noscript

Please Wait...

Crise entre les deux Corées: signaux contradictoires en provenance du Nord

Crise entre les deux Corées: signaux contradictoires en provenance du Nord
folder_openAsie access_time depuis 11 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

La Corée du Sud a souligné lundi que la Corée du Nord était capable à tout moment d'effectuer un essai nucléaire tout en précisant qu'aucun élément n'accréditait l'imminence d'un tel essai, après avoir laissé entendre que des préparatifs en ce sens s'étaient récemment intensifiés.

«Il y a des activités» sur le site atomique nord-coréen de Punggye-ri, mais «il semble s'agirCrise entre les deux Corées: signaux contradictoires en provenance du Nord
d'activités de routine», a déclaré le ministère de la défense, tandis que selon le ministère de la Réunification, un essai n'apparaît pas «imminent».

Un peu plus tard, la Corée du Nord a annoncé qu'elle allait retirer les 53 000 employés du complexe industriel intercoréen de Kaesong, et le fermer temporairement.

Plus tôt, la presse sud-coréenne avait annoncé «des mouvements de personnels et de véhicules au niveau du tunnel sud de la base d'essai nucléaire de Punggye-ri», une activité «similaire à celle observée avant le troisième essai nucléaire».

«Nous surveillons de près la situation, qui ressemble énormément à ce que nous avons vu avant le troisième essai», avait précisé une source officielle citée par le journal JoongAng Ilbo.

«Nous tentons d'établir s'il s'agit d'une véritable préparation en vue d'un essai nucléaire ou d'un stratagème pour accentuer la pression sur la Corée du Sud et les Etats-Unis», expliquait cette source.

Ban appelle Pyongyang à «éviter toute nouvelle provocation»

Le dernier essai nucléaire de Pyongyang avait été mené avec succès le 12 février. Il avait provoqué un renforcement des sanctions de l'Organisation des Nations unies à l'encontre du régime nord-coréen, qui n'a depuis cessé de multiplier les provocations et les mises en garde.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé lundi la Corée du Nord à «éviter toute nouvelle provocation».

«La République populaire démocratique de Corée ne peut pas continuer comme cela, elle ne peutCrise entre les deux Corées: signaux contradictoires en provenance du Nord
pas continuer à confronter et défier l'autorité du Conseil de sécurité et de la communauté internationale», a-t-il ajouté à la suite d'une rencontre à La Haye avec le ministre des affaires étrangères néerlandais, Frans Timmermans.

Transport de missiles

La Corée du Nord, qui a récemment installé deux missiles de moyenne portée sur sa côte est, pourrait également effectuer un tir d'essai cette semaine, «dans une surenchère destinée à obtenir des concessions de Washington, par exemple sur une reprise sans condition des négociations sur le nucléaire civil », selon des experts.

Pyongyang a par ailleurs transporté en train, en début de semaine dernière, deux missiles Musudan et les a installés sur des véhicules équipés d'un dispositif de tir, selon Séoul.

Le Musudan, montré publiquement pour la première fois à l'occasion d'un défilé militaire en octobre 2010, aurait une portée théorique de 3 000 kilomètres, soit la capacité d'atteindre la Corée du Sud ou le Japon. L'engin pourrait toucher des cibles à 4 000 km en cas de charge légère, et donc, en principe, frapper Guam, île du Pacifique située à 3 380 km de la Corée du Nord et où se trouvent 6 000 soldats américains.

Évacuation des missions diplomatiques étrangères

D'après le conseiller pour la sécurité nationale de la présidente Park Geun-hye, Pyongyang pourrait effectuer cet essai autour du 10 avril, date à laquelle le régime communiste a indiqué «ne plus pouvoir garantir la sécurité des missions diplomatiques étrangères». Crise entre les deux Corées: signaux contradictoires en provenance du Nord

Les essais pourraient survenir avant le 15 avril, anniversaire de la naissance du défunt fondateur du régime communiste, Kim Il-sung.

C'est également peu avant cette date que la Corée du Nord avait effectué un tir – raté – de fusée en 2012, considéré par Washington comme un tir de missile balistique.

«Il n'y a aucun signe de préparatifs pour une guerre à grande échelle pour l'instant, mais le Nord doit s'attendre à des représailles en cas de guerre localisée», a prévenu ce conseiller.

Dans ce contexte, la Russie «ne prévoit pas pour l'instant d'évacuer ses diplomates de Corée du Nord, en dépit de l'avertissement des autorités nord-coréennes suggérant aux ambassades étrangères d'envisager cette possibilité», a indiqué lundi l'ambassade russe à Pyongyang.

«Tout est calme à Pyongyang», a souligné le porte-parole.

Le Japon ordonne d'abattre tout missile nord-coréen qui le viserait

Alors que ces informations commençaient à filtrer, le Japon a ordonné dimanche à ses forces armées d'abattre tout missile nord-coréen qui viserait son territoire.

L'ordre, donné par le ministre de la défense japonais, Itsunori Onodera, va se traduire notamment par le déploiement en mer du Japon de destroyers équipés du système d'interception Aegis, a précisé un porte-parole.

«Nous ne tiendrons pas de conférence de presse spéciale car nous n'entendons pas être sous l'emprise des provocations nord-coréennes, et la Corée du Nord aurait des indications sur notre stratégie si nous donnions des détails en public», a poursuivi ce porte-parole, sous couvert de l'anonymat.

«Il n'existe pas une grande probabilité que ce missile vise le Japon, mais nous avons décidé de nous préparer à toute éventualité», a indiqué une source gouvernementale à l'agence Kyodo.

La stratégie de Washington et de Séoul

Dans ce contexte tendu, les Etats-Unis ont toutefois décidé de jouer l'apaisement en reportant un essai prévu en Californie de missile Minuteman 3, un missile balistique intercontinental à ogiveCrise entre les deux Corées: signaux contradictoires en provenance du Nord
nucléaire. Ce missile devait être tiré cette semaine de la base aérienne de Vandenberg, en Californie.

Selon un responsable de la défense, le secrétaire à la défense, Chuck Hagel, a décidé ce report afin d'«éviter que l'essai puisse être considéré comme exacerbant la crise avec la Corée du Nord».

Séoul et Washington ont également annulé une réunion prévue le 16 avril à Washington entre le général Martin Dempsey, chef de l'état-major interarmées américain, et son homologue sud-coréen, le général Jung Seung-jo.

Le New York Times a dévoilé par ailleurs dimanche soir des informations sur le plan adopté conjointement par les Etats-Unis et la Corée du Sud pour riposter aux provocations de Pyongyang.

Citant des responsables américains sous couvert de l'anonymat, le journal explique que cette nouvelle stratégie de «contre provocation» a pour but de «répondre de la même façon», immédiatement mais proportionnellement, à la Corée du Nord si elle décide de lancer une attaque terrestre ou un missile.

Selon ce plan, la réponse à une attaque nord-coréenne se ferait avec des armes identiques, précise le New York Times.

«Si la Corée du Nord venait à bombarder des installations militaires sur une île sud-coréenne, le plan prévoit que Séoul réplique avec un tir de barrage d'artillerie de même intensité», ajoute le quotidien US.

Source: Agences, édité par: moqawama.org

Comments

//