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Sayed Nasrallah : L’armée est le pilier de la paix civile... l’arme de la résistance diffère des autres armes

Sayed Nasrallah : L’armée est le pilier de la paix civile... l’arme de la résistance diffère des autres armes
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A l’occasion du 12ème anniversaire de la libération du Sud Liban de l’occupation sioniste, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a prononcé un discours via un écran géant devant des dizaines de milliers de partisans de la résistance à Bent Jbeil et des personnalités politiques, religieuses et sécuritaires.
Dans ce qui suit, les idées principales du discours de Sayed Nasrallah :

« Je félicite tous les Libanais et la nation arabe pour cette occasion grandiose, celle de la victoire du sang sur l’épée et de la victoire des sacrifices. En ce moment, nous assistons à un dénouement heureux d’une épreuve  tragique. Nous venons d’apprendre que les Libanais enlevés en Syrie sont de retour au Liban après la réussite des médiations visant à faciliter leur libération.

Je remercie tous ceux qui ont aidé au dénouement de ce problème. Nous étions dès le début en contact avec les autorités syriennes, qui ont assuré la protection des personnes enlevées. Le président syrien Bachar elAssad a permis le retour des femmes à bord d’un avion. Je remercie les autorités libanaises, le chef de l’Etat, le chef du Parlement, le chef du gouvernement et son excellence Saad Hariri qui a déployé de grands efforts en ce sens, et nous remercions spécifiquement le Premier ministre turc et toute personne ayant contribué au dénouement de cette affaire. Je remercie aussi les familles des kidnappés et des gens qui ont respecté nos consignes d’observer le calme.

Concernant l’attaque qui a visé les Libanais en Irak, je voudrais remercier les autorités irakiennes pour leur soin accordé aux personnes blessées. Je remercie surtout le Premier ministre Nouri elMaliki qui va aussi assurer le retour par avion des Libanais.

De retour à l’épreuve de l’enlèvement, nous devons tirer des leçons de ce qui s’est passé. Pourquoi les gens sont-ils descendus dans les rues ? Pour faire pression sur qui ? Mais les ravisseurs ne sont pas au Liban !
De plus, à chaque fois que la tension règne, on s’attaque aux ressortissants syriens qui vivent parmi nous. Ces comportements sont interdits du point de vue religieux voire moral. Nous apprécions toutefois la discipline des gens après le message que je leur ai adressé. Je voudrais aussi m’adresser aux organisateurs des voyages religieux en Irak ou en Iran. Je les appelle à ne plus organiser des voyages via les frontières terrestres. Il y a un aéroport à Najaf, ils peuvent donc voyager par avion.

Je m’adresse aux ravisseurs : le kidnapping des innocents porte atteinte à votre cause. Si vous menez des enlèvements pour faire pression sur le Hezbollah pour qu’il change ses positions sur la Syrie, ce n’est certes pas le moyen convenable. Nous soutenons le dialogue en Syrie entre toutes les parties et rien ne changera notre position. Par ailleurs, si l’objectif des enlèvements était de les échanger avec des prisonniers syriens, ceci n’aurait pas l’effet escompté.

C’est une expérience infructueuse à tous les plans. Nous espérons que personne ne recourt à la violence contre les Libanais, parce que la violence entraine à plus de violence. Dès le début de la crise, nous avons dit qu’il revient à l’Etat d’assumer ses responsabilités.

