Le takfir et le meurtre
Le médecin syrien Hussein Suleiman, commandant des forces des «Libres du Levant» à Raqqa, et ancien responsable du passage frontalier Tal-Abiad, a été mandaté par «le Front islamique» pour négocier avec l'état Islamique de l'Irak et du Levant (EIIL). Il fut tué d'une manière barbare. L'EIIL a refusé de livrer son corps, sauf suite à un accord qui comprenne la libération de membres de ce groupe, détenus par le Front islamique.
Le corps de Suleiman (Abou Rayyan) fut remis aux siens, mutilé. Son oreille tranchée, ses mains et ses pieds troués de balles, comme ont rapporté des medias proches des Libres du Levant.
Cette épisode n'est point paradoxale dans la ligne de conduite des groupes takfiris. C'est plutôt un exemple qui s'inscrit dans le contexte de leur violence et terrorisme. En effet, selon les agendas takfiris, les plus proches méritent la mort plus que les autres. Leur méthode exemplaire pour appeler à l'Islam consiste à tuer et non à mettre en garde « le clan le plus proche ». De ce fait, la coexistence de ceux-là avec tout autre, est quasi impossible. D'ailleurs, changer toujours le but déclaré, marque les comportements des groupes takfiris. Ces derniers ont toujours entamé un combat, pour finir dans d'autres batailles.
Lors de leur «Jihad» en Afghanistan pour le libérer de l'occupation soviétique, est né le noyau du mouvement takfiri contemporain. Ce noyau s'est plus tard développé dans le mouvement Taliban et l'organisation Al-Qaïda. Ces derniers se sont rapidement transformés en machine à tuer contre les tranches de la société afghane. Ils se sont de même soulevés contre les compagnons de la veille, les moudjahidines dans les forces de la Coalition du Nord.
En 2013, les takfiris se sont déplacés vers l'Irak, afin de le libérer de l'occupation américaine. Leurs cibles furent les civils, tués par les attentats suicides dans les marchés, les mosquées et les routes.
Dans les trois dernières années, les groupes takfiris sont entrés en Syrie, sous le prétexte d'assister l'opposition pour renverser Assad. Mais rapidement et sans aucune hésitation, ils se sont employés à tuer la population et à mener des batailles sans merci, contre les factions de l'opposition et d'autres groupes takfiris.
Le Liban est aussi menacé par ce même danger takfiri, sur fond de la prise pour cible de la résistance et de son environnement social. Mais les faits ne se limiteront pas à ce stade. Les takfiris attaqueront incontestablement les différentes tranches sociales libanaises, puisqu'ils tentent de contrôler un terrain afin d'y installer leur émirat.
L'EIIL, Al-Nosra, et autres groupes sont les derniers produits du cerveau takfiri, dans la région, sachant que le fait d'établir un rapport entre la raison et les comportements takfiris relève de l'erreur. En effet, les comportements de ces groupes résultent de troubles dans les esprits plutôt que des écarts dans la pensée. Le motif qui les pousse à la violence est d'ordre instinctif, non contrôlé par aucune norme rationnelle. Ceux-là, sont plongés dans la compréhension et l'interprétation littérale des textes religieux, qu'ils prennent comme critère pour déterminer le bien et le mal. Leurs approches des réalités n'enfreignent pas la dualité de la croyance et de l'apostasie. Ce sont eux les croyants. Tout autre, différent, est un mécréant. Ils poursuivent les apostats afin de les tuer, conformément au texte du Coran «Tuez-les où vous les trouver». Ils sont «commandés» d'installer l'état islamique, en traduction au verset du Coran, selon lequel «Ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, sont les incroyants». Cependant, le meurtre n'est pas seulement un moyen pour combattre l'apostasie, mais est aussi un devoir religieux visant à s'en protéger. De ce fait, s'abstenir de tuer, devient, selon leur doctrine, un manque de croyance, un renoncement au Jihad et au devoir. Ceci signifie que le meurtre de l'autre, sur fond de son accusation d'apostasie, constitue une nécessité, pour empêcher la chute dans le piège de l'infidélité.
Le sociologue Durkheim a parlé de la possibilité, pour un groupe, d'être atteint de folie, à l'instar de l'aliénation de l'individu.
