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Le plan de l’offensive selon la France: Les missiles passeront au-dessus de Mont-Liban

Le plan de l’offensive selon la France: Les missiles passeront au-dessus de Mont-Liban
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Par Mohammad Ballout

Des missiles américains «Tomahawk» et «Cruise» passeraient au-dessus du Mont-Liban, pour frapper Damas. C'est probablement le scénario de l'offensive contre des cibles syriennes, selon des sources militaires françaises. Ce scénario place le Liban au-devant de la scène de l'agression, surtout que les destroyers américains sont ancrés dans le bassin Est de la Méditerranée, afin de cibler l'ouest et le centre de la Syrie, via les montagnes du Liban.

Une haute source diplomatique française a affirmé que plusieurs indices se sont conjugués pour confirmer une offensive imminente contre le Syrie, à la suite notamment de la déclaration faite par le secrétaire d'État américain, John Kerry, qui a placé l'opération militaire prévue sous le signe de la sécurité nationale, au moment où les États-Unis ordonnaient à l'ONU d'écourter le séjour des inspecteurs onusiens en Syrie. De ce fait, le compte à rebours de la frappe balistique contre des cibles syriennes a été déclenché.

Les estimations des responsables français sont contradictoires quant au moment de l'éventuelle offensive. Le président français François Hollande avait annoncé que la frappe militaire pourrait avoir lieu avant le mercredi prochain, à la veille de la tenue du sommet du G20, prévu à Saint-Pétersbourg, afin de prévenir toute négociation autour du dossier syrien avec les leaders du G8, ou toute pression russe ou onusienne sur le président Obama pour qu'il reporte l'intervention militaire. Ce fait pourrait faire reculer l'option militaire.

Selon un expert militaire français, les services de renseignements français, estiment que leLe plan de l’offensive selon la France: Les missiles passeront au-dessus de Mont-Liban président américain serait contraint d'attendre la fin du sommet de Saint-Pétersbourg, avant de mener toute action militaire dont les résultats sont incertains, et portant même des risques pour la sécurité du Liban, de la Syrie, de la Jordanie et d' «Israël».

Ces responsables français jugent que le président Obama hésitera longtemps avant de donner le feu vert à l'offensive.

Les évaluations des SR et de l'état-major français sont contradictoires, quant à la carte des cibles en Syrie. Ces contradictions illustrent en effet, l'embarras causé par la décision présidentielle de rejoindre une alliance contre la Syrie. Une décision née-boiteuse, puisque les États-Unis devraient assumer seuls la mission, à la suite du retrait britannique. Sur ce, les responsables américains comptent sur la béquille française surtout que la Ligue arabe ne peut qu'assurer la couverture politique à une telle intervention.

Les services de renseignements et l'état-major conviennent toutefois le scénario d'une opération-éclaire, menée par des missiles.

Une source sécuritaire française estime que les missiles américains frapperont entre 30 et 50 cibles, durant quelques heures. Des cibles militaires et politiques situées hors des villes, ainsi que des postes des forces spéciales, certaines casernes, des dépôts d'armes, des infrastructures de base et des sièges de responsables politiques et gouvernementaux.

Toujours selon cette source, les Russes seraient au courant des cibles prévues par les Américains et en auraient informé les Syriens afin de les déserter.

Pour leur part, les experts de l'état-major français prévoient une opération militaire menée par des missiles contre plus de 100 cibles syriennes fixes. Cette opération pourrait durer plus d'une nuit, serait rapide et facile, puisqu'elle ne nécessite aucune intervention terrestre.

Selon cette approche, les missiles cibleront deux genres d'objectifs :
Des lieux symboliques tel des palais présidentiels ou des postes gouvernementaux, et d'autres cibles militaires, dont les abris des avions de chasse, les entrepôts de munitions, des casernes de l'armée, des bureaux de télécommunications et des postes de l'état-major.

La déclaration du président François Hollande sur sa participation à la coalition aux-côtés de son homologue américain, reflète l'influence permanente des restes des néoconservateurs dans le ministère français des AE. Cette équipe placée par l'ancien président Nicolas Sarkozy dans le Quai-d 'Orsay est attachée à la diplomatie dirigée par Laurent Fabius, en ce qui concerne notamment les politiques de la France à l'égard de la région arabe et d'«Israël».

Hollande et Obama avaient appelé vendredi dernier la communauté internationale à adresser un message fort au régime d'Assad.

Le communique publié par l'Élysée à la suite de l'entretien téléphonique entre Obama et Hollande a indiqué que les deux présidents se sont mis d'accord sur la nécessité de ne point tolérer l'utilisation des armes chimiques, d'en attribuer la responsabilité au régime syrien et d'adresser un message fort de condamnation contre cet usage.

La sortie précoce de l'Angleterre de la coalition internationale contre la Syrie, à cause du refus du Parlement britannique, est une opportunité historique pour le retour de la France au rôle du premier allié des Etats-Unis dans le continent européen.

Il semble que le second pari français sur l'opération militaire contre la Syrie, consiste à réaliser un objectif stratégique préliminaire, à savoir, réhabiliter la crédibilité de la France comme étant une puissance dans le Moyen Orient, où elle jouissait d'un pouvoir traditionnel tout au long de l'histoire.

En dépit du tapage médiatique sur la scène française, la contribution militaire de ce pays demeure modeste puisqu'elle est limitée à un sous-marin nucléaire, non muni de missiles et à la frégate Le Chevalier- Paul, ancrée dans l'est de la Méditerranée et portant cinq missiles «Scalpe», de moyenne portée.

Des sources militaires françaises soulignent que le soutien de la France est limité au domaine logistiques et des renseignements, à cause de la crainte de risques sécuritaires encourus par le contingent français de la Finul au Liban sud.

La confusion présidentielle française était claire dans l'enceinte de l'Elysée depuis quelques jours, devant le président de la Coalition nationale syrienne, Ahmad Jarba. Hollande a dit que le moment de la bataille contre le régime syrien n'est pas encore venu, car la coalition ne représente pas une opposition digne de confiance.

«La solution politique sera possible uniquement lorsque la coalition serait en mesure de remplacer le régime et de former sa propre armée, comme substitut à l'armée syrienne», a déclaré Hollande.
En attendant la maturité de l'opposition, le tir des missiles est irréversible.

Article paru le samedi 1 septembre dans le quotidien libanais Assafir, traduit par l'équipe du site

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