Depuis la création de l’entité sioniste en Palestine, l’ennemi sioniste attaquait les habitants du Sud et les soldats de l’armée. Tout le monde se rappelle des massacres sionistes au Sud Liban avant les années 70, avant l’avènement des factions palestiniennes au Liban. Sayed Abdel Hussein Sharaf Eddine appelait l’Etat à défendre sa population, mais en vain. Ensuite est venu Sayed Moussa Sadr qui a réitéré les mêmes appels. Depuis toujours, l’Etat libanais avait adopté la théorie de la neutralité selon laquelle « la force du Liban réside dans sa faiblesse ». Ceci a poussé les Libanais à se doter d’armes au Sud et à la Békaa de l’Ouest à l’ombre de l’absence totale des autorités politiques pour pouvoir se défendre. Les gens ne peuvent pas renoncer à leurs devoirs patriotiques, ni à leurs propriétés légales. C’est ainsi que la résistance est née au Liban sous forme de partis, d’organisations, et les frères palestiniens ont joué un grand rôle dans cette résistance. Tous ces facteurs ont favorisé la libération du Sud en 2000, une occasion qui est devenue la fête de la victoire et de la libération.

Donc, depuis toujours on appelait l’Etat à assumer ses responsabilités mais puisqu’il est resté absent, les citoyens ont pris l’initiative de résister. J’appelle à considérer cette occasion comme une fête nationale et patriotique qui concerne tous les Libanais. Nous n’acceptons pas que certains transforment cette fête en une fête confessionnelle. J’avais toujours dit que c’est la victoire de tout le Liban.

Je voudrais parler de la résistance en tant qu’exploit et cause :
Quand on parle de la résistance, on parle de son droit, de son peuple, de ses armes, de son action… parlons des exploits de la résistance. Tout le monde sait qu’en 1982 il y avait un complot ourdi contre la région. La résistance libanaise a fait face au projet américano-israélien et a saboté ses objectifs depuis 1982. Cette terre était occupée, et les Israéliens ne sont pas entrés au Liban pour en sortir. De nombreux documents démontrent les convoitises israéliennes dans la terre et les eaux libanaises. Les Israéliens misaient sur la collaboration des habitants du Sud pour commencer la construction des colonies au Sud Liban. Mais les Libanais ont immédiatement entamé leur action de résistance. L’opération héroïque d’Ahmad Qassir le 11/11/1982 a confirmé aux Israéliens que leur rêve de s’approprier de notre terre est loin de se réaliser. Grâce donc à cette résistance, les habitants et l’Etat libanais ont recouvré leurs droits. Le Liban a restitué la souveraineté sur tout son territoire sans avoir besoin d’autorisation ni israélienne ni internationale.

Un autre exploit à évoquer : lors du retrait rapide des Israéliens du Sud Liban, ils ont voulu semer la division entre les habitants du Sud et les familles des collaborateurs dans les rangs de la milice d’Antoine Lahd. Mais grâce à la sagesse de la résistance, ce projet a été saboté. Les Israéliens ont cherché à faire des familles des collaborateurs des boucs-émissaires et des victimes afin de provoquer une guerre civile au Liban. Même pour les familles qui ont pris la fuite vers les territoires occupés, personne ne leur a demandé de quitter leur terre. Nous avons appelé dès le premier jour à leur retour, et ceux qui ont été impliqués dans des meurtres de civils qu’ils soient jugés par la justice.

Autre exploit accompli par cette résistance : la formule du trio peuple-armée-résistance a assuré la protection des civils. De nos jours, les maisons sont construites juste à la frontière, ceci reflète la confiance de la population du Sud en cette formule qui protège le Liban. Depuis 12 ans, l’agresseur israélien qui convoite nos terres et nos eaux, n’ose pas attaquer nos villages ni nos citoyens. C’est cette formule nationale qui assure toute cette protection, ce ne sont ni les Nations Unies, ni la communauté internationale. Aujourd’hui, l’ennemi israélien a peur et pour cette raison il construit un mur de protection. Le retrait israélien en mai 2000 a mis fin au projet du Grand Israël. Les Israéliens aspiraient à un Etat dont les frontières sont le Nil et l’Euphrate. De même, Israël s’est retiré de Gaza et a construit un mur de séparation. On parle actuellement d’un mur avec la Jordanie et d’un autre avec l’Egypte.

