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Conseil Iranien pour la reconstruction du Liban: quatre ans au service des Libanais

Conseil Iranien pour la reconstruction du Liban: quatre ans au service des Libanais
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Khoshnavis à al-Intiqad: nous n’avons pas offert l’équivalent des sacrifices du peuple libanais. Nous aurions souhaité que le gouvernement nous traite comme il a traité les autres Etats


Nader Izzidine*

Après la fin de la guerre israélienne contre le Liban en 2006, la population déplacée du sud du Liban s’est réveillée, au matin du 15 août, ne souhaitant qu’une chose, le retour à leurs maisons. Ils sont montés en voiture ou en bus, en direction de leurs villages et villes, sans tenir compte ni des bombes à fragmentation ni des voix haineuses leur ayant ordonné de rester où ils sont, mûs par leur amour de la terre qui les a fait ignorer la destruction de leurs maisons. Mais les gens furent stupéfaits, dès leur arrivée, par l’effroyable crime israélien qui n’a épargné ni les humains, ni les pierres, ni l’asphalte ni les arbres. Ils ont cependant accepté le défi. Au même moment, certains Etats avaient déjà pris les premières mesures pour aider la population, dans tous les domaines. Les dons ont commencé à venir de tous côtés. Mais seule une infime partie est parvenue à ceux qui étaient supposés en profiter prioritairement, et les sommes accordées sont passées d’une poche à l’autre. D’autres pays ont préféré s’occuper de ces dons par eux-mêmes, leurs travaux furent visibles malgré les tentatives de certains de masquer leurs réalisations. Parmi ces Etats figure la République Islamique d’Iran.
L’ingénieur Hussam Khoshnavis, président du conseil iranien de la reconstruction du Liban a déclaré dans une entretien avec al-Intiqad: "dès la fin de l’agression israélienne contre le Liban en août 2006, une importante délégation de la république islamique d’Iran, présidée par le collaborateur du président de la république et composée de plusieurs ministres et vice-ministres, est arrivée à Beyrouth, exprimant notre solidarité avec le Liban officiel et populaire, et notre douleur à cause des nombreux martyrs et blessés. Nous avons affirmé aux responsables officiels que le peuple iranien était prêt à aider le peuple libanais ».
« En tant qu’Etat basé sur l’islam, la république islamique est un régime élu par la population qui s’appuie sur la parole du messager de Dieu: « quiconque ne s’intéresse pas aux affaires des musulmans n’est pas musulman ». Il s’agit de notre idéal, au cœur de notre doctrine et nous en sommes fiers. Dans la république islamique d’Iran, cette responsabilité incombe à notre président et notre Etat. Ils ont pris l’initiative dans ce sens, ont pris la décision et nous ont chargés de l’exécuter. Un ordre officiel a été émis pour que nous puissions venir au Liban avec cette délégation et suivre les étapes de l’exécution des
travaux ».


Les projets du conseil
«En tant que délégation officielle, nous avons tenu des rencontres officielles avec l’Etat, soit le président de la république et le président de l’assemblée nationale, et notre relation fut directe avec le gouvernement libanais en tant que responsable de la reconstruction du Liban».
Quant aux projets effectués par le conseil, Khoshnavis a indiqué qu'après les premières séances avec les ministres libanais, nous avions déclaré être prêt à gérer cette crise, à cause de notre longue expérience. Nous avons insisté sur les projets d’utilité publique, dont la construction des ponts, l’amélioration des routes, les projets électriques, les réseaux de téléphone et
d’écoulement des eaux, des travaux d’infrastructure en général. Nous avions pris d’abord en charge la reconstruction des écoles détruites, dans la banlieue sud, au sud et dans la Békaa, avant la rentrée scolaire, comme nous avons construit les lieux de culte, les centres de santé et d’éducation. Nous avons aidé les municipalités dans le domaine de la propreté et de
l’enlèvement des décombres de la guerre, posé les trottoirs, asphalté les routes et entrepris des travaux d’embellissement. Nous avons de même installé des bibliothèques publiques, des salles de sport et des terrains de foot. Tout ceci dans le cadre des travaux d’intérêt public, ce qui est d’une grande importance pour nous.


