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Quelque 90 Afghans détenus sur une base britannique

Quelque 90 Afghans détenus sur une base britannique
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Les forces britanniques en Afghanistan détiennent depuis plusieurs mois sur la base de Camp Bastion jusqu'à 90 Afghans soupçonnés de «complicité avec les Taliban», selon des informations révélées par la BBC et confirmées par Londres.

Le gouvernement du Royaume-Uni l'a reconnu mercredi 29 mai, tout en assurant queQuelque 90 Afghans détenus sur une base britannique  ces détentions étaient «légitimes». Cette mise au point sert de réponse à des avocats britanniques, représentant certains de ces détenus, qui ont saisi la justice à Londres pour qu'elle statue sur la légalité de ces détentions «totalement inconstitutionnelles», selon eux. Ils assurent que leurs clients sont détenus sans avoir été inculpés.

Interrogé par la BBC qui a révélé l'affaire, le ministre de la Défense britannique, Philippe Hammond, a évalué à «autour de 80-90» le nombre des Afghans détenus à Camp Bastion, la plus importante base militaire britannique en Afghanistan, située dans la province du Helmand, au sud du pays. Mais selon lui, il est «totalement ridicule» de dire qu'il s'agissait d'«un lieu de détention secret».

«La plupart [de ces prisonniers] sont soupçonnés d'avoir tué des soldats britanniques ou d'avoir préparé, facilité ou procédé à l'installation de bombes artisanales, a ensuite précisé son ministère. Ils sont détenus en attendant leur remise aux autorités afghanes pour un complément d'enquête, préalable à des poursuites.» Selon les autorités britanniques, leur transfert a été stoppé en novembre en raison d'un risque de «mauvais traitement des détenus de la part des autorités afghanes».

«Violation du droit britannique et international»

Selon Philippe Hammond, les forces britanniques en Afghanistan ont le droit de garder en prison des suspects pendant 96 heures, une durée pouvant être prolongée dans certaines circonstances exceptionnelles. Le ministre a même assuré que le «centre de détention provisoire» de Camp Bastion était «régulièrement inspecté» par la Croix-Rouge. Il a également été visité par une délégation parlementaire britannique qui a tenu informé le Parlement cette année, a-t-il signalé.

«Nos clients sont détenus depuis huit à 14 mois, sans avoir été inculpés et sans avoir accès à un avocat, en violation du droit britannique et international», affirme pour sa part le cabinet d'avocats Public Interest qui représente huit de ces détenus et qui a saisi la Haute-Cour de justice de Londres. «C'est un centre de détention secret qui a été utilisé pour détenir illégalement ou interner jusqu'à 85 Afghans dont nul n'avait connaissance», a assuré Me Phil Shine, estimant que cette affaire n'était pas sans rappeler celle de la prison militaire américaine de Guantanamo.

Ces avocats «demandent à la justice de nous ordonner de relâcher ces gens, de les renvoyer sur le champ de bataille de telle sorte qu'ils puissent poursuivre les activités qui les ont conduits en prison, mettant la vie des soldats britanniques et de l'Isaf (la force internationale de l'Otan, NDLR) en danger», a répondu le ministère de la Défense britannique.

Pour sa part, le porte-parole de la présidence afghane, Aimal Faizi, a fait savoir que le gouvernement avait ouvert une enquête sur les détenus de Camp Bastion.

Source : France24

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