Rohani mène les négociations sous le plafond des constantes de Khamenei afin de consacrer les réalisations d’Ahmadinejad
La reconnaissance du droit de l’Iran à enrichir l’uranium sous la supervision de l’Agence internationale de l’énergie nucléaire. Une équation-clé, ancrée par le guide de la Révolution iranienne l’ayatollah sayed Ali Khamenei, pour un règlement diligent de la crise nucléaire.
L’importance de cette information ne réside pas dans la teneur, mais dans son annonce par l’imam au grand public, lors d’un discours décisif prononcé en mars dernier, durant le mandat de Mahmoud Ahmadinejad, avant même que le nouveau président Hassan Rohani ne pense à présenter sa candidature à la présidentielle.
Comme elles paraissent naïves les analyses qui lient la récente ouverture iranienne aux États-Unis, à la personne du président Rohani.
Une telle approche peut avoir deux significations: Le président iranien serait un magicien en provenance de l’espace, atterri dans la République où il aurait effectué des changements radicaux ou bien que l’Iran était une République de bananes, dirigée selon les caprices de ses présidents. Mais ces deux explications sont illogiques.
Même l’hypothèse -selon laquelle le peuple iranien «opprimé» aurait opté pour l’ouverture après avoir réussi à exprimer ses aspirations par l’élection du cheikh modéré à la présidence- est discutable. Une telle théorie implique un fait qui va à l’encontre du discours occidental, puisque ce même peuple iranien avait élu le président Mahmoud Amhadinejad en 2005 et 2009. Ce président adoptant la méthode «extrémiste» et les politiques conflictuelles. Ce point confirme notamment que les Iraniens, individus et courants politiques, avaient des points de vue divergents, voire antagonistes, à l’égard d’un énorme nombre de questions importantes, mais qu’ils sont unanimes quant au programme nucléaire. Ce dernier étant le titre de la dignité nationale iranienne.
Et comme l’indique le célèbre dicton iranien, toute politique doit être placée dans son contexte spatio-temporel, intérieur, régional et international. Il est vrai que l’on ne peut ignorer le rôle des individus dans le choix favorable ou opposé à une certaine orientation du pouvoir, mais cette orientation est décidée selon des intérêts et des objectifs stratégiques majeurs, plus importants que les individus. Ce serait peut-être la clé essentielle, non la seule, pour comprendre ce qui se déroule en Iran.
Tout le monde se rappelle encore dans quel climat Ahmadinejad est arrivé au pourvoir: Un fou dirigeait la maison Blanche. Il avait envahi l’Afghanistan, l’Irak et menaçait la Syrie et l’Iran.
«Un dialogue des civilisations» dirigé par Mohammad Khatami, en réponse à la campagne américaine. Une Suspension du programme nucléaire qui était alors sous la direction d’Hassan Rohnai. Durant deux ans, l’Iran n’en a récolté que l’humiliation.
L’imam Khamenei s’est exprimé sur ce fait en révélant un incident connu dans les coulisses du pouvoir à Téhéran, mais jamais annoncé au grand public.
L’imam a divulgué que l’un des adjoints du président Khatami, avait un jour contacté le ministre britannique des AE, Jack Strow, pour l’informer de l’intention de l’Iran d’augmenter le nombre des centrifugeuses. Le ministre a demandé un certain temps avant de répondre au responsable iranien. Plus tard, il a transmis aux autorités iraniennes l’approbation pour l’installation d’un nombre réduit de centrifugeuses à condition qu’elles ne soient pas toutes activées. Cette réponse marquée d’arrogance, est tombée comme le coup de foudre sur le commandement iranien.
Il fallait alors un «homme» à Téhéran qui affronte le fou de Washington. La politique du dialogue devait à tout prix être remplacée par celle de «l’iconoclasme» et du «bord de l’abime». La première visait à saper les axiomes occidentaux, tel l’holocauste, dans le but de dire implicitement que Téhéran était prêt à renverser la table face à tous. La seconde visait à finaliser des étapes du programme nucléaire iranien ou ce que nomme l’occident «le point du non-retour», quel que soit le prix.
Le conflit a été mené sur plusieurs fronts, à partir d’Afghanistan, de l’Irak, du Liban, passant par le Bahreïn et le Yémen. D’ailleurs ce ne fut pas par hasard que l’imam Khamenei annonce lui-même un jour lors de la prière du vendredi, que «les politiques d’Ahmadinejad lui étaient plus proches que celles des autres, regroupant en ces jours, l’ami de l’imam, cheikh Hachemi Rafsanjani».
