Le coût de la guerre contre le Hezbollah
Par Ghassan Jawad*
Les prochains jours n'augurent rien de bon sur le plan politique et sécuritaire. Une impasse se dessine dans l'horizon du pays, à différents niveaux. En effet, toutes les données confirment que la décision de viser le Hezbollah a été prise, alors que l'exécution est en cours par différentes méthodes et moyens, par le biais de cellules terroristes dormantes ou actives et par des services sécuritaires arabes et régionaux actifs sur la scène libanaise.
L'attentat de Bir-el-Abed fut le point de départ exécutif de la déclaration de la guerre sécuritaire contre le Hezbollah. Tous les responsables des services de sécurité détiennent désormais des renseignements certifiés sur l'entrée de terroristes et d'explosifs au Liban, dans le but de perpétrer des attentats contre le parti et son milieu populaire. Le Hezbollah observe actuellement un état d'alerte dans ses régions et coordonne ses mesures de prévention avec les services de sécurité officiels.
Rien n'empêche la réussite d'une opération terroriste. Mais selon les informations, la mobilisation du parti a contribué à démanteler plusieurs cellules terroristes dormantes et à avorter des attentats à l'explosif dans certaines régions du sud, de Beyrouth et de la Békaa. La route Saïda-Beyrouth n'est pas à l'écart du scénario des attentats. Certains prévoient des assassinats de personnalités relevant ou proches du Hezbollah, ou des attentats contre des quartiers résidentiels dans le but d'alourdir le bilan des victimes.
Cette guerre sécuritaire coïncide avec une campagne politique et médiatique, illustrée par l'escalade verbale des forces du 14 Mars. Ces forces tentent d'isoler le Hezbollah en refusant sa participation au prochain gouvernement. Dans le même contexte, s'inscrivent les positions d'un pays régional éminent, à l'égard de la représentation du parti dans tout prochain gouvernement.
Un grand responsable de ce pays a communiqué cette position à un ministre libanais. Il a exprimé devant ce dernier «le refus catégorique» de la présence de représentants du Hezbollah dans toute formule gouvernementale. «Ils ont choisi de combattre en Syrie, qu'ils aillent en Syrie», a-t-on rapporté, citant ce haut responsable arabe.
A partir de cette position politique, on pourrait identifier les parties qui ont décidé de contaminer le Liban par la crise syrienne, dans le but d'exercer des pressions sur le Hezbollah pour qu'il cesse sa participation à la bataille, ou pour le plonger dans la confusion sur la scène interne et limiter son action.
Des sources bien informées signalent que l'escalade contre le parti a eu lieu à la suite d'une série d'évènements et de déclarations, dont notamment l'opération de l'armée libanaise qui a mis fin au phénomène d'al-Assir à Saïda et les positions d'une personnalité arabe ayant déclaré que «la Syrie est occupée par l'Iran et le Hezbollah».
Ces faits ont coïncidé avec des revers politiques et militaires essuyés par l'opposition syrienne sur le terrain. Des défaites dues selon le pays arabe précité, à l'aide portée par le parti à l'armée syrienne.
Mais le plus dangereux dans ce spectacle, réside dans le recours de ses acteurs au discours confessionnel afin de bâtir un environnement local et arabe propice au projet de l'agression contre la résistance et son milieu populaire.
Le ton confessionnel est apparu dernièrement d'une manière flagrante, sans précédent, dans les discours de personnalités politiques éminentes. Ce fait confirme que la décision n'est guère d'origine libanaise mais qu'elle a été prise par les parrains de ces parties libanaises qui assument l'exécution du plan et l'incitation confessionnelle.
La prochaine période témoignerait d'escalade supplémentaire sur le plan sécuritaire. Des actes de violence non habituels pourraient avoir lieu au Liban. Mais le pays serait en mesure de les contenir, surtout si l'on prévient les répliques de la secousse, les réactions et les heurts entre les civils.
Pour sa part, le Hezbollah ne compte pas plonger dans les batailles des ruelles. Mais il ne croisera pas les bras devant les attentats qui le visent par une décision arabe, régionale et internationale.
Les prochains jours seront compliqués et porteurs de risques. Les pressions génèrent l'explosion, quel que soit le degré de la sagesse et du flegme des hommes. Il y aura surement un prix fort à payer en réponse à la déclaration de la guerre contre le Hezbollah.
