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Un million de réfugiés syriens au Liban

Un million de réfugiés syriens au Liban
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Paul Khalifeh

Le Liban estime à un million le nombre de réfugiés installés dans le pays à cause du conflit syrien.


Le président de la République libanaise, Michel Sleimane, a tiré la sonnette d'alarme devant le sommet arabe à Doha, fin mars : avec un million de réfugiés syriens, le Liban ploie sous un fardeau qu'il ne peut plus supporter tout seul, a-t-il dit. Pourtant, le pays du cèdre ne fermera pas ses frontières et ne procèdera pas à l'expulsion de réfugiés.

Les réfugiés syriens représentent actuellement près d'un cinquième de la population du Liban. Les autorités estiment que tous les jours, 1 500 Syriens passent la frontière d'une manière légale. Il s'agit surtout de femmes, d'enfants et de personnes âgées qui fuient les zones de combats en Syrie. Mais il y a aussi des centaines de jeunes gens qui traversent illégalement. Ce sont en majorité des partisans de l'opposition, des déserteurs de l'armée et des blessés qui sont soignés dans des hôpitaux libanais.

Traumatisées par l'expérience des réfugiés palestiniens qui sont au Liban depuis plus deUn million de réfugiés syriens au Liban 60 ans, les autorités libanaises refusent d'installer des camps pour les Syriens, comme c'est le cas en Jordanie ou en Turquie. Ceux-ci sont donc accueillis dans des villages frontaliers libanais ou dans des tentes installées dans la plaine orientale de la Bekaa et dans le nord du pays. Ils sont pris en charge par le Haut comité de secours, un organisme public, par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés ou encore par des ONG libanaises ou arabes financées par l'argent des pays du Golfe. Les enfants syriens sont scolarisés gratuitement dans les écoles publiques.

Une pression sur la vie quotidienne des Libanais

Le poids démographique de ces réfugiés commence à se faire sentir dans les différents aspects de la vie. L'insécurité d'abord. Beaucoup de jeunes Syriens, désœuvrés et désespérés, ont sombré dans la délinquance. Le ministre de l'Intérieur parle d'une explosion de la criminalité qui aurait augmenté, selon lui, de 50%.

Dans le domaine de l'emploi, les Libanais commencent à se plaindre du fait que la main d'œuvre syrienne, moins chère, prend la place des Libanais auprès de petites entreprises, comme les salons de coiffure ou d’esthétique, les petits restaurants ou encore dans les usines. Récemment, ce sont des emplois plus qualifiés, comme chefs de chantiers ou ingénieurs, qui sont de plus en plus confiés à des Syriens. Au cours des derniers mois, 30% des permis de travail ont été octroyés à des ressortissants syriens.

Sur le plan du logement, les propriétaires des petits appartements dans les quartiers populaires de Beyrouth préfèrent désormais louer aux Syriens, qui sont prêts à payer plus cher, parce qu'ils partagent à plusieurs familles le même local. Il en résulte une augmentation importante des loyers.

En attendant un plan…

Les autorités libanaises affirment que le pays ne peut plus accueillir davantage de réfugiés, mais elles n'ont pris aucune mesure pour enrayer le flux et n'ont fixé aucun plafond. Le président Sleimane en a appelé aux amis du Liban pour une redistribution des réfugiés dans les pays de la région. Le 4 avril, il a proposé la création de camps gérés par les Nations unies à l'intérieur de la Syrie. Le patriarche de l'Eglise maronite Béchara Raï compte évoquer la question des réfugiés avec François Hollande lors d'un entretien mardi 9 avril à l'Elysée. Mais pour l'instant, la communauté internationale ne semble pas réaliser la gravité du problème.

Source : RFI

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