Le Qatar, l’Arabie, l’Ukraine et Washington ont contribué à la chute de Yabroud
Yabroud reprise par l’armée syrienne. Cette chute n’a pas provoqué un grand tapage dans les medias arabes et occidentaux. Comme si on voulait que celle-ci passe avec le minimum possible de vacarme. Cette chute embarrasserait les alliés de l’opposition syrienne, ainsi que les rebelles. Comment des pays comme l’Arabie, le Qatar, la Turquie, la France et les États-Unis ou autres, justifieront cette percée stratégique dans le conflit des axes internationaux?
Deux évènements ont contribué à détourner les regards de cet effondrement: le référendum en Crimée et un attentat terroriste dans la Békaa.
La chute rapide de Yabroud, en une vitesse record, suscite une série de remarques, dont notamment les suivantes:
-L’armée syrienne et son principal allié, le Hezbollah, sont désormais capables, avec un minimum de pertes, de prendre le contrôle d’une région stratégique comme Yabroud, lorsqu’ils décident de le faire.
Ceci signifie que leur stratégie de combat s’est développée remarquablement durant l’année dernière. Ça signifie aussi qu’ils pourraient prochainement récupérer plusieurs autres régions en Syrie. Ceci aura lieu.
-Les formations de rebelles sont désormais dans une situation morale difficile. Ils se sont entretués durant des mois avant la bataille de Yabroud et échoué d’unifier leur commandement militaire. Par contre, le moral de l'armée syrienne est en hausse. L’environnement propice aux rebelles est en régression. Cet environnement populaire préfère le retour de l’État. La corruption de certains officiers de l’armée syrienne a disparu. Une corruption qui a contribué, au début de la guerre syrienne, à livrer des régions et des entrepôts d’armes aux rebelles.
-Une nouvelle position américaine consistant à renoncer à l’appui des rebelles armés pour trois raisons: l’incapacité de renverser le régime syrien par la force, la grande inquiétude du terrorisme qui dirige les rebelles et le manque de confiance en les pays qui les financent, dans la mesure où ces pays ne distinguent pas entre le terroriste et l’autre. En plus, Washington désire de ne pas couper le fil important des négociations et du rapprochement avec l’Iran.
-L’initiative de l’Arabie d’inscrire Al-Nosra, «Daech» et Al-Qaïda à la liste du terrorisme. Ce fait a contribué à la dispersion des rebelles et à l’exacerbation des batailles entre les différentes factions armées. Riyad désirait retirer la carte de la lutte contre le terrorisme des mains des autorités syriennes, de l’Iran et du Hezbollah. Mais la voici qui affaiblit les capacités des rebelles et déstabilise leur moral.
-L’accrochage saoudo-qatari et le retrait des ambassadeurs du royaume, des Émirats arabes unis, de Bahreïn du Qatar et l’inscription par l’Arabie des Frères Musulmans à la liste des organisations terroristes. Ces faits ont provoqué une confusion dans les rangs de l’opposition basée à l’extérieur, à travers laquelle passaient les opérations de financement et d’armement. Les fuites d’informations relatives aux réunions de l’opposition révèlent l’ampleur des haines et des échanges d’accusation autour de la responsabilité de la défaite.
-Les signaux envoyés par le Qatar sur la possibilité du changement de la position à l’égard de la Syrie et le grand rapprochement avec l’Iran, ont suscité les craintes de certaines organisations armées de se trouver privées de couverture et de financement. Des «jihadistes» commencent à rentrer dans leurs pays ou à fuir les scènes de combat avec l’avancée des soldats syriens ou des combattants de Hezbollah.
-La réussite de l’Iran à attirer la Turquie, ainsi que les crises successives du Premier ministre turc, Recep Tayyep Erdogan, sur sa scène intérieure. Ces données jettent de l’ombre sur le rôle turc en Syrie. L’armée turque a renforcé ses mesures contre les combattants syriens marqués de terrorisme. Des informations font même état de frappes turques contre certains passants via les frontières, même si l’accusation de terrorisme n’a pas été prouvée.
