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«Israël» et le vent du Nord

«Israël» et le vent du Nord
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«Parler d’un front ressuscité dans le Nord n’est plus une exagération». Ce sont les propos d’un analyste du journal israélien «Haaretz», dans un commentaire sur les développements militaires dans les fermes de Chebaa et le Golan occupés. Ce furent peut être les expressions les plus appropriées pour décrire la réalité aux frontières libano-syro-palestiniennes.

Depuis un an et demi, «Israël» posait ses estimations quant au front du Nord, selon lesquelles cette entité n’a ni les bras ligotés, ni libres d’agir. Ces estimations se fondent sur la conviction de l’ennemi sur le fait que Bachar Assad en Syrie, le Hezbollah au Liban et puis l’Iran n’ont pas l’intention d’ouvrir un front avec «Israël» en raison de leurs occupations sur la scène syrienne.

Ces estimations ont été renforcées durant l’année dernière, suite aux raids israéliens contre des postes militaires syriens, sans aucune riposte de Damas.

«Israël» qui agit comme un enfant gâté, a jugé opportun de consacrer des règles similaires avec«Israël» et le vent du Nord
le Liban. Mais ces mêmes estimations ont été désavouées à la suite du raid aérien mené février dernier contre une position du Hezbollah à la frontière libano-syrienne.

Le problème d’«Israël» ne réside pas seulement dans son interprétation erronée de la nature de la riposte du pouvoir syrien ou du Hezbollah à ses provocations permanentes, mais plutôt dans sa conviction de pouvoir contenir la situation s’il agissait unilatéralement.

Les forces ennemies ont pilonné des postes syriens en face du Golan occupé. C’est vrai. Mais «Israël» est parfaitement conscient que ce pilonnage ne changera guère les nouvelles réalités. Le message de feu qui lui a été délivré dernièrement indique clairement ce qui suit: il n’est plus permis d’aller loin dans les interprétations unilatérales des réalités sur le terrain. «Israël» éprouvait peut être besoin de recevoir un message opérationnel, que le Hezbollah a envoyé de différentes manières. Mais ce message n’a pas été limité à la hausse du ton. Il fut douloureux. Ce fait place «Israël» devant des choix limités: dissimuler sa douleur, faire du tapage pour régler le problème ou riposter durement afin de contraindre la partie adverse à reculer.

Effectivement, «Israël» a tenté sa chance par le pilonnage d’un poste de la résistance aux frontières de la Bekaa avec la Syrie. Il n’a pas négligé le communiqué publié par le parti, confirmant le droit à la riposte. Inévitable. L’entité sioniste ignorait, pourtant, la nature et le lieu de cette riposte. Puis les faits se sont succédé: roquettes tirées sur un poste militaire près du mont Hermon. Tentative de faire exploser une bombe à la frontière avec le Golan occupé. Le Hezbollah n’a pas revendiqué cette attaque, mais «Israël» l’a accusé et espéré que ça soit notamment la riposte du Hezbollah. Une riposte jugée alors «pâle», prouvant un état de faiblesse qui renforcera la possibilité du changement des règles du jeu par l’ennemi.

Le Hezbollah connait parfaitement «Israël». Il le connait même plus qu’il ne faut. Il connait encore plus quand l’ennemi reçoit bien le message.il l’aide à l’assimiler et l’entraine à agir selon les attentes du parti. Ici, il est apparu que l’élève israélien devait recevoir une nouvelle dose de la leçon: une force des commandos du Hezbollah avance dans les fermes occupées de Chebaa. Elle dépasse toutes les mesures de sécurité et plante deux charges explosives. La première explose lors du passage d’une patrouille de commandants. La seconde est laissée aux soldats pour qu’ils la découvrent plus tard. Les deux bombes ont été aménagées d’une manière qui permet à «Israël» d’identifier le destinateur. L’entité sioniste s’est sentie embarrassée. Elle a répondu par des tirs dans l’air vers la région d’Odeysseh. Elle souhaitait, cette fois aussi, que la réponse du Hezbollah soit finalisée.

Brusquement survint la bombe du Golan. Cette bombe minutieusement préparée, comme ont affirmé les Israéliens. Des blessures non mortelles qui augmentent la suspicion. L’accusation ne peut être limitée au Hezbollah cette fois-ci. Ou précisément, on ne peut trancher la responsabilité du parti. «Israël» a répondu par le pilonnage de postes de l’armée syrienne, lui attribuant la responsabilité de l’opération.

La riposte militaire de l’ennemi s’est accompagnée  de déclarations de responsables et de sources militaires, qui ont écarté la responsabilité des opposants d’Assad de l’attaque. Tous savent désormais qu’«Israël» voulait sa part du fromage syrien. Ses craintes du chaos à la frontière ne l’ont pas poussé à prendre des dispositions exceptionnelles. Ses responsables disent que durant trois années et suite au déploiement des rebelles syriens près du Golan, «Israël» n’a point été menacé. Mais à l’heure actuelle, l’ennemi estime que certains pavent la voie à une guerre d’usure, similaire au bourbier libanais ou même à la période précédant la guerre d’octobre 1973.

Bref, résumons la situation au profit de ceux qui veulent comprendre:

«Israël» reconnait que le combat du Hezbollah en Syrie vise à appuyer le pouvoir qui le soutient. «Israël» est donc conscient de l’objectif du parti qui combat afin de protéger sa résistance. «Israël» estime qu’Assad est incapable et réticent quant à la contre-attaque à cause de ses préoccupations sur sa scène intérieure. A la base de cette logique, il serait profitable pour l’ennemi ainsi que pour ceux concernés, de s’attendre, jour après jour, à un problème plus compliqué sur son front du Nord. La Syrie et la résistance ne désirent pas la guerre, mais croire que les deux parties ne possèdent pas la force de  mener la bataille, constitue une illusion.

Les alliés occidentaux ont commis une énorme erreur dans la région, dans la mesure où toutes les entraves devant l’unification du front libano-syrien, face à «Israël», ont été éliminées.

Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar traduit par l'équipe du site

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