Le résultat fut significatif: Lors de l’élection d’Ahmadinejad, l’Iran possédait quelque centaine de centrifugeuses de la première génération, mais avec un niveau d’enrichissement d’uranium presque nul.
Au terme de son mandat, le nombre des centrifugeuses était 18 mille, dont 17 mille de la seconde génération, prêtes à être activées.
A l’heure actuelle, l’Iran possède un stock de 190 kg d’uranium enrichi à 20%, selon les autorités iraniennes, alors que selon l’Agence internationale de l’énergie nucléaire, il posséderait 280 kg, sachant que la République islamique est en mesure de les augmenter. Mais Téhéran a réduit le taux de la production et œuvre pour le transformer en combustibles nucléaires dans le contexte de l’accalmie avec l’occident. A ces nombres, s’ajoute un immense stock (environ 9 tonnes) d’uranium enrichi à 3,5 et à 5 % et ce dans six centrales nucléaires principales dont, deux réacteurs d’enrichissement à Natanz et fordou, un réacteur d’eau légère à Boucheher, un réacteur d’eau lourde à Arak, un réacteur pour purifier l’uranium à Ispahan et une usine de combustible nucléaire à Erdakane.
La mission est donc accomplie, dans une conjoncture régionale et internationale différente: Les États-Unis se sont retranchés dans leurs problèmes économiques qui menacent leur entité, ce qui les ont poussés à adopter la guerre douce dans une première étape et puis à mandater leurs alliés en Europe et dans la région pour qu’ils suivent les crises.
Une victoire iranienne en Irak, une suprématie au Yémen, lequel menace l’Arabie saoudite, une influence au Liban, un pouvoir en Afghanistan d’où les Américains ne peuvent se retirer sans faire de concessions.
Tous ces faits ont explosé en Syrie et suscité une animosité saoudienne et turque.
Une certaine souplesse était donc requise pour réduire ces tensions. Une «flexibilité révolutionnaire» qui réduise les tensions mais sans porter atteinte aux constantes. C’est ce qu’a exprimé le guide de la Révolution, dans le but d’arracher une reconnaissance des réalisations, en l’occurrence nucléaires, durant le mandat d’Ahmadinejad.
Hassan Rohani a été élu sur cette base: ouverture au lieu de la politique du bord de l’abime, diplomatie à la place des tambours de la guerre. Les détails et les mécanismes précédant l’accès de Rohani au pouvoir sont secondaires. Ainsi que la personne du président.
Georges Buch fut un va-t-en-guerre, lorsque la conjoncture le nécessitait. Lorsque les données ont changé, dans les deux dernières années de son mandat, il est devenu un «obamien» en référence à Obama. Si ce dernier était président en 2001, il aurait suivi la même voie.
En fin de compte, la logique de l’État est celle qui dirige ses intérêts et ses stratégies. La nature d’Ahmadinejad l’a aidé à remplir sa mission. C’est un fait. Et la personnalité de Rohani est sans doute un motif pour faire réussir la politique de l’ouverture.
Mais le plus important réside dans les données qui ont nécessité cette nouvelle orientation iranienne, les institutions qui la contrôlent, et le guide qui en commande le processus.
En effet, tous les regards sont dirigés vers le commandant de la Révolution afin de connaitre son avis à l’égard de la politique adoptée par Rohani.
Mais rares se sont aperçus que l’imam Khamenei avait clairement annoncé sa position dans plusieurs occasions, notamment lors de son discours prononcé en début de l’année persane le 21 mars 2013, alors que le président Ahmadinejad était encore au pouvoir et avant plusieurs mois de la présidentielle.
L’imam a dit: «S’ils désiraient (les Américains) vraiment régler les problèmes par les négociations, la solution serait très facile et proche. L’Iran demande que le monde reconnaisse son droit à enrichir l’uranium. C’est son droit naturel. Que les dirigeants des pays hostiles reconnaissent que l’enrichissement de l’uranium pour les objectifs pacifiques est le droit du peuple iranien et que ce dernier pourra le faire lui-même, sur son propre territoire».