-Les regards internationaux dirigés vers l’Ukraine, ce qui a assuré une chance à l’armée syrienne et ses alliés d’accélérer le rythme des opérations militaires. En outre, les fuites d’informations des proches du président Vladimir Poutine suggèrent que l’homme juge la carte de l’option militaire en Syrie comme un soutien dans sa bataille en Crimée.
On suppose, selon la stratégie militaire syrienne, que le rythme de la chute des régions importantes se poursuivra. Ce serait des opérations militaires éclaires, similaires à celles menées par l’armée syrienne et le Hezbollah ou par des réconciliations et des redditions. La décision centrale consiste à contrôler les larges zones stratégiques avant la date de la présidentielle, prévue l’été prochain.
-Si certains voyaient dans la chute de Yabroud et des régions de Qalamoun un projet de division du territoire à travers le rattachement de la côte syrienne à Damas, la carte des prochaines batailles le contredit. Alep est au cœur des prochains plans, ainsi que Deirezzor et autres régions. Pas de désir de tenir la présidentielle sans la participation d’Alep.
Sur la base de ce qui précède, la situation militaire des rebelles semble difficile. La couverture internationale et régionale est dans une situation pire encore.
Mais une question est posée à l’heure actuelle: Que fera «Israël» après avoir constaté que la coalition regroupant l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et leurs alliés a garanti aux armées de ces pays et à leurs combattants de grandes capacités en matière de combat dans des zones compliquées ou hors de leur territoire?
En effet, «Israël» et ses alliés sont les plus inquiets, puisque la victoire militaire en Syrie signifie, en premier lieu, la victoire de l’axe de la résistance à partir de l’Iran arrivant à la Banlieue sud. Ce triomphe signifie aussi qu’«Israël» sera en face d’armées et de résistances qu’il n’avait encore pas vues.
«Israël» a dernièrement provoqué la Syrie et le Hezbollah afin de tester leur riposte. Cette dernière est survenue au cœur de la Palestine, par les roquettes tirées par le Jihad Islamique, soutenu par l’Iran, puis à partir de la frontière libanaise. Le message était clair: la bataille sera déplacée de nouveau vers la profondeur d’«Israël», si cette entité tentait de renverser l’équilibre militaire sur le territoire syrien.
C’est notamment dans cette perspective que la bataille de Yabroud était stratégique par excellence, même si certaines ripostes comprendraient des opérations terroristes au Liban et en Syrie. Les autorités syriennes affirment que la période de post-Yabroud est différente de la précédente.
Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar traduit par l'équipe du site
Deux évènements ont contribué à détourner les regards de cet effondrement: le référendum en Crimée et un attentat terroriste dans la Békaa.
La chute rapide de Yabroud, en une vitesse record, suscite une série de remarques, dont notamment les suivantes:
-L’armée syrienne et son principal allié, le Hezbollah, sont désormais capables, avec un minimum de pertes, de prendre le contrôle d’une région stratégique comme Yabroud, lorsqu’ils décident de le faire.
Ceci signifie que leur stratégie de combat s’est développée remarquablement durant l’année dernière. Ça signifie aussi qu’ils pourraient prochainement récupérer plusieurs autres régions en Syrie. Ceci aura lieu.
-Les formations de rebelles sont désormais dans une situation morale difficile. Ils se sont entretués durant des mois avant la bataille de Yabroud et échoué d’unifier leur commandement militaire. Par contre, le moral de l'armée syrienne est en hausse. L’environnement propice aux rebelles est en régression. Cet environnement populaire préfère le retour de l’État. La corruption de certains officiers de l’armée syrienne a disparu. Une corruption qui a contribué, au début de la guerre syrienne, à livrer des régions et des entrepôts d’armes aux rebelles.
-Une nouvelle position américaine consistant à renoncer à l’appui des rebelles armés pour trois raisons: l’incapacité de renverser le régime syrien par la force, la grande inquiétude du terrorisme qui dirige les rebelles et le manque de confiance en les pays qui les financent, dans la mesure où ces pays ne distinguent pas entre le terroriste et l’autre. En plus, Washington désire de ne pas couper le fil important des négociations et du rapprochement avec l’Iran.
