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Sayed Nasrallah: «Nous promettons aux Israéliens une nouvelle grande surprise en cas de nouvelle guerre»

Sayed Nasrallah: «Nous promettons aux Israéliens une nouvelle grande surprise en cas de nouvelle guerre»
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Discours du secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah tenu le 19 juillet 2012 à l’occasion de la victoire de juillet 2006.


«Je voudrais au début vous souhaiter la bienvenue dans cette cérémonie bénie à l’occasion du sixième anniversaire de la guerre de juillet et de l’épopée de la victoire divine. Je demande à Dieu de vous aider pour me supporter et supporter le climat et nous rappellerons les 33 jours où nous supportions les bombardements, les roquettes, la guerre, l’exode, les larmes, les souffrances et les défis dangereux.

Il y a beaucoup de sujets à évoquer notamment les développements régionaux et particulièrement en Syrie, surtout après ce qui s’est passé aujourd’hui.

Je voudrais donc commencer par évoquer une des réalités de la guerre de juillet pour montrer l’échec des Israéliens et leur fourberie, même à l’égard de leur peuple. En contrepartie, j’évoquerai une des réalisations de la résistance qui n’avait pas été révélée pour des raisons particulières et le temps est venu d’en parler. Le second point portera sur l’après guerre de juillet et me permettra de parler de la situation régionale. Enfin, le troisième point sera consacré à la situation interne.

A la sixième année de la guerre de juillet, l’ennemi, avec ses politiciens, ses militaires, ses généraux, ses partis, ses gens et son opinion publique sont encore sous le choc de la surprenante défaite qui leur a été infligée.
Nous autres, au sein de la résistance, nous ne soucions pas beaucoup de ceux qui refusent de reconnaître qu’une défaite a été infligée à l’ennemi. Ce qui nous importe, c’est lui justement, car notre guerre est avec lui. Ce que pensent les autres, qu’ils reconnaissent la défaite ou non il y a d’autres considérations…

A la sixième commémoration  de la guerre, les Israéliens continuent d’organiser des séminaires de réflexion, d’écrire des articles, de faire des interviews pour tenter de comprendre mais tous reconnaissent la réalité de la défaite. En ce qui nous concerne, il nous suffit d’entendre le chef du Mossad de l’époque Meir Dagan dire au Premier ministre de l’époque Ehud Olmert que la guerre était une catastrophe nationale au cours de laquelle "Israël" a reçu un coup dur. Ou encore d’entendre Dan Méridor, actuel responsable des questions de renseignements au sein du gouvernement de Netanyahu et qui était président de la commission chargée de la modernisation de la notion de sécurité formée avant la guerre de 2006, dire : "Israël" n’avait jamais vu cela ; nous sommes au plus bas. De même Moshé Arens, ancien ministre de la Défense, considéré comme un des principaux stratèges israéliens et qui a aujourd’hui entre 70 ou 80 ans, a déclaré : pour la première fois  "Israël" a essuyé une défaite. Il y a certes eu des réussites tactiques çà et là, mais il y en a toujours même lorsqu’il y a une défaite. Ce qui reste c’est que 250 missiles ont été tirés sur "Israël" au dernier jour de la guerre. Je vais me contenter de ces témoignages car si je devais les citer tous, il y en aurait beaucoup trop. Je vais maintenant évoquer une des grandes tromperies israéliennes au cours de cette guerre, ce qu’ils appellent « le poids qualitatif ».

Le 14 juillet 2006, le conseil ministériel réduit s’est réuni et il a été dit : « … nous avons recueilli des informations délicates, dangereuses et très importantes entre 2000 et 2006 et nous connaissons maintenant l’emplacement de toutes les rampes de missiles du Hezbollah, notamment celles des Fajr 3 et Fajr 5, de fabrication iranienne ». Le ministre de la défense de l’époque a précisé qu’"Israël" a accompli un travail de renseignement très précis. Nous savons exactement où sont installées les rampes de lancement. Nous avons effectué des manœuvres aériennes pour les bombarder. Notre flotte aérienne est prête pour accomplir cette mission. Si vous êtes d’accord, cette opération « le poids qualitatif » permettra de briser le Hezbollah et de l’éliminer. Car elle provoquera un choc terrible chez son commandement et elle mettra un terme à la guerre car le Hezbollah ne sera plus en mesure de lancer le moindre missile de moyenne ou de longue portée ». Evidemment, ils ne parlaient pas des katiouchas qui peuvent atteindre entre 17 et 20 kms, mais des missiles de moyenne et longue portée.

Le conseil ministériel réduit a approuvé l’opération. Une heure après cette approbation-il faut noter à cet égard la rapidité de l’exécution-, 40 avions de type F16 et un F15, selon les sources israéliennes, ont bombardé plus de 40 objectifs, sans parler des avions déployés pour les protéger. Les Américains, eux, parlent de 50 cibles. L’opération a duré 34 minutes et elle devait en principe avoir détruit toutes les rampes de lancement des missiles Fajr 3 et Fajr 5. Le chef d’état major de l’ennemi Dan Haloutz a aussitôt contacté le Premier ministre Olmert et lui a déclaré : nous avons gagné. Vous vous souvenez que Shimon Pérès qui était le vice-Premier ministre a alors déclaré : "Israël" a gagné. Le secrétaire général du Hezbollah s’est enfui vers Damas. Pourtant j’étais encore dans la banlieue sud. C’est cela l’opération « le poids qualitatif ».