Et d’ajouter: «Afin qu’ils n’aient pas d’appréhensions, ils peuvent suivre les règlements et les décisions de l’Agence internationale de l’Énergie nucléaire. Nous n’avions émis, dès le début, aucune objection contre une telle supervision ou contre la mise en œuvre de ces décisions (….)».
Une phrase de plusieurs termes définit le plafond accepté par Téhéran lors de toute négociation:
Reconnaitre le droit de l’Iran à enrichir l’uranium sur son territoire et par sa propre force. Alors que les garanties sont: Admettre la supervision décidée selon les règlements de l’Agence internationale de l’Énergie nucléaire.
Ces propos ont fait partie du même discours, dans lequel l’imam a menacé de détruire «Tel-Aviv» et Haïfa, si «Israël» commettait un acte stupide.
De ce fait, l’imam Khamenei aurait pavé la voie à Rohani pour qu’il assume sa mission, lorsqu’il a évoqué «la flexibilité révolutionnaire» ou la «flexibilité héroïque», selon la différence dans la traduction du terme.
Sayed Khamenei a précisé que «la flexibilité était parfois utile et nécessaire». Il a donné l’exemple du boxing, étant le sport préféré chez les Iraniens.
Il a expliqué que «le boxeur professionnel fait preuve de flexibilité pour des raisons de technique, mais qu’il n’oublie jamais qui est son adversaire et quel est son objectif».
L’imam s’exprimait avec assurance, surtout lorsqu’il a répondu récemment au discours prononcé par Obama auprès des Nations-Unis.
«Nous ne sommes pas inquiets de la question selon laquelle vous voulez ou pas changer le régime en Iran, pour que vous insistiez sur la négation de cette intention. Au moment où vous étiez déterminés à changer le régime islamique et que vous annonciez cette détermination, vous n’aviez rien pu faire. D’ailleurs, vous ne pourriez rien faire dorénavant».
Une série de questions se pose enfin: l’Iran a-t-il vraiment réalisé des exploits nucléaires pour qu’il fasse un pas en arrière en contrepartie de la reconnaissance de ses droits par la communauté internationale? Aurait-il atteint l’enrichissement à 20% pour que ses droits à enrichir l’uranium à 5% soient reconnus? Ou veut-il que le monde reconnaisse toutes ses réalisations en contrepartie de consensus sur d’autres dossiers? La réponse à ces questions sera fournie dans les prochains jours ou semaines.
Source: Al-Akhbar, traduit par l'équipe du site
L’importance de cette information ne réside pas dans la teneur, mais dans son annonce par l’imam au grand public, lors d’un discours décisif prononcé en mars dernier, durant le mandat de Mahmoud Ahmadinejad, avant même que le nouveau président Hassan Rohani ne pense à présenter sa candidature à la présidentielle.
Comme elles paraissent naïves les analyses qui lient la récente ouverture iranienne aux États-Unis, à la personne du président Rohani.
Une telle approche peut avoir deux significations: Le président iranien serait un magicien en provenance de l’espace, atterri dans la République où il aurait effectué des changements radicaux ou bien que l’Iran était une République de bananes, dirigée selon les caprices de ses présidents. Mais ces deux explications sont illogiques.
Même l’hypothèse -selon laquelle le peuple iranien «opprimé» aurait opté pour l’ouverture après avoir réussi à exprimer ses aspirations par l’élection du cheikh modéré à la présidence- est discutable. Une telle théorie implique un fait qui va à l’encontre du discours occidental, puisque ce même peuple iranien avait élu le président Mahmoud Amhadinejad en 2005 et 2009. Ce président adoptant la méthode «extrémiste» et les politiques conflictuelles. Ce point confirme notamment que les Iraniens, individus et courants politiques, avaient des points de vue divergents, voire antagonistes, à l’égard d’un énorme nombre de questions importantes, mais qu’ils sont unanimes quant au programme nucléaire. Ce dernier étant le titre de la dignité nationale iranienne.
Et comme l’indique le célèbre dicton iranien, toute politique doit être placée dans son contexte spatio-temporel, intérieur, régional et international. Il est vrai que l’on ne peut ignorer le rôle des individus dans le choix favorable ou opposé à une certaine orientation du pouvoir, mais cette orientation est décidée selon des intérêts et des objectifs stratégiques majeurs, plus importants que les individus. Ce serait peut-être la clé essentielle, non la seule, pour comprendre ce qui se déroule en Iran.
