La voie vers Genève 2... les extrémistes avancent
En voie vers la conférence de Genève pour trouver une solution politique en Syrie, émerge une série d'indices, qui doivent être placés dans leur contexte politique. De ces indices, on peut déduire que la communauté internationale et les forces concernées par le dossier syrien, sont contraintes d'approuver le maintien du président syrien Bachar Assad à la tête de l'État syrien dans la prochaine période, puisque tous les autres scénarios aboutiraient à des parcours politiques et militaires périlleux.
C'est dans ce même contexte que s'inscrivent les propos de l'ex-chef de la CIA, Michael Hayden, qui a mis en garde contre la fragmentation de l'État syrien. Il a considéré que la victoire d'Assad serait la meilleure solution et la moins nocive parmi trois scénarios «très, très terrifiants», selon lesquels l'opposition ne réalisera aucune victoire.
Le plus dangereux dans le discours de Hayden, c'est que les faits en Syrie se dirigent vers la fragmentation du pays entre des factions antagonistes, ce qui signifie aussi la fin de Sykes-Picot, en une allusion aux répercussions des faits sur les pays du voisinage, notamment le Liban, la Jordanie et l'Irak.
L'importance de ces propos américains découle en ce moment, de leur source, étant un ex-chef de la CIA, expert dans les affaires de la région. Sa mise en garde a été lancée en dépit de toutes les tentatives de certains pays arabes et régionaux, de rassurer les Américains et la communauté internationale sur l'avenir de la Syrie au lendemain du départ d'Assad.
En effet, les réalités sur le terrain et les efforts acharnés entrepris par les rebelles, confirment les constats du responsable américain : la Syrie est menacée par le danger du partage en ghettos confessionnels, ce qui se répercuterait sur les pays du voisinage. Le plus dangereux, demeure la poursuite de la guerre absurde et la réussite de certains pays régionaux, dont l'Arabie Saoudite et «Israël», à la transformer en conflit confessionnel qui exacerbe l'extrémisme et avorte toute forme de modération dans la région.
Il n'est point insignifiant que les forces islamistes de l'opposition avancent dans le nord de la Syrie. La chute de l'Armée Syrienne Libre devant les frappes des groupes takfiris, avec ce que symbolise ce fait sur le plan intérieur syrien, signifie qu'il existe des parties qui œuvrent pour saper le compromis politique et affaiblir les opposants capables ou désirant un tel compromis.
Au moment où la chute du régime par la force a été impossible tout au long des trois dernières années, les pays qui soutiennent la «révolution» se préparent à renforcer les extrémistes sur le terrain et à épuiser les forces modérées, afin de modifier les équations d'ici jusqu'à janvier prochain, à la veille de la conférence de Genève 2.
L'échec de Genève 2 serait donc évident, ou bien cette conférence sera reportée, à l'ombre des développements sur le terrain. Il est vrai que le régime a réussi à renverser les équilibres de la force militaire en sa faveur, mais il affronte, à l'heure actuelle, des gangs qui ne combattent pas pour des objectifs politiques ou pour améliorer les conditions des négociations, mais absurdes.
La conférence pourrait avoir lieu. Mais elle ne réussira pas à mettre fin au conflit. L'échec revêtira des aspects violents, sans précédent, et ouvrira une nouvelle étape sanguinaire similaire à celle entamée par les groupes armés qui ont dernièrement commis un massacre confessionnel à Adra, dans le rif de Damas.
Peut-être que les forces lésées par le compromis politique seraient devant une dernière chance. Cependant, abandonner le terrain aux forces extrémistes, pour satisfaire certaines parties régionales, rappelle les propos de Hayden sur «les choix difficiles» et périlleux devant la communauté internationale en Syrie.
La division, voire la fragmentation de la Syrie n'est pas un destin. L'armée syrienne qui lutte depuis trois ans contre le partage de son pays, est déterminée à poursuivre la bataille aux côtés de ses alliés. Elle n'admettra pas un tel scénario. Mais la poursuite de la guerre engendrera plus de destruction et d'effusion de sang et placera le Levant arabe devant une épreuve que les États et les populations ne pourraient pas surmonter.
Article paru dans le quotidien libanais Al-Joumhouriya traduit par l'équipe du site
Le plus dangereux dans le discours de Hayden, c'est que les faits en Syrie se dirigent vers la fragmentation du pays entre des factions antagonistes, ce qui signifie aussi la fin de Sykes-Picot, en une allusion aux répercussions des faits sur les pays du voisinage, notamment le Liban, la Jordanie et l'Irak.
L'importance de ces propos américains découle en ce moment, de leur source, étant un ex-chef de la CIA, expert dans les affaires de la région. Sa mise en garde a été lancée en dépit de toutes les tentatives de certains pays arabes et régionaux, de rassurer les Américains et la communauté internationale sur l'avenir de la Syrie au lendemain du départ d'Assad.
En effet, les réalités sur le terrain et les efforts acharnés entrepris par les rebelles, confirment les constats du responsable américain : la Syrie est menacée par le danger du partage en ghettos confessionnels, ce qui se répercuterait sur les pays du voisinage. Le plus dangereux, demeure la poursuite de la guerre absurde et la réussite de certains pays régionaux, dont l'Arabie Saoudite et «Israël», à la transformer en conflit confessionnel qui exacerbe l'extrémisme et avorte toute forme de modération dans la région.
Il n'est point insignifiant que les forces islamistes de l'opposition avancent dans le nord de la Syrie. La chute de l'Armée Syrienne Libre devant les frappes des groupes takfiris, avec ce que symbolise ce fait sur le plan intérieur syrien, signifie qu'il existe des parties qui œuvrent pour saper le compromis politique et affaiblir les opposants capables ou désirant un tel compromis.
Au moment où la chute du régime par la force a été impossible tout au long des trois dernières années, les pays qui soutiennent la «révolution» se préparent à renforcer les extrémistes sur le terrain et à épuiser les forces modérées, afin de modifier les équations d'ici jusqu'à janvier prochain, à la veille de la conférence de Genève 2.
L'échec de Genève 2 serait donc évident, ou bien cette conférence sera reportée, à l'ombre des développements sur le terrain. Il est vrai que le régime a réussi à renverser les équilibres de la force militaire en sa faveur, mais il affronte, à l'heure actuelle, des gangs qui ne combattent pas pour des objectifs politiques ou pour améliorer les conditions des négociations, mais absurdes.
La conférence pourrait avoir lieu. Mais elle ne réussira pas à mettre fin au conflit. L'échec revêtira des aspects violents, sans précédent, et ouvrira une nouvelle étape sanguinaire similaire à celle entamée par les groupes armés qui ont dernièrement commis un massacre confessionnel à Adra, dans le rif de Damas.
Peut-être que les forces lésées par le compromis politique seraient devant une dernière chance. Cependant, abandonner le terrain aux forces extrémistes, pour satisfaire certaines parties régionales, rappelle les propos de Hayden sur «les choix difficiles» et périlleux devant la communauté internationale en Syrie.
La division, voire la fragmentation de la Syrie n'est pas un destin. L'armée syrienne qui lutte depuis trois ans contre le partage de son pays, est déterminée à poursuivre la bataille aux côtés de ses alliés. Elle n'admettra pas un tel scénario. Mais la poursuite de la guerre engendrera plus de destruction et d'effusion de sang et placera le Levant arabe devant une épreuve que les États et les populations ne pourraient pas surmonter.
Article paru dans le quotidien libanais Al-Joumhouriya traduit par l'équipe du site