Les militaires israéliens et les responsables de sécurité ont parlé d’efforts sécuritaires, de collectes d’informations dangereuses, de véritable défi et ils ont même été jusqu’à comparer cette opération à la guerre de 67 et au bombardement des missiles syriens Sam 5 installés au Liban. C’est dire combien ils misaient sur cette première frappe. Haloutz a même déclaré à cette période : Nous avons détruit 70 à 80% des missiles du Hezbollah » et les Israéliens se sont félicités de l’opération et ils continuent à en parler aujourd’hui encore.

Pourtant, ce qui s’est passé en réalité est tout à fait différent. La réalité est que le cerveau vigilant et supérieur de la résistance a découvert les opérations de renseignements de l’ennemi et ses missions exploratoires au sujet des rampes des missiles à moyenne portée. La résistance a donc joué le jeu et les a en quelque sorte aidés à recueillir des informations. Comment les Israéliens ont recueilli leurs informations, cela fera l’objet de révélations plus tard. En tout cas, eux le savent. Mais le cerveau créatif du martyr Imad Moghnié et des responsables sécuritaires de la résistance ont compris l’objectif des Israéliens, qui, selon la thèse militaire classique, misent  sur l’importance de la première frappe. Cette méthode a d’ailleurs été utilisée pendant la guerre de Gaza lorsque dès le premier jour, les Israéliens ont frappé le centre de la police du gouvernement de Gaza faisant de nombreuses victimes. C’est cela le principe de la première frappe.

Dans toute nouvelle confrontation – si elle a lieu-, l’Israélien continuera à préparer et à miser sur « la première frappe ». C’est pourquoi nous parlons aujourd’hui de « la première frappe » de la guerre de juillet. La première réalisation est que nous l’avons laissé mener son opération sans qu’il sache que nous savions ce qu’il préparait. La seconde réalisation sécuritaire est que nous avions que l’ennemi savait où étaient nos rampes de missiles. Nous les avons donc déplacées, sans qu’il s’en doute. Lorsqu’il a donc pris la décision de mener l’opération « le poids qualitatif », l’ennemi a bombardé des lieux vides. Les rampes ont ensuite été sorties de leurs caches et ont mené leur combat. La guerre a duré 33 jours et les rampes ont lancé des missiles jusqu’au dernier jour, à Haïfa et au-delà et elles étaient prêtes à bombarder Tel Aviv. Voilà ce qui s’est passé.  Nous pouvons donc appeler cette opération dont se vantent les renseignements israéliens, celle « de l’illusion qualitative », ou encore celle de « l’échec qualitatif ».  On peut encore dire l’opération du piège de la résistance. La preuve de ce que j’avance réside dans le fait que les 70 à 80 pour cent de la capacité de feu de la résistance que Haloutz avait affirmé avoir détruit ont continué à fonctionner jusqu’au dernier jour de la guerre et pouvaient encore tenir longtemps. Si nous nous contentions d’un nombre limité de missiles envoyés par jour, ce n’est pas parce que nos réserves diminuaient, mais parce que nous voulions être prévoyants et nous permettre de tenir longtemps. Car nous ne voulions pas que la guerre puisse prendre fin faute de missiles entre nos mains.

C’est donc cela l’opération du « poids qualitatif ». Et lorsque le lendemain, les Israéliens ont découvert la vérité, Haloutz est de nouveau s’est adressé au Conseil des ministres pour lui dire : hélas, l’opération semble devoir prendre plus de temps que prévu et peut durer des semaines. Quant à Shimon Pérès qui avait annoncé la victoire d’"Israël" dès le quatrième jour et avait annoncé ma fuite vers Damas, il a brusquement avalé sa langue, qui est d’ailleurs toujours avalée.

Concernant la prochaine étape, nous continuons à nous préparer, à être vigilants et à nous tenir prêts à toute éventualité, en dépit du tapage que vous entendez çà et là, car de nombreuses personnes se laissent entraîner dans les problèmes du quotidien, par les polémiques politiques et par les conflits divers et multiples. Mais les hommes de la résistance ne sont pas distraits de leur mission. Ils continuent à être en état d’alerte et savent que les Israéliens travaillent jour et nuit pour recueillir des informations sur les installations de la résistance, ses dépôts, ses rampes de missiles, ses chambres de commandement etc en prévision d’une nouvelle guerre pour laquelle ils préparent comme les dernières fois « la première frappe ».

Je dis donc à l’ennemi qu’il tire les leçons du passé et je sais qu’il le fait. Je lui dis aussi que nous connaissons à l’avance votre première frappe dans toute guerre future. Nous vous surprendrons. Face à toute première frappe ou guerre, nous lui réservons une grosse surprise.

Nous ne la révèlerons pas car elle n’en serait plus une. Mais je voudrais que vous, ainsi que le peuple libanais et les peuples de la région, ayez confiance dans les capacités, l’intelligence et l’éveil de la résistance. Il faut que vous sachiez – et c’est là l’un des principaux résultats de la guerre de juillet- que dans ce monde arabe et islamique, nous possédons des cerveaux, des cœurs et de la détermination pour planifier, exécuter, diriger et combattre avant de remporter au final la victoire.

La défaite n’est pas notre fatalité, comme ont tenté de nous le faire croire la plupart des régimes et des dirigeants arabes.