Tout le monde se rappelle encore dans quel climat Ahmadinejad est arrivé au pourvoir: Un fou dirigeait la maison Blanche. Il avait envahi l’Afghanistan, l’Irak et menaçait la Syrie et l’Iran.
«Un dialogue des civilisations» dirigé par Mohammad Khatami, en réponse à la campagne américaine. Une Suspension du programme nucléaire qui était alors sous la direction d’Hassan Rohnai. Durant deux ans, l’Iran n’en a récolté que l’humiliation.
L’imam Khamenei s’est exprimé sur ce fait en révélant un incident connu dans les coulisses du pouvoir à Téhéran, mais jamais annoncé au grand public.
L’imam a divulgué que l’un des adjoints du président Khatami, avait un jour contacté le ministre britannique des AE, Jack Strow, pour l’informer de l’intention de l’Iran d’augmenter le nombre des centrifugeuses. Le ministre a demandé un certain temps avant de répondre au responsable iranien. Plus tard, il a transmis aux autorités iraniennes l’approbation pour l’installation d’un nombre réduit de centrifugeuses à condition qu’elles ne soient pas toutes activées. Cette réponse marquée d’arrogance, est tombée comme le coup de foudre sur le commandement iranien.
Il fallait alors un «homme» à Téhéran qui affronte le fou de Washington. La politique du dialogue devait à tout prix être remplacée par celle de «l’iconoclasme» et du «bord de l’abime». La première visait à saper les axiomes occidentaux, tel l’holocauste, dans le but de dire implicitement que Téhéran était prêt à renverser la table face à tous. La seconde visait à finaliser des étapes du programme nucléaire iranien ou ce que nomme l’occident «le point du non-retour», quel que soit le prix.
Le conflit a été mené sur plusieurs fronts, à partir d’Afghanistan, de l’Irak, du Liban, passant par le Bahreïn et le Yémen. D’ailleurs ce ne fut pas par hasard que l’imam Khamenei annonce lui-même un jour lors de la prière du vendredi, que «les politiques d’Ahmadinejad lui étaient plus proches que celles des autres, regroupant en ces jours, l’ami de l’imam, cheikh Hachemi Rafsanjani».
Le résultat fut significatif: Lors de l’élection d’Ahmadinejad, l’Iran possédait quelque centaine de centrifugeuses de la première génération, mais avec un niveau d’enrichissement d’uranium presque nul.
Au terme de son mandat, le nombre des centrifugeuses était 18 mille, dont 17 mille de la seconde génération, prêtes à être activées.
A l’heure actuelle, l’Iran possède un stock de 190 kg d’uranium enrichi à 20%, selon les autorités iraniennes, alors que selon l’Agence internationale de l’énergie nucléaire, il posséderait 280 kg, sachant que la République islamique est en mesure de les augmenter. Mais Téhéran a réduit le taux de la production et œuvre pour le transformer en combustibles nucléaires dans le contexte de l’accalmie avec l’occident. A ces nombres, s’ajoute un immense stock (environ 9 tonnes) d’uranium enrichi à 3,5 et à 5 % et ce dans six centrales nucléaires principales dont, deux réacteurs d’enrichissement à Natanz et fordou, un réacteur d’eau légère à Boucheher, un réacteur d’eau lourde à Arak, un réacteur pour purifier l’uranium à Ispahan et une usine de combustible nucléaire à Erdakane.
La mission est donc accomplie, dans une conjoncture régionale et internationale différente: Les États-Unis se sont retranchés dans leurs problèmes économiques qui menacent leur entité, ce qui les ont poussés à adopter la guerre douce dans une première étape et puis à mandater leurs alliés en Europe et dans la région pour qu’ils suivent les crises.
Une victoire iranienne en Irak, une suprématie au Yémen, lequel menace l’Arabie saoudite, une influence au Liban, un pouvoir en Afghanistan d’où les Américains ne peuvent se retirer sans faire de concessions.
Tous ces faits ont explosé en Syrie et suscité une animosité saoudienne et turque.
Une certaine souplesse était donc requise pour réduire ces tensions. Une «flexibilité révolutionnaire» qui réduise les tensions mais sans porter atteinte aux constantes. C’est ce qu’a exprimé le guide de la Révolution, dans le but d’arracher une reconnaissance des réalisations, en l’occurrence nucléaires, durant le mandat d’Ahmadinejad.