-L’initiative de l’Arabie d’inscrire Al-Nosra, «Daech» et Al-Qaïda à la liste du terrorisme. Ce fait a contribué à la dispersion des rebelles et à l’exacerbation des batailles entre les différentes factions armées. Riyad désirait retirer la carte de la lutte contre le terrorisme des mains des autorités syriennes, de l’Iran et du Hezbollah. Mais la voici qui affaiblit les capacités des rebelles et déstabilise leur moral.
-L’accrochage saoudo-qatari et le retrait des ambassadeurs du royaume, des Émirats arabes unis, de Bahreïn du Qatar et l’inscription par l’Arabie des Frères Musulmans à la liste des organisations terroristes. Ces faits ont provoqué une confusion dans les rangs de l’opposition basée à l’extérieur, à travers laquelle passaient les opérations de financement et d’armement. Les fuites d’informations relatives aux réunions de l’opposition révèlent l’ampleur des haines et des échanges d’accusation autour de la responsabilité de la défaite.
-Les signaux envoyés par le Qatar sur la possibilité du changement de la position à l’égard de la Syrie et le grand rapprochement avec l’Iran, ont suscité les craintes de certaines organisations armées de se trouver privées de couverture et de financement. Des «jihadistes» commencent à rentrer dans leurs pays ou à fuir les scènes de combat avec l’avancée des soldats syriens ou des combattants de Hezbollah.
-La réussite de l’Iran à attirer la Turquie, ainsi que les crises successives du Premier ministre turc, Recep Tayyep Erdogan, sur sa scène intérieure. Ces données jettent de l’ombre sur le rôle turc en Syrie. L’armée turque a renforcé ses mesures contre les combattants syriens marqués de terrorisme. Des informations font même état de frappes turques contre certains passants via les frontières, même si l’accusation de terrorisme n’a pas été prouvée.
-Les regards internationaux dirigés vers l’Ukraine, ce qui a assuré une chance à l’armée syrienne et ses alliés d’accélérer le rythme des opérations militaires. En outre, les fuites d’informations des proches du président Vladimir Poutine suggèrent que l’homme juge la carte de l’option militaire en Syrie comme un soutien dans sa bataille en Crimée.
On suppose, selon la stratégie militaire syrienne, que le rythme de la chute des régions importantes se poursuivra. Ce serait des opérations militaires éclaires, similaires à celles menées par l’armée syrienne et le Hezbollah ou par des réconciliations et des redditions. La décision centrale consiste à contrôler les larges zones stratégiques avant la date de la présidentielle, prévue l’été prochain.
-Si certains voyaient dans la chute de Yabroud et des régions de Qalamoun un projet de division du territoire à travers le rattachement de la côte syrienne à Damas, la carte des prochaines batailles le contredit. Alep est au cœur des prochains plans, ainsi que Deirezzor et autres régions. Pas de désir de tenir la présidentielle sans la participation d’Alep.
Sur la base de ce qui précède, la situation militaire des rebelles semble difficile. La couverture internationale et régionale est dans une situation pire encore.
Mais une question est posée à l’heure actuelle: Que fera «Israël» après avoir constaté que la coalition regroupant l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et leurs alliés a garanti aux armées de ces pays et à leurs combattants de grandes capacités en matière de combat dans des zones compliquées ou hors de leur territoire?
En effet, «Israël» et ses alliés sont les plus inquiets, puisque la victoire militaire en Syrie signifie, en premier lieu, la victoire de l’axe de la résistance à partir de l’Iran arrivant à la Banlieue sud. Ce triomphe signifie aussi qu’«Israël» sera en face d’armées et de résistances qu’il n’avait encore pas vues.
«Israël» a dernièrement provoqué la Syrie et le Hezbollah afin de tester leur riposte. Cette dernière est survenue au cœur de la Palestine, par les roquettes tirées par le Jihad Islamique, soutenu par l’Iran, puis à partir de la frontière libanaise. Le message était clair: la bataille sera déplacée de nouveau vers la profondeur d’«Israël», si cette entité tentait de renverser l’équilibre militaire sur le territoire syrien.
C’est notamment dans cette perspective que la bataille de Yabroud était stratégique par excellence, même si certaines ripostes comprendraient des opérations terroristes au Liban et en Syrie. Les autorités syriennes affirment que la période de post-Yabroud est différente de la précédente.
Article paru dans le quotidien libanais Al-Akhbar traduit par l'équipe du site