Le principal message de la guerre de juillet et puis de la guerre de Gaza que notre destin est de gagner, comme nous avions remporté la grande victoire en 2000, puis en 2006. Nous sommes en mesure de remporter de plus grandes victoires encore quand nous aurons à affronter une nouvelle guerre. C’est ce qu’il faut dire aujourd’hui à la commémoration de la victoire de juillet 2006.
La guerre finie, les Israéliens et les Américains ont fait leurs évaluations et nous sommes entrés dans une nouvelle étape.
La guerre de juillet était censée être une étape décisive dans la destruction de l’axe de la résistance dans la région.

La vérité est que dans cette région, très peu sont restés attachés à la cause palestinienne, aux valeurs sacrées musulmanes et chrétiennes et à la terre arabe ainsi qu’aux droits des Palestiniens. Ceux qui sont restés attachés à tout cela constituent le fameux axe qui passe de l’Iran à la Syrie jusqu’aux mouvements de résistance au Liban et en Palestine. Les autres régimes sont pour la plupart devenus au service du projet américano-israélien ou au service du compromis préparé par les Américains et les Israéliens. Ces régimes misent sur le temps pour pousser les Palestiniens à la reddition et à accepter les miettes que leur donneront Sharon, Olmert ou Netanyahu.

L’administration de George Bush et des néoconservateurs sont entrés dans la phase du contrôle de la région. Ils voulaient détruire cet ace et le premier maillon était le Liban. Il fallait donc détruire la résistance au Liban. Ensuite, la guerre ne se serait pas arrêtée. Elle se serait déplacée vers la Syrie sous le prétexte que celle-ci a aidé la résistance et lui a donné des missiles.

Le second maillon après la résistance au Liban était donc de briser le régime du président Bachar Assad et de contraindre la Syrie à intégrer le projet américano-israélien. C’est d’ailleurs pourquoi les américains ont mis la main sur l’Afghanistan, l’Irak et l’ensemble des pays du Golfe. Mais la victoire de la résistance au Liban a bloqué le second maillon qui consistait à attaquer la Syrie. Car, à la fin des 33 jours, croyez-moi, "Israël" suppliait pour que l’on trouve une solution. Posez la question à la délégation arabe qui se trouvait alors à New York pour négocier. Dans les derniers jours, les Israéliens avaient abandonné toutes leurs conditions. Il a obtenu une compensation morale dans la résolution 1701 qui consiste à condamner la résistance. Mais quelles sont les autres réalisations ? Shimon Pérès l’a lui-même déclaré dans le cadre du rapport Winograd. Il a dit : Nous n’avions pas d’autre choix. C’est le maximum qu’on a pu faire ». je vous le dis aujourd’hui, s’il y avait une véritable entente au Liban, une véritable solidarité et si les poignards étaient rangés dans leur étui et non placés dans nos dos, nous aurions ou obtenir un grand acquis national au cours des derniers jours de négociation. Mais il y av ait des parties qui aidaient "Israël" sur le plan politique à sortir de l’impasse dans laquelle il s’était fourré.

Nous avons dépassé cette étape et les Israéliens se sont tournés vers Gaza. Le Liban avait commencé par porter un coup au projet du Nouveau Moyen orient et la résistance à Gaza l’achevé. Mais cela signifie-t-il pour autant que les plans américano-israéliens se sont terminés ?

Non, il y a toujours des projets de rechange. Ce sont des pragmatiques, il ne faut pas l’oublier. Je l’ai déjà dit dans un discours : peu importe pour les Américains que vous portiez une cravate ou non, que vous ayez une barbe ou non. Ce qui compte pour eux, c’est votre ligne politique. Aujourd’hui, ils sont en train de chercher jour et nuit des moyens pour dialoguer avec les Talibans, ces mêmes Talibans qui les combattent jour et nuit, partout.

La guerre de juillet leur a montré qu’ils ont un problème qui s’appelle le Hezbollah. Comment le régler ? Ils sont arrivés à la conclusion que les bombardements aériens ne sont pas décisifs, ni d’ailleurs une aventure terrestre qui reste dangereuse. Il y a quelques jours Olmert qui est revenu à la vie a déclaré : toute aventure terrestre au Liban qui dépasse les 3 kms  est une erreur. Haloutz partage son avis et Shimon Pérès va plus loin. LUI qui était présent lors de la fondation de l’entité sioniste et qui a assisté à toutes les guerres, il a déclaré : « il est impossible avec les F16 qui coûtent cent millions de dollars de poursuivre chaque jeune de 16 ans. Ils parviendront (les résistants) à se doter de missiles anti-aériens et peut-être d’avions militaires. Nous ne pouvons pas envoyer un Merkava qui coûte 10 millions de dollars dans chaque tranchée. Nous devons trouver d’autres moyens de dissuasion.