Hassan Rohani a été élu sur cette base: ouverture au lieu de la politique du bord de l’abime, diplomatie à la place des tambours de la guerre. Les détails et les mécanismes précédant l’accès de Rohani au pouvoir sont secondaires. Ainsi que la personne du président.
Georges Buch fut un va-t-en-guerre, lorsque la conjoncture le nécessitait. Lorsque les données ont changé, dans les deux dernières années de son mandat, il est devenu un «obamien» en référence à Obama. Si ce dernier était président en 2001, il aurait suivi la même voie.
En fin de compte, la logique de l’État est celle qui dirige ses intérêts et ses stratégies. La nature d’Ahmadinejad l’a aidé à remplir sa mission. C’est un fait. Et la personnalité de Rohani est sans doute un motif pour faire réussir la politique de l’ouverture.
Mais le plus important réside dans les données qui ont nécessité cette nouvelle orientation iranienne, les institutions qui la contrôlent, et le guide qui en commande le processus.
En effet, tous les regards sont dirigés vers le commandant de la Révolution afin de connaitre son avis à l’égard de la politique adoptée par Rohani.
Mais rares se sont aperçus que l’imam Khamenei avait clairement annoncé sa position dans plusieurs occasions, notamment lors de son discours prononcé en début de l’année persane le 21 mars 2013, alors que le président Ahmadinejad était encore au pouvoir et avant plusieurs mois de la présidentielle.
L’imam a dit: «S’ils désiraient (les Américains) vraiment régler les problèmes par les négociations, la solution serait très facile et proche. L’Iran demande que le monde reconnaisse son droit à enrichir l’uranium. C’est son droit naturel. Que les dirigeants des pays hostiles reconnaissent que l’enrichissement de l’uranium pour les objectifs pacifiques est le droit du peuple iranien et que ce dernier pourra le faire lui-même, sur son propre territoire».
Et d’ajouter: «Afin qu’ils n’aient pas d’appréhensions, ils peuvent suivre les règlements et les décisions de l’Agence internationale de l’Énergie nucléaire. Nous n’avions émis, dès le début, aucune objection contre une telle supervision ou contre la mise en œuvre de ces décisions (….)».
Une phrase de plusieurs termes définit le plafond accepté par Téhéran lors de toute négociation:
Reconnaitre le droit de l’Iran à enrichir l’uranium sur son territoire et par sa propre force. Alors que les garanties sont: Admettre la supervision décidée selon les règlements de l’Agence internationale de l’Énergie nucléaire.
Ces propos ont fait partie du même discours, dans lequel l’imam a menacé de détruire «Tel-Aviv» et Haïfa, si «Israël» commettait un acte stupide.
De ce fait, l’imam Khamenei aurait pavé la voie à Rohani pour qu’il assume sa mission, lorsqu’il a évoqué «la flexibilité révolutionnaire» ou la «flexibilité héroïque», selon la différence dans la traduction du terme.
Sayed Khamenei a précisé que «la flexibilité était parfois utile et nécessaire». Il a donné l’exemple du boxing, étant le sport préféré chez les Iraniens.
Il a expliqué que «le boxeur professionnel fait preuve de flexibilité pour des raisons de technique, mais qu’il n’oublie jamais qui est son adversaire et quel est son objectif».
L’imam s’exprimait avec assurance, surtout lorsqu’il a répondu récemment au discours prononcé par Obama auprès des Nations-Unis.
«Nous ne sommes pas inquiets de la question selon laquelle vous voulez ou pas changer le régime en Iran, pour que vous insistiez sur la négation de cette intention. Au moment où vous étiez déterminés à changer le régime islamique et que vous annonciez cette détermination, vous n’aviez rien pu faire. D’ailleurs, vous ne pourriez rien faire dorénavant».
Une série de questions se pose enfin: l’Iran a-t-il vraiment réalisé des exploits nucléaires pour qu’il fasse un pas en arrière en contrepartie de la reconnaissance de ses droits par la communauté internationale? Aurait-il atteint l’enrichissement à 20% pour que ses droits à enrichir l’uranium à 5% soient reconnus? Ou veut-il que le monde reconnaisse toutes ses réalisations en contrepartie de consensus sur d’autres dossiers? La réponse à ces questions sera fournie dans les prochains jours ou semaines.
Source: Al-Akhbar, traduit par l'équipe du site