Article paru jeudi 18 juillet dans le quotidien al Joumhouriya, traduit par l'équipe du site
Les prochains jours n'augurent rien de bon sur le plan politique et sécuritaire. Une impasse se dessine dans l'horizon du pays, à différents niveaux. En effet, toutes les données confirment que la décision de viser le Hezbollah a été prise, alors que l'exécution est en cours par différentes méthodes et moyens, par le biais de cellules terroristes dormantes ou actives et par des services sécuritaires arabes et régionaux actifs sur la scène libanaise.
L'attentat de Bir-el-Abed fut le point de départ exécutif de la déclaration de la guerre sécuritaire contre le Hezbollah. Tous les responsables des services de sécurité détiennent désormais des renseignements certifiés sur l'entrée de terroristes et d'explosifs au Liban, dans le but de perpétrer des attentats contre le parti et son milieu populaire. Le Hezbollah observe actuellement un état d'alerte dans ses régions et coordonne ses mesures de prévention avec les services de sécurité officiels.
Rien n'empêche la réussite d'une opération terroriste. Mais selon les informations, la mobilisation du parti a contribué à démanteler plusieurs cellules terroristes dormantes et à avorter des attentats à l'explosif dans certaines régions du sud, de Beyrouth et de la Békaa. La route Saïda-Beyrouth n'est pas à l'écart du scénario des attentats. Certains prévoient des assassinats de personnalités relevant ou proches du Hezbollah, ou des attentats contre des quartiers résidentiels dans le but d'alourdir le bilan des victimes.
Cette guerre sécuritaire coïncide avec une campagne politique et médiatique, illustrée par l'escalade verbale des forces du 14 Mars. Ces forces tentent d'isoler le Hezbollah en refusant sa participation au prochain gouvernement. Dans le même contexte, s'inscrivent les positions d'un pays régional éminent, à l'égard de la représentation du parti dans tout prochain gouvernement.
Un grand responsable de ce pays a communiqué cette position à un ministre libanais. Il a exprimé devant ce dernier «le refus catégorique» de la présence de représentants du Hezbollah dans toute formule gouvernementale. «Ils ont choisi de combattre en Syrie, qu'ils aillent en Syrie», a-t-on rapporté, citant ce haut responsable arabe.
A partir de cette position politique, on pourrait identifier les parties qui ont décidé de contaminer le Liban par la crise syrienne, dans le but d'exercer des pressions sur le Hezbollah pour qu'il cesse sa participation à la bataille, ou pour le plonger dans la confusion sur la scène interne et limiter son action.
Des sources bien informées signalent que l'escalade contre le parti a eu lieu à la suite d'une série d'évènements et de déclarations, dont notamment l'opération de l'armée libanaise qui a mis fin au phénomène d'al-Assir à Saïda et les positions d'une personnalité arabe ayant déclaré que «la Syrie est occupée par l'Iran et le Hezbollah».
Ces faits ont coïncidé avec des revers politiques et militaires essuyés par l'opposition syrienne sur le terrain. Des défaites dues selon le pays arabe précité, à l'aide portée par le parti à l'armée syrienne.
Mais le plus dangereux dans ce spectacle, réside dans le recours de ses acteurs au discours confessionnel afin de bâtir un environnement local et arabe propice au projet de l'agression contre la résistance et son milieu populaire.
Le ton confessionnel est apparu dernièrement d'une manière flagrante, sans précédent, dans les discours de personnalités politiques éminentes. Ce fait confirme que la décision n'est guère d'origine libanaise mais qu'elle a été prise par les parrains de ces parties libanaises qui assument l'exécution du plan et l'incitation confessionnelle.
La prochaine période témoignerait d'escalade supplémentaire sur le plan sécuritaire. Des actes de violence non habituels pourraient avoir lieu au Liban. Mais le pays serait en mesure de les contenir, surtout si l'on prévient les répliques de la secousse, les réactions et les heurts entre les civils.
Pour sa part, le Hezbollah ne compte pas plonger dans les batailles des ruelles. Mais il ne croisera pas les bras devant les attentats qui le visent par une décision arabe, régionale et internationale.
Les prochains jours seront compliqués et porteurs de risques. Les pressions génèrent l'explosion, quel que soit le degré de la sagesse et du flegme des hommes. Il y aura surement un prix fort à payer en réponse à la déclaration de la guerre contre le Hezbollah.
Article paru jeudi 18 juillet dans le quotidien al Joumhouriya, traduit par l'équipe du site