 Les moyens militaires ne servent plus à rien. Le jeune qui est resté 33 jours sur place sans craindre le F16 peut rester 33 ans et même tout le temps sans que sa détermination soit ébranlée. C’est cela la véritable stratégie de défense. C’est ce qu’a voulu dire Pérès lorsqu’il a déclaré : « Il fallait arrêter cette guerre. C’est le maximum que nous avons pu faire dans les circonstances de l’époque ». Je voulais aussi vous lire un document sur Dan Méridor  qui disait : J’ai participé à de nombreuses guerres au Sinaï et ailleurs. Mais le Liban et la Syrie, c’est différent à cause de la géographie. Je vais terminer cette partie par des propos de l’ancien chef d’état major et actuel ministre Moshé Yalon, qui a l’ambition de devenir Premier ministre et se considère comme un stratège : Il était clair pour moi que le Hezbollah est un phénomène enraciné, qui ne peut être détruit par une opération militaire. Il était aussi clair pour moi qu’il n’y a pas de solution militaire au dispositif de missiles du Hezbollah. C’est pourquoi j’ai encouragé une opération politique qui doit aboutir au désarmement à la suite d’un processus interne libanais ». C’est donc par une opération interne libanaise que l’on peut régler la question des armes du Hezbollah. Il faut bien méditer ces propos, notamment au Liban, où certains sont perdus et ne savent plus très bien où ils en sont. C’est cela le problème des Arabes. Les Israéliens disent d’eux qu’ils ne lisent pas et ils continuent à ne pas le faire. Certains Libanais font ce que veut    "Israël" sans le savoir. Pourquoi ne le savent-ils pas ? Parce qu’ils ne lisent pas. Yalon poursuit : «J’ai compris qu’on ne peut pas enlever le Hezbollah du cœur des chiites (Lorsqu’il parle du Liban, Israël a un regard confessionnel) ni détruire la menace des missiles d’un seul coup. C’est pourquoi j’ai suggéré une action politico-militaire pour absorber le Hezbollah et limiter ses manœuvres pour qu’au final, les Libanais considèrent que ses armes sont illégales».

C’est donc cela parvenir à ce que les Libanais considèrent que le Hezbollah est illégal, ainsi que ses armes. C’est cela la solution aux yeux d’"Israël". Il n’en a pas d’autre, car aucune guerre militaire ne peut vaincre ce parti croyant, moujahed et prêt au sacrifice.

Les Israéliens misent donc sur des données internes. Les Libanais doivent donc se réveiller. Avant de passer à la seconde partie qui porte sur la Syrie et l’Iran, je voudrais vous rassurer, surtout que certains de nos amis sont inquiets, les analyses les font douter. Soyez donc tranquilles, celui qui n’a pas été vaincu par la guerre de juillet ne peut pas être atteint par des diffamateurs ça et là.

Une fois achevée leur évaluation, les Américains et les Israéliens ont vu qu’ils ont un nouveau problème qui s’appelle la Syrie. Pas celle de Abdel Halim Khaddam, mais bien celle de Bachar Assad. Ils ont découvert qu’il y avait eu là un grand changement. Les Syriens ne peuvent pas dire certaines choses. Je vais donc le faire à ma propre responsabilité. 

Premièrement, une nouvelle stratégie militaire a été adoptée en Syrie et elle a été appliquée au cours des dix dernières années. Il s’agit d’une nouvelle vision claire qui a transformé la Syrie en force militaire, capable de constituer une menace pour "Israël" dans tous les sens du terme. Je sais de quoi je parle. Notamment sur le plan des industries militaires et dans la créativité dans plus d’un domaine.

A la lumière des nouvelles données et des moyens disponibles et de ceux qui pourraient l’être, le cerveau syrien a établi une nouvelle stratégie militaire. Au point que les Israéliens regardent désormais la Syrie avec plus d’inquiétude, notamment avec le développement de son dispositif de missiles qui est énorme. D’autant qu’aujourd’hui, la capacité de feu est déterminante. La puissance de tir c’est d’ailleurs ce que possédait le Hezbollah en juillet 2006 et les Israéliens ont reconnu qu’il n’y a pas de solution militaire en mesure de la briser. Il fallait donc trouver une solution ;

Deuxièmement, certains disent que la Syrie est un point de passage pour la résistance. C’est un pont entre celle-ci et l’Iran, au Liban et en Palestine. C’est vrai, mais ce n’est pas tout. La Syrie n’était pas seulement un pont, un lien et un point de passage, elle est aussi un appui véritable à la résistance sur tous les plans y compris militaire. Je vais donner deux exemples.

D’abord –et je ne dévoile pas un secret puisque les Israéliens l’ont reconnu-, les plus important missiles tombés en "Israël", pendant la guerre de juillet, à Haïfa et au-delà étaient de fabrication syrienne et ils ont été donnés à la résistance au Liban. La résistance n’avait pas d’aéroport ni de douanes et la Syrie était un appui total. Elle a donné à la résistance des missiles qui lui ont permis de tenir pendant la guerre de juillet. Plus même, les plus importants missiles que nous avons utilisés pendant la guerre de juillet venaient de Syrie et c’est la même chose pour la guerre de Gaza. Aujourd’hui, "Israël" a peur de Gaza, cette bande qui a réussi pour la première fois à pousser un million et de mi d’Israéliens dans les abris. Mais comment les missiles sont-ils arrivés à Gaza ? Par les Saoudiens, par le régime de Hosni Moubarak ou tout autre régime arabe du même type ? Ils sont venus de Syrie et par la Syrie. Ce pays a pendant des années pris des risques au sujet de ses intérêts et de son régime pour permettre à la résistance au Liban et en Palestine d’exister. Donnez-moi un autre régime arabe capable d’adopter une telle position. Tous savent ce que signifie pour les Etats-Unis le fait de donner des armes au Hezbollah, qui figure sur la liste des organisations terroristes. Même chose concernant le Jihad islamique et le Hamas à Gaza. Lorsque les régimes arabes interdisaient même de recueillir des fonds pour Gaza, ou encore de lui envoyer de la nourriture, le régime syrien lui, envoyait des armes et des denrées alimentaires. La Syrie de Bachar Assad, de Daoud Rajha, de Assef Chaoukat et de Hassan Turkmani a aidé la résistance au Liban et en Palestine. Où étaient à ce moment-là ceux qui disent aujourd’hui se soucier des Libanais, des Palestiniens et des Syriens ? Ils étaient dans le camp de l’ennemi, ils étaient avec les Américains, "Israël" et l’Occident. Pourquoi ne voulez-vous pas reconnaître ces réalités ? En ce jour, nous devons dire les choses comme elles sont, que cela plaise ou non.

