La Turquie et les décisions saoudiennes: reprise des différends historiques?
La décision de l’Arabie, des Émirats et de Bahreïn de retirer leurs ambassadeurs du Qatar, de considérer le mouvement Hamas comme illégitime en Égypte et la décision de Riyad d’inscrire la confrérie des Frères Musulmans à la liste du terrorisme, n’auront pas seulement des répercussions sur les scènes des pays concernés ni même sur la scène arabe, mais aussi sur les pays régionaux non arabes, notamment la Turquie.
En effet, la Turquie et suite à son détachement de la coalition avec les pays de l’axe de la résistance, a mis en place ses politiques dans le but d’élargir sa domination sur les mouvements des Frères Musulmans en Egypte, passant par le Hamas et enfin en Tunisie.
Ayant enregistré une réussite en Tunisie et en Egypte, ce courant a renforcé le pouvoir de la Turquie, mais il s’est plus tard totalement effondré avec le renversement de la confrérie en Egypte, le renversement pacifique du mouvement Annahda en Tunisie et puis avec le boycott imposé sur le Hamas, qui a été isolé de son champ d’action vital au Caire.
A l’heure actuelle, la décision de retirer les ambassadeurs de Qatar et l’inscription des Frères Musulmans à la liste du terrorisme, ont tourné une nouvelle page de ce qui reste encore du pouvoir turc dans la région arabe et islamique.
Dans le passé, les relations entre la Turquie, l’Arabie et les pays du Golfe, n’étaient pas établies sur des bases solides. Seule l’hostilité au régime syrien les a regroupés. Lorsque les calculs de ces alliés ont échoué sur la terre syrienne, leurs différends ont repris de plus belle.
A rappeler dans ce contexte que les différends, voire l’animosité entre le mouvement wahhabite et l’islam turc, sont enracinés dans l’histoire de la région et date de la période de Mohammad Ali Bacha, lorsque ce dernier a reçu l’ordre du sultan ottoman d’écraser le mouvement wahhabite dans la péninsule arabe.
Suite à l’adoption du laïcisme en Turquie, les relations turco-saoudiennes ne se sont pas assainies, à l’ombre notamment des gouvernements laïcs et militaires.
En dépit des années de prospérité entre Riyad et Ankara, avec le début du mandat du parti de la Justice et du Développement, l’inimitié de Riyad à l’égard de Téhéran et puis du régime syrien, a poussé les deux pays à la coordination étroite afin d’affaiblir l’axe de la résistance.
Cependant, l’échec du projet du renversement du régime syrien et les appréhensions de l’Arabie et des pays du Golfe de la montée en puissance du projet des Frères musulmans dans la région, ont sapé les relations turques avec le Golfe et l’Egypte. La nature sectaire du conflit entre le mouvement wahhabite et l’islam turc, a de nouveau marqué les relations entre ces deux courants.
Les observateurs constatent que la Turquie est un pays totalement isolé dans sa politique étrangère, depuis le début de l’été dernier. Le ministre des Affaires étrangères, Ahmad Davutoglu, arrive à peine à visiter une capitale arabe, à l’exception du Qatar.
Les répercussions des décisions saoudiennes et égyptiennes ne seront pas limitées à la région arabe, mais atteindront les régions du conflit traditionnel entre la Turquie et l’Arabie, y compris le Caucase et le Balkan où s’active le mouvement wahhabite, sur une scène proprement turque.
L’échec turc en Syrie et celui des illusions relatives à la mise en place d’un nouveau système au Moyen Orient sous l’égide de la Turquie, comme avait indiqué Davutoglu le 27 avril 2012, a été suivi par l’incapacité de ce pays de jouer un rôle influent dans la cause palestinienne, suite à l’isolement du Hamas, à l’ombre de la dégradation des relations entre Ankara et «Israël». Erdogan a dans ce contexte refusé de normaliser les relations avec «Israël», pour des objectifs électoraux locaux, en raison de doutes autour d’une relation entre Washington et le prédicateur Fathallah Golen.
Samih Idiz a écrit dans le quotidien turc «Taraf», que le problème des Frères Musulmans en Egypte fut d’avoir remporté les élections, mais de ne pas avoir respecté ceux qui ont voté contre leurs candidats. Une conduite similaire à celle d’Erdogan en Turquie.
«A l’ombre des mutations en cours dans la région contre les Frères Musulmans, la Turquie dirigée par le parti de la Justice et du Développement, n’est plus en mesure de jouer un rôle actif dans la région. Ce fait accentuerait son isolement sur la scène régionale», a expliqué le journaliste turc.
Pour sa part, Mrad Yatkin a écrit dans le journal «Radical», que la période de l’argument prôné par les États-Unis sur l’harmonie entre la démocratie et le discours islamique modéré dans le Moyen Orient, est révolue.
Le journaliste précise qu’«Erdogan exploitait cette équation dans ses relations avec l’Union Européenne et les États-Unis, dans les dernières années. Mais les récents développements en Arabie, dans le Golfe et en Egypte, ont compliqué les faits et sapé cette équation. Sur ce, la décision saoudienne de retirer les ambassadeurs du Qatar et de considérer les Frères Musulmans comme une organisation terroriste, sera une mauvaise nouvelle pour Erdogan. Des décisions dont les résultats émergeront prochainement».