L'EIIL (Daech) et les groupes takfiris, ne sont qu'un phénomène massif de folie. Rien ne les dissuade de perpétrer le meurtre.
Article paru samedi 11 janvier dans le quotidien libanais As Safir, traduit par l'équipe du site
Le corps de Suleiman (Abou Rayyan) fut remis aux siens, mutilé. Son oreille tranchée, ses mains et ses pieds troués de balles, comme ont rapporté des medias proches des Libres du Levant.
Cette épisode n'est point paradoxale dans la ligne de conduite des groupes takfiris. C'est plutôt un exemple qui s'inscrit dans le contexte de leur violence et terrorisme. En effet, selon les agendas takfiris, les plus proches méritent la mort plus que les autres. Leur méthode exemplaire pour appeler à l'Islam consiste à tuer et non à mettre en garde « le clan le plus proche ». De ce fait, la coexistence de ceux-là avec tout autre, est quasi impossible. D'ailleurs, changer toujours le but déclaré, marque les comportements des groupes takfiris. Ces derniers ont toujours entamé un combat, pour finir dans d'autres batailles.
Lors de leur «Jihad» en Afghanistan pour le libérer de l'occupation soviétique, est né le noyau du mouvement takfiri contemporain. Ce noyau s'est plus tard développé dans le mouvement Taliban et l'organisation Al-Qaïda. Ces derniers se sont rapidement transformés en machine à tuer contre les tranches de la société afghane. Ils se sont de même soulevés contre les compagnons de la veille, les moudjahidines dans les forces de la Coalition du Nord.
En 2013, les takfiris se sont déplacés vers l'Irak, afin de le libérer de l'occupation américaine. Leurs cibles furent les civils, tués par les attentats suicides dans les marchés, les mosquées et les routes.
Dans les trois dernières années, les groupes takfiris sont entrés en Syrie, sous le prétexte d'assister l'opposition pour renverser Assad. Mais rapidement et sans aucune hésitation, ils se sont employés à tuer la population et à mener des batailles sans merci, contre les factions de l'opposition et d'autres groupes takfiris.
Le Liban est aussi menacé par ce même danger takfiri, sur fond de la prise pour cible de la résistance et de son environnement social. Mais les faits ne se limiteront pas à ce stade. Les takfiris attaqueront incontestablement les différentes tranches sociales libanaises, puisqu'ils tentent de contrôler un terrain afin d'y installer leur émirat.
L'EIIL, Al-Nosra, et autres groupes sont les derniers produits du cerveau takfiri, dans la région, sachant que le fait d'établir un rapport entre la raison et les comportements takfiris relève de l'erreur. En effet, les comportements de ces groupes résultent de troubles dans les esprits plutôt que des écarts dans la pensée. Le motif qui les pousse à la violence est d'ordre instinctif, non contrôlé par aucune norme rationnelle. Ceux-là, sont plongés dans la compréhension et l'interprétation littérale des textes religieux, qu'ils prennent comme critère pour déterminer le bien et le mal. Leurs approches des réalités n'enfreignent pas la dualité de la croyance et de l'apostasie. Ce sont eux les croyants. Tout autre, différent, est un mécréant. Ils poursuivent les apostats afin de les tuer, conformément au texte du Coran «Tuez-les où vous les trouver». Ils sont «commandés» d'installer l'état islamique, en traduction au verset du Coran, selon lequel «Ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, sont les incroyants». Cependant, le meurtre n'est pas seulement un moyen pour combattre l'apostasie, mais est aussi un devoir religieux visant à s'en protéger. De ce fait, s'abstenir de tuer, devient, selon leur doctrine, un manque de croyance, un renoncement au Jihad et au devoir. Ceci signifie que le meurtre de l'autre, sur fond de son accusation d'apostasie, constitue une nécessité, pour empêcher la chute dans le piège de l'infidélité.
Le sociologue Durkheim a parlé de la possibilité, pour un groupe, d'être atteint de folie, à l'instar de l'aliénation de l'individu.
L'EIIL (Daech) et les groupes takfiris, ne sont qu'un phénomène massif de folie. Rien ne les dissuade de perpétrer le meurtre.
Article paru samedi 11 janvier dans le quotidien libanais As Safir, traduit par l'équipe du site