Au départ, il s’agit d’un plan américano-israélien qui a pour titre « Il ne doit pas y avoir d’armées fortes dans cette région ». A cause d’"Israël", seuls les forces de polices dans des uniformes de l’armée sont acceptées.

Voyez le Liban : notre armée est une force de sécurité intérieure dans des uniformes militaires. C’est ce qui est toléré dans les pays entourant l’entité israélienne. S’il faut une armée, elle doit être entièrement dépendante des Américains et étroitement liée à eux. Pourquoi. Pour que cette arme puisse combattre tout le monde sauf "Israël". C’est le cas de toutes les armées dans la région. Je voudrais d’ailleurs poser une question : lorsque les américains ont envahi l’Irak, leur première décision a été de dissoudre l’armée irakienne parce qu’ils éraient incapables de la commander. Pourtant l’armée suit le pouvoir politique et l’armée irakienne aurait pu suivre le nouveau pouvoir. Mais les Américains ne voulaient pas d’une armée potentiellement forte, qui a malheureusement combattu les Iraniens pendant des années, est entrée au Koweit et menaçaient les pays voisins, ainsi que les kurdes, les chiites et les sunnites, dont l’armement et l’entraînement viennent de l’Union soviétique. Aujourd’hui en Irak, il n’y a plus d’armée, mais une police. Ils tentent de former une armée, mais on va voir si cela va être possible. Au mieux, les Américains acceptent une police. Dans la région, il n’y a plus qu’une seule armée forte et ayant une idéologie précise dont le cerveau, les armes et le comportement ne sont pas américains, c’est l’armée syrienne. C’est la réalité. C’est pourquoi après la guerre de juillet, il fallait détruire à tout prix cette armée.

Les Etats-Unis, l’Occident et leurs instruments dans la région ont exploité des revendications légitimes de la population syrienne que le président syrien reconnaît d’ailleurs pour plonger la Syrie dans la guerre et l’empêcher de mener un dialogue. L’opposition syrienne, même nationale n’a pas le droit de mener un dialogue, car ce ne sont pas les réformes qui sont voulues, mais bien la destruction de l’armée et de la Syrie en général, son effritement. Exactement comme c’était le cas en Irak où sans la résistance là bas, la situation serait aujourd’hui bien pire.   
Voilà ce qui se passe aujourd’hui et "Israël" a le droit de se réjouir. Des piliers de l’armée syrienne ont été tués et c’est ce que veut l’entité sioniste, détruire cette armée idéologique et forte. C’est pourquoi nous appelons aujourd’hui une nouvelle fois à préserver la Syrie, son peuple que nous aimons et son armée que nous respectons.
La solution est dans l’acceptation du dialogue au plus vite. La Syrie a perdu de grands chefs militaires et nous tenons à présenter nos condoléances à leurs familles et aux Syriens, en rappelant que leur mort ne sert que les intérêts de l’ennemi. Ces chefs morts aujourd’hui ont été des frères d’armes des résistants, des compagnons de lutte  dans le combat contre "Israël". Nous pensons toutefois que cette armée idéologique qui supporte l’intolérable a suffisamment de figures nationales, loyales, prêtes au sacrifice pour détruire les espoirs de ses ennemis.
Les frères en Syrie veulent poursuivre la lutte. J’ai souvent attiré l’attention dur les risques de discorde. La discorde, c’est justement lorsque le vrai se mêle au faux et que plus personne n’y voit clair. Le vrai devient faux et le faux vrai. Nous devons donc toujours réfléchir et nous poser les questions essentielles : nous nous battons pour qui ? Pour les intérêts de qui ? Laissons un peu de côté nos sentiments et nos émotions et posons nous la question : qui profite de ce qui se passe en Syrie ?

Hier, Mrs Clinton est venue dans la région. Elle s’est rendue en Egypte et chez les Israéliens. S’est-elle intéressée aux Palestiniens ?   Les Palestiniens n’ont aucune place dans ses calculs. Clinton est venue pour rassurer les Israéliens au sujet de la position égyptienne. Elle est venue dire aux Egyptiens : nous vous appuyons, nous sommes à votre service même si vous êtes un gouvernement d’islamistes, à condition que vous ne remettiez pas en cause la paix avec "Israël".   En cette période de confusion, il est bon de se poser les questions de base.

Mrs Clinton est donc venu e pour "Israël", non pour l’Egypte ou la Palestine. Les Américains sont-ils aujourd’hui en train de pleurer les morts en Syrie, les généraux, les officiers, les civils qui tombent chaque jour, ou au contraire sont-ils en train de se réjouir de tous ces morts ? Cette question ne devrait-elle pas nous pousser à voir les choses sous un autre angle ?

