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Le président Trump, lorsqu’il va loin derrière ses illusions

Le président Trump, lorsqu’il va loin derrière ses illusions
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Akil Cheikh Hussein

Stratégie ou message ? Telle est la question que se sont posés certains observateurs sur la portée du largage de la plus grande bombe étasunienne non-nucléaire sur un ensemble de tunnels de «Daech» situé dans une zone retirée au fin fond de l’Afghanistan.

Le président Trump, lorsqu’il va loin derrière ses illusions

La réalpolitique veut que ce soit un message adressé aux forces opposées à l’hégémonie des Etats-Unis dans le monde. Plus particulièrement, à l’Iran ou la Corée du Nord. Mais indirectement à la Russie et la Chine.

Un message qui implique nécessairement l’envoi en retour d’une réaction. Et de cette réaction dépend le fait pour l’événement (l’usage de la mère de toutes les bombes) de devenir un message cacophonique mais non écouté qui se perd dans l’air, ou … une stratégie.

Dans le premier cas, l’une ou l’autre des puissances visées réagirait à la manière des Somaliens qui, en 1993, ont adressé un coup sévère aux forces étasuniennes en tuant une vingtaine de marines et en abattant plusieurs Hélicoptères dans un combat qui a obligé ces forces à fuir le pays (Mais, étant ce qu’il est, le président Trump n’en a pas tiré la leçon en envoyant dernièrement des éléments de ses forces spéciales pour lutter contre l’équivalent somalien de «Daech», les Shebab).

Ou à la manière du peuple vietnamien qui, ne disposant que de peu de moyens, a pu sortir victorieux, en 1975, d’une guerre inéquivalente qui a duré 21 ans et qui l’a opposé à la super puissance étasunienne.

Ou à la Manière de la riposte qui a eu lieu, en 1983, au Liban en réaction à l’intervention militaire des Etats-Unis et de la France dans le pays : Deux attentats qui ont fait 241 morts parmi les soldats étasuniens et 51 morts parmi les soldats français et qui ont obligé les uns et les autres de se retirer hors du pays.

Ou, encore au Liban, lorsqu’en 2000, les forces d’occupation israéliennes ont fui le pays sous les coups de la Résistance islamique, et lorsqu’en 2006, l’agression israélienne a été couronnée par une défaite cuisante encaissée par l’armée israélienne prétendument invincible.

Mais au cas où les pays destinataires du message réagiraient en s’affaissant devant la menace, il est sûr et certain que l’administration étasunienne ne ratera pas l’occasion de faire de l’événement en question une stratégie à suivre dans les sillons des pratiques criminelles tellement prisées par l’oncle Sam. Et ce n’est pas une exagération : les Etats-Unis ont à leur actif des bombes atomiques qu’ils ont larguées, en 1945, et à un moment où les Japonais étaient prêts à jeter les armes sans aucune condition. Ils ont également procédé à l’extermination de quelques dizaines de millions de Peaux Rouges. Et depuis l’entrée des Etats-Unis sur la scène mondiale, ils n’ont pas manqué de concocter et de mettre en application des plans visant à la réduction de la population mondiale à quelques millions en passant par l’extermination de quelques milliards d’âmes humaines, rien que parce que leur vie constitue, à ce qu’ils prétendent, une menace pour l’environnement.

Message ou stratégie et rien d’autre ? Il parait que les observateurs n’ont pas fait attention à une troisième possibilité : mégalomanie entachée de mesquinerie. Le président Trump veut, et il est applaudi pour ça par toute une foule de ratés dont les Arabes sionisants, rompre avec la «mollesse» de la politique de son prédécesseur, Barack Obama. Il est vrai qu’il a osé lancer 59 missiles de croisière contre un aéroport militaire syrien, alors qu’Obama a, il y a trois ans, lâchement renoncé à attaquer la Syrie après avoir tout fait pour donner l’impression qu’il allait le faire. Mais il est vrai aussi que Trump n’a osé lancer ses missiles qu’après avoir été rassuré qu’il n’y aura pas de riposte de la part des syriens ou des Russes qui, parait-il ont voulu satisfaire la vanité d’un président étasunien épris, à l’heure du crépuscule des Etats-Unis, par le fait de gonfler ses muscles : Il a averti les Russes qui, à leur tour, ont averti les Syriens qui ont, avant le bombardement, vidé l’aéroport de tout ce qu’il contient en terme de matériels et équipements.

Il en est de même pour sa bombe dite «mère de toutes les bombes ». Le président Trump a été rassuré d’avance du «nouveau succès» des Etats-Unis en Afghanistan. La bombe qui pèse 10 tonnes a été transportée par un vieux et gros avion de transport C-130 conçu il y a environ 70 ans et dont la vitesse maximale est autour de 590 km/h. La bombe elle-même est supposée être larguée sur une position de «Daech».  En d’autres termes plus clairs, l’avion en question peut être facilement abattu par n’importe quelle arme anti-aérienne parmi celles que les Etats-Unis offrent ordinairement à «Daech» et aux autres groupes terroristes… Avec la mère de toutes les bombes et les 59 missiles de croisière, il parait que le président Trump veut se convaincre que, sous son administration, les Etats-Unis sont encore puissants. Mais ce qui est curieux est que leurs adversaires les aident à aller très loin derrière cette illusion.

Source : French.alahednews

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