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Grande-Bretagne : après le massacre de Woolwich, la résurgence de l’extrême droite

Grande-Bretagne : après le massacre de Woolwich, la résurgence de l’extrême droite
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Trois jours après l'assassinat d'un soldat à Londres, les signalements d'agressions visant des immigrants, particulièrement musulmans, ont été multipliés par dix.

Ce sont les responsables religieux musulmans inquiets de la montée des actes agressifs contre leur communauté qui ont tiré la sonnette d'alarme. Pour eux c'est clair, l'extrême-droite essaie de capitaliser sur l'assassinat "malade et barbare" selon eux, du militaire Lee Rigby, attisant les tensions et créant des incidents. Les appels à la hotline qui gère les incidents liés à la haine raciale confirment en tout cas un pic de violence.
 
Trois jours après le crime de Woolwich, les appels des immigrants, particulièrement des musulmans, ont été multipliés par 10, soit 162 coups de fil affolés. Dans le détail, ont été recensés neuf attaques contre des mosquées, dont un cocktail molotov lancé lors de la prière du vendredi, et de nombreuses agressions physiques, insultes racistes, et graffitis en tout genre sur les murs des maisons. Et cela dans tout le pays. Tout simplement du jamais-vu en Grande-Bretagne, a assuré le porte-parole de la hotline : "Les musulmans en ce moment ressentent une peur réelle, et elle est omniprésente", a-t-il assuré au quotidien The Independent.

Si l'extrême droite britannique est désignée du doigt, c'est en raison notamment des tweets incendiaires du leader du British National Party. Complètement inexistant sur la scène politique avec des résultats électoraux récents microscopiques, Nick Griffin est revenu ces derniers jours dans la lumière avec notamment ces quelques mots lâchés sur la planète Twitter : "Les meurtriers doivent être enveloppés dans de la peau de cochon et être abattus". C'est entouré d'un épais cordon de sécurité que le chef du BNP s'est ensuite rendu sur les lieux du crime, et a appelé à une démonstration de force samedi après-midi sous la bannière "unis contre le terrorisme musulman". Une potentielle étincelle dans un quartier fragile, craignent certains responsables politiques : à Woolwich coexistent sans se fréquenter une classe ouvrière blanche souvent en grande difficulté, des immigrés du Commonwealth (Pakistan, Inde..), et une communauté plus récente de la corne de l'Afrique, Somalie en tête.

Grande-Bretagne : après le massacre de Woolwich, la résurgence de l’extrême droite

Appels au calme

Toute la sphère de la droite nationaliste s'agite. La page facebook du mouvement "True British Patriots" appelle à brûler les mosquées. Et à l'English Defence League, on tweete aussi. Le message "la Grande-Bretagne est en guerre contre l'extrémisme islamique", a beaucoup circulé. Très active, la ligue s'est signalée dès le soir du meurtre par une marche de plusieurs centaines de ses membres dans le quartier de Woolwich, marche qui a dégénéré en chasse à l'immigré et incidents avec la police. Le groupe en a annoncé une autre samedi après-midi à Newcastle pour protester contre l'ouverture d'une école musulmane, et prépare une manifestation dans le centre de Londres lundi.

En face, les responsables religieux et politiques de tous bords tentent de faire redescendre la tension. Dans une lettre ouverte sans précédent, les responsables de près de 100 mosquées ont déclaré partager "l'horreur absolue" ressentie par le reste de la société britannique face au crime commis "au nom de notre religion". Avant d'exhorter le public à ne pas se laisser influencer "par les élucubrations insensées des extrémistes des deux côtés". L'archevêque de Canterbury est aussi intervenu dans le débat pour appeler à l'unité du pays.

Source: Le Point

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