Je voudrais ajouter quelques mots sur l’Iran. Ils connaissent l’importance de ce pays dans cet axe. C’est pourquoi l’Iran est constamment visé. Surtout depuis 2006. J’ai lu des études israéliennes qui disaient : si vous voulez en finir avec le Hezbollah, le Hamas, le Jihad islamique et la Syrie, détruisez l’Iran. C’est pourquoi depuis des années, "Israël" a l’Iran pour principal souci. Les Etats-Unis ont vendu des armes pour 70 et 100 milliards de dollars aux pays arabes et "Israël" n’a pas protesté. L’entité sioniste n’a qu’un objectif : l’Iran : lui infliger des sanctions, assassiner ses savants et tuer ses chefs militaires. Dans le monde arabe, il existe des dizaines de chaînes satellitaires en persan destinée à induire la population iranienne en erreur et la monter contre son commandement. Ils lui disent aussi qu’elle est en train de payer de sa poche l’appui de son commandement aux causes des peuples de la région. Ils ont aussi encouragé la population à manifester dans la rue à Téhéran, au moment de la Journée internationale d’Al Qods voulue par l’imam Khomeiny pour que cette cause soit internationale et il y a des gens qui ont dit ce jour-là : « non à Gaza, non au Liban. Ma vie pour l’Iran ». Cela a été dit dans les rues de Téhéran, et su grâce à ces chaînes en persan dont je vous ai parlé.  Je voudrais ici revenir sur les nouvelles sanctions américaines contre l’Iran. Et je veux dire que les Américains et leurs alliés peuvent faire beaucoup de choses, mais comme l’a dit l’imam Khaménéi, l’Iran est aujourd’hui plus fort qu’il ne l’était il y a 30 ans. Il est plus fort même encerclé, car il compte plus sur Dieu et sur ses propres capacités. L’Iran est un grand pays riche en ressources matérielles et humaines. Reste l’option de la guerre. Ahlan waahlan. Quelqu’un qui ne sait pas comment se débarrasser du Hezbollah peut-il mener une guerre ? Il a quitté l’Irak sans même réussir à imposer un compromis, il cherche les Talibans pour dialoguer avec eux. Est-il donc en mesure de déclencher une guerre ?

Ils brandissent la menace de la guerre. Quant à nous qui vivons avec la guerre depuis des décennies, nous y sommes prêts et nous n’avons pas de problème avec son éclatement.

Reste Gaza qui doit rester vigilante et faire ses choix en connaissance de cause. Nous sommes conscients de la situation difficile dans laquelle nos frères palestiniens se trouvent à cause des développements dans la région. Mais je voudrais leur dire en toute franchise et ils savent l’amour que je leur porte à eux et à leur cause. Je voudrais simplement leur dire si la cause palestinienne revient dans le giron des arabes qu’ils ont testés pendant 60 ans, elle sera perdue pour toujours.

Il y a des choix difficiles qui doivent être pris aujourd’hui. Un axe s’est tenu aux côtés de la cause palestinienne, a payé le prix et consenti des sacrifices et il est aujourd’hui férocement attaqué. Pire, ces attaques jouent sur la fibre confessionnelle. Ce qui se joue aujourd’hui, avant le sort de la Syrie, de l’Irak, du Liban ou de l’Iran, c’est bien le sort de la Palestine qui subira les principales conséquences des résultats de la partie qui se joue actuellement.
J’en arrive à la situation libanaise. J’ai deux mots à dire sur ce sujet.

D’abord, face à toutes les menaces et aux dangers externes et internes, il y a au Liban un point qui fait l’unanimité nationale, c’est l’armée. Dans les réunions pour discuter de la stratégie nationale de défense, tout le monde affirme appuyer l’armée. Certains parlent de l’armée et de la résistance, d’autres de l’armée seule. Mais je me demande si ces positions sont sincères et s’il y a vraiment une unanimité nationale autour de l’armée.

Avant d’être un blindé, un avion ou un canon, l’armée est formée d’hommes avec leurs esprits et leurs volontés. Or ce qui atteint le plus l’armée aujourd’hui et la touche au cœur, c’est bien les accusations de confessionnalisme et les accusations d’infiltration çà et là. C’est aussi de douter de son nationalisme et de sa neutralité dans les questions internes, bien qu’elle ai prouvé ces qualités à chaque étape. Certes, les soldats sont les fils de ce peuple. Ils on leurs émotions, leurs sensibilités et leurs opinions, mais l’armée a montré au cours des dernières années, son nationalisme et sa neutralité et elle a montré qu’elle constitue une véritable garantie. Et les accusations portées contre son commandement ou contre certaines unités d’agir confessionnellement ou de travailler pour le compte de telle ou telle partie est la menace la plus grave dirigée contre elle. Ceux qui veulent une armée forte doivent avant tout la protéger politiquement, avant même de lui fournir l’argent. Le budget et les armes ne suffisent pas à faire une armée. Mais l’abandonner au moindre incident interne ou avec "Israël", c’est là que commence le drame. Même lors de l’incident de Adayssé. J’espère que ce point sera discuté à la table du dialogue et l’on verra alors à quel point l’attitude officielle a protégé et couvert l’armée à ce moment-là. Tout cela reste naturellement à discuter.
Nous voulons une armée forte. Mais cela signifie une volonté et une détermination fortes. Je m’adresse là aux Libanais, au gouvernement, aux membres de la conférence de dialogue.

Une volonté forte, cela signifie que nous n’avons plus peur d’un ambassadeur, d’un ministre d’un secrétaire d’Etat adjoint, ou encore d’un général américains qui viennent nous voir. A ce moment-là, nous aurons une armée forte. Mais si notre armée doit continuer à avoir des armes, des munitions et des entraînements américains, avec comme ils disent des tripes américaines, elle sera des FSI en tenue militaire.