Source: As-Safir, traduit par l'équipe du site
En effet, la Turquie et suite à son détachement de la coalition avec les pays de l’axe de la résistance, a mis en place ses politiques dans le but d’élargir sa domination sur les mouvements des Frères Musulmans en Egypte, passant par le Hamas et enfin en Tunisie.
Ayant enregistré une réussite en Tunisie et en Egypte, ce courant a renforcé le pouvoir de la Turquie, mais il s’est plus tard totalement effondré avec le renversement de la confrérie en Egypte, le renversement pacifique du mouvement Annahda en Tunisie et puis avec le boycott imposé sur le Hamas, qui a été isolé de son champ d’action vital au Caire.
A l’heure actuelle, la décision de retirer les ambassadeurs de Qatar et l’inscription des Frères Musulmans à la liste du terrorisme, ont tourné une nouvelle page de ce qui reste encore du pouvoir turc dans la région arabe et islamique.
Dans le passé, les relations entre la Turquie, l’Arabie et les pays du Golfe, n’étaient pas établies sur des bases solides. Seule l’hostilité au régime syrien les a regroupés. Lorsque les calculs de ces alliés ont échoué sur la terre syrienne, leurs différends ont repris de plus belle.
A rappeler dans ce contexte que les différends, voire l’animosité entre le mouvement wahhabite et l’islam turc, sont enracinés dans l’histoire de la région et date de la période de Mohammad Ali Bacha, lorsque ce dernier a reçu l’ordre du sultan ottoman d’écraser le mouvement wahhabite dans la péninsule arabe.
Suite à l’adoption du laïcisme en Turquie, les relations turco-saoudiennes ne se sont pas assainies, à l’ombre notamment des gouvernements laïcs et militaires.
En dépit des années de prospérité entre Riyad et Ankara, avec le début du mandat du parti de la Justice et du Développement, l’inimitié de Riyad à l’égard de Téhéran et puis du régime syrien, a poussé les deux pays à la coordination étroite afin d’affaiblir l’axe de la résistance.
Cependant, l’échec du projet du renversement du régime syrien et les appréhensions de l’Arabie et des pays du Golfe de la montée en puissance du projet des Frères musulmans dans la région, ont sapé les relations turques avec le Golfe et l’Egypte. La nature sectaire du conflit entre le mouvement wahhabite et l’islam turc, a de nouveau marqué les relations entre ces deux courants.
Les observateurs constatent que la Turquie est un pays totalement isolé dans sa politique étrangère, depuis le début de l’été dernier. Le ministre des Affaires étrangères, Ahmad Davutoglu, arrive à peine à visiter une capitale arabe, à l’exception du Qatar.
Les répercussions des décisions saoudiennes et égyptiennes ne seront pas limitées à la région arabe, mais atteindront les régions du conflit traditionnel entre la Turquie et l’Arabie, y compris le Caucase et le Balkan où s’active le mouvement wahhabite, sur une scène proprement turque.
L’échec turc en Syrie et celui des illusions relatives à la mise en place d’un nouveau système au Moyen Orient sous l’égide de la Turquie, comme avait indiqué Davutoglu le 27 avril 2012, a été suivi par l’incapacité de ce pays de jouer un rôle influent dans la cause palestinienne, suite à l’isolement du Hamas, à l’ombre de la dégradation des relations entre Ankara et «Israël». Erdogan a dans ce contexte refusé de normaliser les relations avec «Israël», pour des objectifs électoraux locaux, en raison de doutes autour d’une relation entre Washington et le prédicateur Fathallah Golen.
Samih Idiz a écrit dans le quotidien turc «Taraf», que le problème des Frères Musulmans en Egypte fut d’avoir remporté les élections, mais de ne pas avoir respecté ceux qui ont voté contre leurs candidats. Une conduite similaire à celle d’Erdogan en Turquie.
«A l’ombre des mutations en cours dans la région contre les Frères Musulmans, la Turquie dirigée par le parti de la Justice et du Développement, n’est plus en mesure de jouer un rôle actif dans la région. Ce fait accentuerait son isolement sur la scène régionale», a expliqué le journaliste turc.
Pour sa part, Mrad Yatkin a écrit dans le journal «Radical», que la période de l’argument prôné par les États-Unis sur l’harmonie entre la démocratie et le discours islamique modéré dans le Moyen Orient, est révolue.
Le journaliste précise qu’«Erdogan exploitait cette équation dans ses relations avec l’Union Européenne et les États-Unis, dans les dernières années. Mais les récents développements en Arabie, dans le Golfe et en Egypte, ont compliqué les faits et sapé cette équation. Sur ce, la décision saoudienne de retirer les ambassadeurs du Qatar et de considérer les Frères Musulmans comme une organisation terroriste, sera une mauvaise nouvelle pour Erdogan. Des décisions dont les résultats émergeront prochainement».
Source: As-Safir, traduit par l'équipe du site