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France/Présidentielle: 11 candidats, 7 pro-Poutine

France/Présidentielle: 11 candidats, 7 pro-Poutine
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Invoquant de Gaulle, plusieurs des candidats à la présidentielle semblent fascinés par le maître du Kremlin. Nécessité de dialogue, levée des sanctions, Crimée... Florilège.

France/Présidentielle: 11 candidats, 7 pro-Poutine

La Russie est au cœur de la vie politique française comme jamais. Sur les onze candidats à la présidentielle, sept sont -plus ou moins- fascinés par le président russe Vladimir Poutine, dont trois des cinq principaux candidats, Marine le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon. Une proximité que ne manque jamais de saluer les sites russes RT et Sputnik. Passage en revue.

De Gaulle à la rescousse

C'est au nom de l'équilibre des forces cher au général de Gaulle, remis au goût du jour comme jamais avec cette présidentielle, que François Fillon milite pour l'Europe «de l 'Atlantique à l'Oural» et prône «un accord historique d'association».

Même invocation du général par Jean-Luc Mélenchon: «Le général de Gaulle s'est entendu avec Staline, il s'est également entendu avec Mao. Le moment venu, je trouverai bien le moyen de m'entendre avec monsieur Poutine, il s'agit d'empêcher que la guerre ait lieu sur le continent», prêche le candidat de la France insoumise.  

Marine Le Pen n'est pas en reste: «J'essaie de lutter pour que la France retrouve sa souveraineté, sa liberté et sa politique étrangère harmonieuse et stratégiquement défendue par Charles de Gaulle». Les petits candidats Nicolas Dupont-Aignan et Jacques Cheminade en appellent aussi à la figure historique. Devant le Parlement russe, en 2015, le premier citait déjà de Gaulle en proclamant son «attachement aux nations» tout en dénonçant classiquement l'UE «supranationale et antidémocratique».

De la nécessité du dialogue...

Pour justifier leur attrait pour le président russe, les candidats mettent en avant la nécessité du dialogue et du maintien de la paix. «La Russie est un élément décisif de l'équilibre des forces qui peut pacifier la mondialisation», déclare Marine Le Pen en février.  

«On peut considérer que c'est un adversaire et se préparer à un affrontement, ou alors engager un dialogue sérieux, franc, pour mettre sur pied les conditions de la sécurité en Europe», plaide François Fillon. «Il n'a pas dit qu'il fallait accepter tout ce que la Russie faisait, il a dit qu'il fallait discuter avec la Russie», le défend sa porte-parole Valérie Boyer, lorsqu'Alain Juppé le met en garde contre «l'excès de vodka».

Emmanuel Macron, lui, n'a même pas répondu à l'invitation du Dialogue franco-russe à un débat. Le candidat ne digère pas la salve d'attaques dont il fait l'objet de la part des médias russes et prorusses. La Russie de Poutine «mène une politique dangereuse qui n'hésite pas à s'affranchir du droit international», accuse son programme. Il n'exclue pas pour autant le dialogue, mais celui-ci doit être «exigeant».

Une défiance similaire à celle de Benoît Hamon qui fustige «l'impérialisme agressif de la Russie qu'il faut traiter avec fermeté et certainement pas avec complaisance».

... A l'appel à la levée des sanctions

Fillon ne cesse de réclamer la levée des sanctions imposées à Moscou en raison de son implication dans la crise en Ukraine: Entre Russie et Europe, «notre seule perspective ne peut pas être une confrontation larvée sous un régime de menaces et de sanctions», déclare-t-il à Berlin, en janvier. «Ceux qui en ont subi directement les conséquences en France sont les agriculteurs», insiste Valérie Boyer, sa porte-parole.

«Illégales» selon Mélenchon parce qu'elles ont été imposées à toute l'Europe par l'Allemagne, les sanctions sont «stupides», pour Le Pen puisqu'elles «n'ont rien réglé». «Nous ne croyons pas en une diplomatie de menaces, de sanctions ou en une diplomatie de chantage», professe encore la candidate lors de sa visite à Moscou, fin mars.

L'occasion pour Mélenchon de mettre de l'eau dans sa vodka? «Je n'ai pas d'amitié avec cet homme au point d'aller chercher une poignée de main qui discrédite celui qui la touche», proclame-t-il en déplorant l'escapade de Le Pen, une «terrible erreur». Cela démontre «la différence radicale entre nous, assure son alter-ego Alexis Corbière. D'un côté, ceux qui prônent l'indépendance de la France et de l'autre, ceux qui recherchent l'adoubement de l'oligarchie russe et des nationalistes».

... A la reconnaissance de l'annexion de la Crimée

Marine Le Pen soutient sans barguigner le «rattachement» de la Crimée en 2014 à la Russie. A l'opposé du verdict de la communauté internationale, la candidate considère que l'annexion «n'est pas illégale». «Il y a d'autres précédents de modifications de frontières en Europe», précise Jérôme Rivière, en charge des questions de défense au FN, dont «celles de l'ex-Yougoslavie», soutient-il lors d'un colloque co-organisé par Le Monde et l'ECFR.

Fillon et Mélenchon sont plus vagues. Le républicain avance «la question du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes», tout en affirmant que la question de la Crimée doit être réglée dans le cadre de l'ONU. Mélenchon réclame, lui, «une conférence de sécurité de l'Atlantique à l'Oural pour négocier les frontières», afin de réparer les dégâts causés au moment de la dislocation de l'URSS.

Sortir de l'Otan

Le réchauffement des relations avec Moscou s'accompagne d'une volonté de sortie de la France de l'Otan pour Mélenchon, Asselineau et Cheminade. Moins catégoriques, Le Pen, Dupont-Aignan et Lassalle prônent un retrait de son commandement intégré.  

Soulignant que l'Europe de la défense, «c'est un pilier de l'Otan», le candidat de la France insoumise est convaincu que l'Otan et les Etats-Unis «poussent l'Europe à dégrader ses relations avec la Russie».

Si pour Fillon, l'existence de l'Otan «n'est pas obsolète», «dans beaucoup de cas, la politique américaine qui pilote l'OTAN n'est pas la solution contre le totalitarisme islamique, elle est plutôt le problème».

L'intervention russe en Syrie

Les pro-Poutine épousent grosso modo la grille de lecture du Kremlin sur la Syrie: Assad contre les extrémistes: «Je pense qu'il va régler le problème (...) éliminer Daech» assurait Mélenchon en février 2016. Quelques mois plus tard, face aux accusations de «crimes de guerre» de Moscou et d’Assad à Alep par François Hollande, il ne voit que «des bavardages».  

Dans la même veine, Fillon regrette qu'il n'y ait «jamais eu de volonté de constituer une coalition militaire, stratégique, avec les Russes pour régler le conflit syrien». Pour Le Pen, c'est sûr, la Russie «a porté un sérieux coup au fondamentalisme» par son intervention en Syrie, dit-elle à Moscou.  

Une attitude que dénonce Hamon. Il ne fait pas partie de ceux pour qui Assad «fait partie de la solution politique en Syrie». «Pourquoi? Parce qu'on est inféodé aujourd'hui à Poutine, les obligés de M. Poutine», dit-il en citant Fillon, Le Pen et Mélenchon.  

Le centriste Macron adopte une position ... médiane sur cette question: «Nous ne pouvons pas faire de l'extermination du régime d'Assad un préalable à toute décision. La priorité doit être la lutte contre Daech, Al-Nostra», défend-il sur LCI en novembre dernier.

Source: L’Express et rédaction

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