Les Etats-Unis ne donneront pas à l’armée des armes pour qu’elle combatte "Israël". Nous avons fourni des documents à ce sujet. Même les armes les plus simples font l’objet d’une enquête de la part des Américains pour voir si elles ne sont pas utilisées contre "Israël". Les affirmations américaines selon lesquelles les Etats-Unis refusent de donner des armes à l’armée de crainte qu’elles tombent entre les mains du Hezbollah est un mensonge. Nous n’avons pas besoin des armes de l’armée. Nous sommes prêts à donner des garanties et à jurer devant Dieu. Même si nous trouvons ces armes dans la rue, nous ne nous en emparerons pas. Donnez donc des armes à la troupe. Mais ils ne le font pas car c’est un mensonge. En réalité, ils ne veulent pas d’une armée forte. Si le gouvernement n’a pas les épaules assez larges pour supporter cela, allons à la table du dialogue où toutes les parties sont représentées. Disons les choses comme elles sont : les iraniens sont prêts à nous donner des armes, parfois au prix de revient et parfois en guise de dons. L’Iran veut une armée forte. Mais y a –t-il au Liban quelqu’un capable d’accepter une telle offre, même un don ? Lorsque nous aurons une volonté nationale forte, nous aurons une armée nationale forte. Mais si nous voulons avoir peur de Connelly et de ses frères et sœurs, d’où pourrons-nous construire une armée forte ? Les affirmations seules ne suffisent pas. L’armée forte a besoin de moyens, d’armes, d’équipements, de moral et d’une couverture politique.

Le second point que je voudrais évoquer porte sur la situation interne qui connaît actuellement des tensions politiques, sociales, syndicales ou autres.  Les médias contribuent d’ailleurs à augmenter les tensions. Je ne discute pas leur droit dans l’information, mais j’estime qu’il y a quelque part un droit et une responsabilité nationale. En tout état de cause, j’invite tous les présents et particulier les partisans de la résistance au calme et à la patience. Vous avez entendu beaucoup d’accusations, de diffamations et cela continuera dans l’avenir. Soyez donc patients. Nous avons versé notre sang et ceux de nos enfants pour la dignité et la stabilité. Ce n’est pas bien grave si on écorne un peu notre dignité individuelle. Ne répondez à aucune provocation. Certains veulent vous entraîner dans une lutte interne et veulent instaurer le chaos au Liban le plus rapidement possible et faire régner la discorde. Comme ce fut le cas en Irak, en Syrie et maintenant il faut que ce soit au Liban. C’est leur projet pour la région : le chaos total, le chaos aveugle. Nous n’en faisons pas partie. C’est pourquoi j’appelle au calme, à la patience et au contrôle de soi. Que ceux qui veulent déblatérer, diffamer et mentir le fassent. Il y a beaucoup d’affirmations sans fondements payées. Ces mensonges et ces allégations ne portent pas seulement sur la discorde entre sunnites et chiites. Elles sont utilisées entre les chrétiens et les musulmans, les chrétiens eux-mêmes, les chiites eux-mêmes et les sunnites eux-mêmes. Il s’agit d’effriter notre société, à nous entraîner dans des guerres tribales et familiales. Ils travaillent sur ça. D’ailleurs, tout cela n’est pas un hasard. Ce qui se passe n’est pas seulement dû au fait que les gens souffrent de la chaleur, de l’absence du courant électrique et de la crise économique. Ce sont certes des facteurs qui augmentent les tensions, mais ils ne sont pas les seuls. Certaines parties payent de l’argent pour que les gens protestent et pour que les médias aiguisent les tensions et le mécontentement. Il y a une orchestration de toute cette situation. Nous ne voulons pas faire partie de ce jeu. Nous préférons garder le silence des forts, des nobles. Nous ne sommes pas faibles. Nul ne l’ignore. Mais nous privilégions l’intérêt national, surtout en ce qui concerne la discorde entre sunnites et chiites. Je voudrais à cet égard évoquer un sujet dont j’aurais préféré ne pas parler. Mais après l’avoir vu sur les chaînes satellitaires en Egypte et dans les pays du Golfe au point que certains ulémas en parlent dans les prêches du vendredi, je me suis dit que je ne peux plus l’ignorer. Surtout qu’il est dit aux fidèles en prière : les chiites ont créé ce jeu vidéo et le vendent à nos enfants. Il paraît qu’il est dit : « Allez tuons sayda Aïcha ». Si ce sujet était resté dans le cadre libanais, je n’en aurais pas parlé. Mais il est partout, en Egypte, au Soudan, dans les pays du Golfe sur internet…

Je voudrais donc dire que la voix qui parle en anglais ne dit pas cela. Mais même si elle le faisait qui a dit que c’était une voix chiite ou fabriquée par les chiites ? Lorsque j’en ai entendu parler, j’ai demandé que l’on m’apporte une copie de ce jeu. Dans toute la banlieue sud, on n’en a pas trouvé une seule car il n’y en a pas. Malgré cela, la rumeur se répand et on dit : regardez ce que font les chiites ! Cela montre en tout cas aux Américains et aux Israéliens combien nous sommes crédules et comme il est facile de nous tromper et de nous perdre. Dites-moi qu’est-ce qui empêche les industries israéliennes ou les compagnies occidentales de fabriquer des jeux pareils ou des fusils pour enfants qui disent : Tuez sayda Aïcha ! Et nous peuples ignorants nous croyons que ce sont les nôtres qui les fabriquent et nous nous disputons sur le sujet. En croyant ce genre de mensonge, nous disons aux Israéliens nous sommes des gens sans cervelle. Vous n’avez pas besoin d’élaborer des plans compliqués pour nous entraîner dans la discorde. Avec un jeu d’enfants vous pouvez atteindre votre objectif.

