il semble que oui. Les Libanais doivent, de ce fait, exhumer les cahiers du passé. Le courage de Geagea de présenter sa candidature n’est qu’une invitation pour rappeler aux gens l’histoire de cet homme, depuis qu’il a rejoint les Forces Libanaises. Pour rappeler son rôle dans une énorme quantité de crimes commis contre ses adversaires chrétiens puis contre le reste des Libanais. Une invitation pour évoquer toute son histoire sanguinaire, même si ce serait une occasion pour exhumer les dossiers de tous les émirs de la guerre. Peut-être ça renversera tous ceux qui ont les mains salies par le sang des innocents. C’est alors que nous tournerons vraiment la page de la guerre civile.

Walid Joumblat affirme que l’accès de Samir Geagea ou de Michel Aoun à la présidence de la République, signifie un appel pour une nouvelle guerre civile. Joumblat réitère sa mise en garde devant ses interlocuteurs. Il affirme même qu’il est prêt à mener la guerre si un de ces deux hommes est élu. Joumblat a ses propres calculs, dont, le refus de l’élection d’un président jouissant d’une bonne représentation dans la rue chrétienne. Mais ses propos reflètent parfaitement le sentiment d’un large public libanais. Une majorité ne peut admettre un tel choix, même si c’était une simple plaisanterie!

Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar traduit par l'équipe du site

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