Penelope Gate: 7 Français sur 10 souhaitent que Fillon renonce à la présidentielle

Le candidat de la droite française François Fillon, empêtré dans l'affaire des emplois présumés fictifs de son épouse, continue imperturbablement à faire campagne, alors que de nouvelles révélations, qui seront diffusées dans le magazine «Envoyé spécial» jeudi soir, devraient fragiliser le candidat encore davantage.

En effet, dans un entretien vidéo accordé en mai 2007 au quotidien britannique The Sunday Telegraph, Penelope Fillon se confie sur sa vie et déclare «je n'ai jamais été son assistante ou quoi que ce soit de ce genre-là», ou encore: «Je ne me suis pas occupée de sa communication non plus».

Par ailleurs, selon un dernier sondage Flash Harris Interactive pour RMC et Atlantico publié jeudi matin, 7 Français sur 10 souhaitent que le candidat renonce à l'élection.

M. Fillon, 62 ans, a déclaré mercredi à des parlementaires vouloir aller sur le terrain et fuir «l'atmosphère irrespirable créée par des médias qui instruisent mon procès à charge jour après jour», selon des propos rapportés par des participants à l'AFP.

Une seule modification est intervenue dans son agenda depuis la publication par l'hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné, mercredi, de nouvelles informations embarrassantes: un déplacement au Liban et en Irak prévu pour ce week-end a été annulé.

L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a appelé les parlementaires à l'aide, leur demandant «de tenir 15 jours» encore derrière lui en attendant les résultats de l'enquête ouverte par le parquet financier de Paris.

«Coup d'Etat institutionnel»

Et il a accusé la gauche au pouvoir de mener contre lui un «coup d'Etat institutionnel». «Cette affaire, on sait d'où elle vient, elle vient du pouvoir, elle vient de la gauche», a-t-il asséné lors d'une réunion à huis clos à son QG de campagne.

L'entourage du président François Hollande a aussitôt riposté: «Le seul pouvoir, en l'occurrence, c'est celui de la justice, qu'on doit laisser travailler».

Deux mois après avoir largement remporté la primaire de la droite, et une semaine seulement après les premières révélations du Canard Enchaîné, M. Fillon est dans une position difficile.

M. Fillon, qui continue de clamer qu'il n'a «rien à se reprocher», a reçu le soutien du comité politique de son parti conservateur Les Républicains (LR).

Les principaux dirigeants LR dénoncent dans une tribune à paraître jeudi dans le quotidien Le Figaro une «tentative de mise à mort» qui vise selon eux à installer «un face à face mortel» entre la gauche et l'extrême droite.

«Il n'y a pas de candidature alternative, les choses sont claires», a martelé le président du Sénat, Gérard Larcher, alors qu'en coulisses, les couteaux sont sortis.

Source: agences et rédaction