C’est pourquoi nous sommes tous appelés à plus de vigilance et de sagacité. J’appelle à l’élaboration d’un pacte d’honneur, qui mette un terme aux discours confessionnels qui sont aujourd’hui sans le moindre contrôle. Ce pacte d’honneur exigerait de chaque communauté de faire taire toute personne quelle que soit sa qualité et son titre qui tiendrait un langage insultant pour une autre confession. Et je commence par les chiites. Sommes-nous capables de décider un tel pacte d’honneur et de l’appliquer ? Si oui, nous serons en train de protéger notre pays. Je me porte garant des chiites du Liban, car je suis sûr que les frères à Amal sont de mon avis. Je parle des chiites du Liban bien sûr. Au Liban, nous sommes en mesure de faire taire tout chiite et tout média qui lui revient s’il s’attaque à une autre confession ou à une autre religion. Les sunnites, les druzes et les chrétiens devraient en faire de même. Si nous voulons protéger notre pays, nous devons le faire. Sinon, nous porterons tous la responsabilité dans ce monde et dans l’autre des développements.

Il me reste encore un point. Au sein de l’actuelle majorité, il y a des conflits et certains n’en voient que le côté négatif. Mais il existe un aspect positif, en tout cas à nos yeux, c’est que ce gouvernement est une véritable coalition,  non un gouvernement totalitaire ou celui du Hezbollah. Le 14 mars qui l’a nommé ainsi dès le premier jour sait que ce n’est pas le gouvernement du Hezbollah. Il voudrait ainsi lui faire assumer toutes les responsabilités. Mais il sait très bien l’ampleur des dettes publiques, ainsi que le lourd héritage accumulé par les gouvernements précédents.

Depuis le début, il sait qu’il n’y a pas d’argent, mais seulement des dettes et des problèmes. Le gouvernement devra donc les affronter en sachant qu’il ne pourra pas résoudre un grand nombre de questions en suspens. Nous acceptons qu’on nous fasse assumer toutes les responsabilités  de ce gouvernement pour qua stabilité au Liban soit préservée. Pour que le gouvernement continue à adopter la politique de dissociation qui est dans l’intérêt du pays. Entre parenthèses, certains réclament le désarmement du Hezbollah et veut armer l’opposition syrienne ! Certains réclament la neutralité dans le conflit avec "Israël" et veut s »impliquer dans le conflit en Syrie.

Ce gouvernement est donc un gouvernement de coalition. En tant que tel, il regroupe divers groupes et blocs. Mais nous devons résoudre nos conflits par le dialogue et le débat de près. Au Hezbollah nous nous sommes engagés à ne laisser aucune divergence ou conflit avec nos partenaires et nos alliés apparaître au grand jour. Nous ne formulons pas nos critiques en public et nous misons sur le dialogue pour échanger nos points de vue surtout qu’il s’agit de nos partenaires et de nos alliés. C’est ce que nous avons appris et c’est notre méthode. C’est aussi ce que nous appliquons mais je voudrais encore confirmer nos relations stratégiques, sincères, chaleureuses et amicales avec nos alliés et en particulier avec le CPL. Pourquoi lui en particulier ? Parce qu’il y a deux semaines certains ont commencé à mettre en doute notre relation. Nous restons silencieux en général. Mais cette fois je dirais deux phrases : au Hezbollah nous confirmons notre respect et notre estime ainsi que notre relation stratégique avec la personne du général Michel Aoun et avec les camarades au CPL. Nous avons cette relation avec tous les partisans et les cadres du CPL. Il s’agit d’une alliance stratégique. Ce qui a nous a unis et qui a été construit au cours de ces six dernières années dans des affrontements internes et externes féroces ne peut pas être détruit par l’hypothèse d’un conflit sur une revendication sociale.

Les alliés peuvent avoir des différends, d’autant qu’ils conservent leurs particularités. Le Hezbollah n’est pas devenu le CPL, tout comme le CPL n’est pas devenu le Hezbollah. Aucun de nous ne suit l’autre. C’est d’ailleurs le cas de toutes les composantes de la majorité. Chacun a ses convictions et ses opinions. Nous travaillons ensemble sur ce qui nous unit et qui a notre accord. Nous dialoguons sur ce qui nous sépare et nous essayons de surmonter nos divergences. C’est cela la relation entre les alliés. Il ne faut pas s’attendre à ce que le Hezbollah et le CPL soient des clones. Chacun a son entité, son commandement, son plan, ses cadres.. Entre nous, il y a une alliance et une entente. En ce qui nous concerne, nous considérons la position du général Aoun et celle d’ailleurs de tous nos alliés des forces nationales et islamistes pendant la guerre de juillet, comme une position humaine et morale. Et c’est sur cette base que nous évaluons notre relation.

Nous espérons que les parties au sein de la majorité parviendront à surmonter leurs divergences et en tout cas que celles-ci n’aillent pas trop loin car cela ne servirait pas les intérêts du Liban.

En ce jour béni, nous répétons notre hommage aux martyrs, aux chefs martyrs et à tous les moujahidins, ainsi qu’à l’armée et à ses officiers et à tous ceux qui nous ont appuyés. Je dis à tous : ce que vous avez accompli restera grandiose au Liban, au sein de la oumma et dans l’Histoire jusqu’au jour de la résurrection. 


Source: moqawama.org

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