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Hassan al-Lakkis, un homme discret aux compétences reconnues

Hassan al-Lakkis, un homme discret aux compétences reconnues
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L’homme, âgé d’une quarantaine d’année, n’arrivait pas à le croire. Le haut dirigeant du Hezbollah, Imad Moghniyé, vient en bus, seul, lui rendre visite à son domicile de la banlieue sud, puis il quitte en taxi. Le responsable du parti, Hassan al-Lakkis, assassiné dans la nuit de mardi à mercredi devant son domicile par des inconnus qui l’ont abattu à l’aide d’armes munies de silencieux, dans la région de Hadath, avait les mêmes habitudes. Mais contrairement à Moghniyé, Lakkis n’était pas très connu du grand public.Hassan al-Lakkis, un homme discret aux compétences reconnues
Et ceux qui le connaissaient au sein du parti ne savait pas exactement quelles étaient ses fonctions secrètes. Ils savaient seulement qu’il était un haut responsable militaire. C’est la première fois qu’un cadre supérieur du Hezbollah est assassiné par balles, à bout portant.

Des officiers des services de sécurité qualifient l’assassinat d’«opération professionnelle est risquée», précisant que «la Brigade des sunnites libres de Baalbek», qui a revendiqué le meurtre sur son compte Twitter, n’est qu’une façade et n’a pas d’existence réelle. Les services de sécurité s’emploient, par ailleurs, à vérifier l’authenticité de l’autre revendication signée par «les partisans de l’Oumma musulmane».

Selon les premières indications, al-Lakkis s’apprêtait à sortir de sa voiture dans le parking de l’immeuble où il résidait lorsqu’il a été attaqué par plus qu’une personne qui ont ouvert le feu dans sa direction (à l’aide d’armes de calibre de 9mm), l’atteignant à la tête et au torse. Les assaillants ont ensuite quitté les lieux par le jardin jouxtant le parking, menant au boulevard Camille Chamoun. Ils sont partis à pied, comme ils sont venus.

Des sources de sécurité précisent que les auteurs du crime connaissaient bien la région et les horaires d’arrivée et de départ d’al-Lakkis. «Il était surveillée par une personne lorsque sa voiture est arrivée».

Aucun poste de garde n’était installé devant l’immeuble où résidait al-Lakkis qui préférait la discrétion. Il habitait cet appartement depuis trois ans, ce qui est une période trop longue «pour un homme assumant des responsabilités sécuritaires et qui doit changer de domicile tous les six mois», selon un officier d’un service officiel. Ceux qui le connaissent racontent que le défunt passait quatre jours par semaine à Beyrouth et trois jours dans son village de Baalbek.

Il n’était pas un secret pour les chefs de la sécurité du Hezbollah qu’al-Lakkis était une cible primordiale pour le Mossad israélien après l’assassinat de Moghniyé, en 2008. El malgré cela, le défunt a refusé qu’une garde lui soit affectée, préférant avoir recours à saHassan al-Lakkis, un homme discret aux compétences reconnues
propre méthode pour le camouflage et les déplacements. Il avait l’habitude de se déplacer seul, à Beyrouth ou à Baalbek, sans chauffeur ou convoi.

Une personnalité sécuritaire proche d’al-Lakkis affirme que le défunt a fait des études de génie informatique à l’Université américaine de Beyrouth et avait des liens étroits d’amitiés avec le secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah, depuis l’époque où le «sayed» était le responsable du parti dans la région de Baalbek.

Selon ses connaisseurs, al-Lakkis est né dans une famille riche et a accompagné la Résistance depuis ses débuts. Il a rejoint le Hezbollah dès sa fondation, venant des rangs du Mouvement Amal, tout en achevant ses études. Il était considéré comme le «gardien des secrets de la Résistance». Un de ses amis déclare: «Depuis 31 ans que je le connais, et nous étions des amis, personne ne me crois lorsque je dis que je n’ai jamais su qu’elles étaient exactement ses responsabilités au sein du Hezbollah.»

Un de ses amis révèle que lors de la guerre de juillet 2006, les renseignements israéliens ont reçu une information sur sa présence dans un immeuble de la région de Chiyah. Le bâtiment a été bombardé et détruit juste après son départ. Son fils, Ali al-Rida (18 ans) a été tué. Pendant la guerre, sa voiture a été la cible d’un missile israélien près de la région de Galerie Semaan, mais al-Lakkis a échappé à la tentative d’assassinat.

Six mois après la fin de la guerre, alors qu’il n’avait pas encore surmonté le martyre de son fils, il a perdu sa fille, Aya, âgé de 15 ans. Hassan al-Lakkis laisse cinq enfants, dont un fils.

Article paru le 5 décembre dans le quotidien As-Safir, traduit par mediarama

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