Bref, la résistance et son arme font partie de la formule qui assure la protection du pays. Je rappelle aussi que la résistance a pu réaliser tous ces exploits dans le cadre de la complicité de la communauté internationale avec Israël et de l’absence des pays arabes.

Face à la situation sécuritaire au Liban, certains ont commencé à parler du chaos des armes. Certains appellent à démanteler toutes les armes dans le pays, celles de la résistance et celles que possèdent tous les autres groupes. Je viens d’exposer les exploits des armes de la résistance. Dites-moi quels sont les exploits des autres armes utilisées sur la scène interne. Il y a une différence fondamentale entre les deux types d’armement. Au contraire, nous devons appeler à organiser le port d’armes au Liban dans le cadre de la formule armée-résistance-peuple.

Je voudrais aussi distinguer entre la protection du Liban face à Israël et la préservation de la sécurité intérieure dans le pays. La responsabilité de la sécurité intérieure au Liban incombe à l’Etat et à ses institutions sécuritaires seulement. Nous, au Hezbollah, ne sommes pas responsables de la sécurité dans le pays. Notre arme ne vise pas à protéger une communauté quelconque dans le pays. Les forces politiques et les médias provoquent la population contre les armes de la résistance. Chacun d’eux doit assumer ses responsabilités pour préserver le calme et la sécurité civile dans le pays.

L’armée libanaise est le pilier de la protection de la paix civile dans toutes les régions libanaises, avec l’aide des forces de sécurité. La dernière garantie de la paix civile au Liban est l’armée. Nous devons la protéger et lui permettre d’accomplir ses devoirs.

Je rappelle que l’armée libanaise avait ouvert le feu sur notre population plusieurs fois par le passé, mais nous n’avons pas porté les armes contre elle. Ce qui s’est passé à Halba, au sujet du martyre des deux cheikhs, est un incident, donc il faut que l’enquête dévoile les responsabilités et que la justice fasse son travail. Pourquoi les groupes armés au Mont Mohsen et Bab Tabaneh s’entretuent ? Pourquoi les affrontements de Tarik Jdidé ont eu lieu ? Il faut donner le feu vert à l’armée pour mener à bien ses missions et son travail.

Les provocations confessionnelles sont très dangereuses. On ne peut empêcher une guerre civile au Liban en provoquant tout le temps les gens. La plus grande responsabilité de la situation dans le pays incombe aux personnalités politiques et aux médias qui cherchent un scoop par ci et par là.

Au sujet des détenus islamistes, nous avions appelé dès le premier jour à libérer les gens innocents et à punir les personnes incriminées. J’avais même appelé à libérer les islamistes qui projetaient de m’assassiner. Il est injuste de maintenir dans les prisons des personnes sans procès pendant des années. Pourquoi d’aucuns viennent-ils nous accuser d’empêcher la tenue des procès des islamistes ? Il faut permettre aux services sécuritaires de faire leur travail et cesser de les soupçonner à la base de leur appartenance confessionnelle.

Hier, le chef de l’Etat Michel Souleimane a appelé au dialogue. Au nom du Hezbollah j’annonce que nous sommes prêts à participer à la table du dialogue sans conditions préalables, et j’appelle les autres dirigeants du 14 mars à y participer.

Enfin, ce qui se passe dans les pays arabes est aussi important, les élections en Egypte, la Syrie, Bahreïn, et ailleurs, mais il faut toujours porter l’attention sur la frontière du Sud. Il faut s’arrêter sur la formation du gouvernement d’union nationale israélien. Selon notre lecture, nous considérons qu’il s’agit d’une affaire intérieure, toutefois, nous devons rester vigilants face à des plans agressifs israéliens contre le Liban.
Nous protègerons ce pays, ce Sud, la paix civile, la coexistence, et nous vaincrons tout projet similaire au Grand Moyen Orient. Grâce à vous, nous allons célébrer toujours les victoires dans ce pays.
Que la paix de Dieu soit sur vous.


Source: moqawama.org



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