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Le maniaque du palais

Le maniaque du palais
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Le dernier discours du président de la République Michel Sleiman, est-il un discours d'investiture ou un discours d'adieu? Dans les deux cas, ce discours provoque une déflagration politique dans un contexte d'ententes autour des moyens d'affronter les explosions sécuritaires.

Brusquement, Michel Sleiman a décidé que l'évocation de la résistance était une langue de bois. Il a substitué le triptyque «terre, peuple, valeurs communes», à celui de «l'armée, peuple, résistance». Il nous a émerveillés par quelques nouvelles expressions, tirées de son dernier répertoire. Il nous a récité une série de positions concernant la préservation de l'État et de la terre ainsi que sa vision quant à la gestion de l'économie et de la production...

En politique, Michel Sleiman a décidé que plus besoin de résistance. Il est convaincu que lesLe maniaque du palais «compteurs des fonctionnaires», que fournira la France à l'armée française, par un financement saoudien, sont suffisants pour libérer le territoire. Il a ensuite annoncé que les clauses de la «communauté de Baabda», connues sous forme de déclaration, est devenu au-dessus de la Constitution et des programmes des gouvernements.

Peut-être, que Sleiman a été séduit par les réussites de l'Arabie dans la destruction de la Syrie, pour qu'il tente de les imiter par l'équipement de l'armée dans le but de confronter les citoyens, non les terroristes et les ennemis? Ou bien, qu'il ne ressent plus la nécessité de lutter contre l'occupation?

Mais le plus «agréable» dans le discours du président réside dans «les valeurs communes». Son excellence évoquait-il les valeurs relatives à l'évasion fiscale, à la distribution des partisans au sein des administrations publiques, ou parlait-il des valeurs de ceux qui falsifient les passeports avant de se ruer pour faire preuve d'obéissance et de loyauté contre le retrait de l'accusation de fraude?

Lorsque le feu Rafic Hariri fut écarté du pouvoir en 1998, il a recouru à des activités sociales sous la forme de distribution de denrées alimentaires aux citoyens de Beyrouth. En d'autres termes, Hariri voulait nous montrer, par les aides aux habitants de la capitale, la réussite de ses plans relatifs au «printemps ouvert de Beyrouth»...

Et voici Michel Sleiman, fasciné par la culture saoudienne, qui nous appelle, avant de quitter Baabda, à mendier au Liban et ailleurs, comme preuve sur la réussite de son mandat.

Puis il adopte dans son discours des slogans, dont la mise en œuvre revenait à lui. Il a évoqué la mainmise sur les biens domaniaux (alors que lui-même signait les décrets relatifs à l'occupation des propriétés publiques maritimes), le désordre dans les espaces urbains (il signait des permis pour passer outre les lois sur la construction et l'urbanisme). Ensuite il nous parle comment l'état ne bénéfice plus suffisamment des impôts sur les spéculations immobilières, au moment où c'était lui, qui s'était opposé à l'imposition sur les bénéfices immobiliers, prenant la partie des spéculateurs et des capitalistes contre la proposition de Charbel Nahhas.

Puis ont émergé les prodiges dans son appel à «un plan global de développement, qui comprendra la hausse de la production industrielle et agricole, non le recours à la bourse et aux spéculations. Le cumul des soldes bancaires et la prospérité des échanges financiers et bancaires n'étant pas un signe de bonne santé, en dépit de l'importance de la solvabilité des banques». Grands propos. Théoriquement vrais. Michel Sleiman les prononce toutefois dans un contexte des plus étroits. Il vise Riyad Salameh en tant que candidat à la présidentielle, non en tant que gouverneur de la Banque du Liban. Sachant que Michel Sleiman peut se vanter d'être le premier président de la République au Liban, dans le mandat duquel aucun budget n'a été établi, et ce, au profit des transgressions de la Constitution et de la loi des comptes publiques au niveau des dépenses, consacrées au service de la dette publique, aux salaires et à la distribution politique.

Michel Sleiman aurait pu être concis. Il aurait pu indiquer vouloir une déclaration ministérielle comprenant une seule ligne : «La mission du gouvernement consiste à renouveler le mandat du président de la République». Mais aurait-il perçu derrière l'entente autour du gouvernement de Tammam Salam, un prélude à une entente autour de la présidentielle, même si le consensus n'a pas encore lieu autour du nom ou des caractéristiques du nouveau président?

Depuis des mois, Michel Sleiman grince dans les oreilles du 14 Mars et du 8 Mars et dans d'autres oreilles locales, régionales et internationales. Il est abattu de l'indifférence de ces parties, voire du refus de discuter de l'idée de la prorogation de son mandat. Sur ce, il a décidé que la seule possibilité pour garantir son maintien à la présidence, était tributaire de ce que font l'Arabie et ses partisans au Liban. Il a décidé de lever son masque et de révéler sa partialité aux côtés de cet axe sur la scène locale et régionale. Il est là, comme tout Libanais prônant lesdites valeurs communes, prêt au négoce.

En effet, le nouveau-né émet des cris dans les premiers instants de sa vie. Mais aussi le vieux, qui vit les derniers instants de la vie, émet des cris. Celui qui ne sait distinguer entre ces deux cris, commet une erreur dans les calculs. Dans le diagnostic. Il juge es manifestations de l'agonie comme des signes de croissance.

Michel Sleiman ne nous donne aucune chance pour l'oublier. Voici le problème. En dépit de ce fait, nous nous préparons, une année de plus, à célébrer la fête de la Résistance et de la Libération. Cette année, nous aurons la chance de célébrer deux occasions, en un seul jour : commémorer l'expulsion de l'occupation du Liban et se réjouir du départ du «maniaque du palais». Sans regrets...l'aube du 25 mai n'est-il pas proche?

ِArticle paru le 1er mars dans le quotidien libanais Al-Akhbar traduit par l'équipe du site

 

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