Les problèmes et les entraves
A ce propos, M. Khoshnavis a dit: nous avons fait face au début à certains problèmes partiels et simples, sans que cela n’ait d’effets sur nous. Parfois, sont apparus certains problèmes politiques sensibles, qui ont eu des effets négatifs sur notre travail mais non directement sur le conseil. Nous ne travaillions pas pour une partie au détriment d’une autre, mais nous accomplissions notre devoir religieux et humain, qui se limite à exécuter les projets sans intervenir dans les questions politiques. Il a ajouté : « nous aurions souhaité que le gouvernement libanais nous traite, à ce moment, comme il traite d’autres parties qui ont aidé le Liban en le proclamant dans les journaux officiels et les conférences de presse. Nous aurions souhaité avoir le même traitement et que le gouvernement annonce les projets que nous avions entrepris. Par exemple, le 9 octobre 2006, j’ai rencontré, en présence de l’ambassadeur iranien, le ministre de l’éducation d’alors, Khaled Qabbani et nous lui avons annoncé que nous avons fini la restauration de 45 écoles. Nous lui avions demandé juste d’inaugurer officiellement ces écoles, mais il s’est excusé prétextant qu’ils n’ont inauguré aucun projet des autres Etats. Nous avons transmis la demande au bureau du premier ministre qui nous a promis de suivre l’ffaire, mais la réponse qui est nous parvenue était que les centres éducatifs que nous avions restaurés avaient un caractère particulier, et qu’ils n’inauguraient pas les écoles privées. Nous aurions bien voulu qu’ils le fassent, mais ils ne sont pas venus ».
« Nous n’avons pas été irrités, mais nous avons été surpris au début de 2007 lorsque le premier ministre d’alors avait répondu, lors d’une conférence de presse, à une question portant sur les projets exécutés par l’Iran qu’il n’en savait rien ! Nous avions quand même remis au gouvernement un rapport détaillé, dès le 9 octobre 2006, sur les écoles que nous avions reconstruites. C’est un manque de respect envers la république islamique d’Iran. Nous n’agissons pas pour recevoir des louanges de la part du gouvernement libanais mais nous avons été irrités car le chef de gouvernement a été plus ou moins méprisant envers l’Iran. Nous n’avions pas regardé l’identité du responsable de l’école détruite ni son appartenance confessionnelle, car nous accomplissions notre devoir, de la meilleure manière qui soit, et pour tout le monde. Nous n’avions posé aucune condition à l’Etat libanais avant de fournir cette aide.
Le président du conseil iranien poursuit : « nous avions mené en Iran huit ans d’une guerre qui nous a été imposée, et 6 millions d’Iraniens y ont participé, ce qui n’est pas peu, et j’en fais partie. J’ai une expérience dans ce domaine. Après la guerre, il y avait un territoire aussi étendu que le Liban truffé de mines, de bombes et d’explosifs, et nous avions donné beaucoup de martyrs dans ce domaine. L’estimation des pertes dues à cause de cette guerre s’élève à mille milliards de dollars, et personne ne nous avait aidés, comme au Liban. Nous avions mené la révolution, et la guerre n’était pas contre l’Irak seulement, pendant ces huit ans, mais contre la majeure partie des Etats de la région, et ensuite, nous avons reconstruit notre pays par nous-mêmes, et l’un des aspects fut le déminage ».
« Je ne veux pas être orgueilleux par rapport à nos réalisations, mais ce que je souhaite dire c’est que nous avions proposé au gouvernement libanais de profiter de notre expérience, notamment dans le déminage, mais certaines parties politiques au Liban n’ont pas voulu notre aide, bien que nous ayions rencontré le chef de l’armée et lui avions fait part de notre disponibilité. La question qui se pose ici est qui a subi le préjudice de ce refus ? Est-ce nous ? Ou les parties politiques qui nous l’ont interdit. Ou bien les malheureux qui ont été touchés par l’explosion des mines. Finalement, certains n’ont jamais voulu que nous aidions notre peuple au sud, mais malgré tout, nous ne reviendrons pas sur le passé pour nous rappeler les mauvais souvenirs de cette période.


Le budget
A peine commençons-nous à parler du budget que le président du conseil dit : « il est impossible de réduire ce que nous avions fait par les chiffres. Le budget n’est pas des chiffres, mais des actes. Comment pouvons-nous d’ailleurs parler de chiffres face aux sacrifices offerts et inestimables du peuple libanais ?
Pour les coûts du projet, nous disons : nous avons mis en place 141 centres éducatifs, 73 lieux de culte (églises, mosquées et hussayniya), 19 centres de soins (hôpitaux, dispensaires), 14 ponts majeurs, 341 ponts mineurs, 300 kms de routes principales, 384 de routes secondaires, 110 projets relatifs à l’électricité, 380 projets de services aux municipalités, 88 projets d’infrastructure, 151 projets d’embellissement, 60 outils divers pour aider les projets, 43 terrains de sports, 35 bibliothèques publiques, et des dizaines d’autres projets. C’est notre budget. Il faut les considérer du point de vue de leur utilité publique et non de celui de leur coût. Cependant, nous n’avons rien offert par rapport aux sacrifices du peuple libanais, rien n’équivaut au sang, à la fermeté, à l’exil et la protection du pays. Quel chiffre pourrait équivaloir ces sacrifices ?

Avenir du conseil
Concernant l’avenir, le président du conseil dit : « nous avons signé des contrats avec des parties offiicelles liées à des ministères et autres, et nous prévoyons, jusqu’à 2011, de terminer les projets que nous avions pris en charge. C’est notre priorité. Ensuite, concernant les régions défavorisées comme la Bekaa, le sud et quelques quartiers de la banlieue sud de Beyrouth, je pense que nous allons entreprendre de les aider. Lorsque j’ai visité des quartiers, comme Hayy Sollom et Laylaki, j’ai ressenti de la honte, car elles sont privées de toutes les bases de la vie, comme l’eau, l’électricité, l’évacuation des eaux etc…


*Source: al Intiqad

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