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L’année de la chute pour l’Arabie Saoudite: un retrait sur tous les fronts

L’année de la chute pour l’Arabie Saoudite: un retrait sur tous les fronts
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L’année 2016 était une année particulièrement sombre pour l'Arabie Saoudite. Dans la deuxième année du règne du roi Salman bin Abdul Aziz, et un an après le lancement de la nouvelle politique économique du second prince héritier au trône le prince Mohammed bin Salman, Riyad fait face à des problèmes majeurs, les prix du pétrole en baisse, une détérioration de la situation économique intérieure, et la submersion dans le bourbier du Yémen, face à la montée de l'Iran.

L’année de la chute pour l’Arabie Saoudite: un retrait sur tous les fronts

Avec l'élection de Donald Trump, président des États-Unis, Riyad se trouve devant un scénario mystérieux face à une administration américaine différente de ses précédentes. En fin de l’année 2016 le royaume saoudien se retrouve en chute libre sur tous les fronts.

En Janvier dernier, Mohammed bin Salman, qui dirige pratiquement l'Arabie Saoudite, a annoncé la fin de l’époque «d’hibernation» dans la politique étrangère de l'Arabie Saoudite, et sa détermination à repousser l'Iran. Les mercenaires syriens soutenus par le prince semblaient invincibles à Alep, les chefs de l’armée saoudienne parlaient avec une grande arrogance de la conquête rapide de la capitale yéménite Sanaa contrôlée par les Houthis, en plus de la volonté saoudienne d’interdire à l'Iran et son allié «Hezbollah», d’imposer leur choix pour la présidence libanaise. Les chefs saoudiens revendiquaient la faillite de l’Iran, par l’inondation du marché de pétrole, loin de la volonté des partenaires de l'organisation des pays producteurs de pétrole «OPEP».

L'ambassadeur saoudien Thamer Sabhan qui était retourné en Irak pour la première fois depuis 25 ans, s’est précipité à quitter la capitale irakienne Bagdad après l’humiliation qu'il a subie des politiciens irakiens, qui dirigent leur attention vers Téhéran.

Après avoir été bombardés par les Iraniens et les Russes et les forces syriennes, les mercenaires sont au bout de la défaite à Alep. Les saoudiens ont été forcés à accepter le candidat à la présidence libanaise soutenu par l'Iran.

Lors de la conférence de l'Organisation «OPEP» tenue le 30 Novembre dernier, l’Arabie saoudite a cédé à la demande de L’OPEP de supporter une partie des réductions de la production de pétrole pour remonter les prix. Face à cela, l'Iran a été autorisée à augmenter sa part de la production de pétrole au niveau qu'il était avant l'imposition de sanctions.

Selon le politicien américain et le spécialiste dans la lutte contre le terrorisme Bruce Riedel, qui a servi comme conseiller à quatre présidents américains dans les questions concernant le Moyen-Orient et l’Asie du Sud-Est, la décision de L’OPEP, de diminuer les exportations de pétrole est une «défaite implicite» à l'Arabie Saoudite.

Riedel a estimé que l'Arabie saoudite avait rejeté toute demande de réduction des exportations ne comprenant pas l'Iran, mais «OPEP» a finalement accepté d'augmenter les exportations de pétrole de l'Iran, tandis que l'Arabie Saoudite a porté le poids de la réduction des exportations.

Quant à la guerre contre le Yémen, le magazine britannique «Economist»  a expliqué que les Houthis sont déterminés à priver le royaume saoudien d’une fin  gracieuse de la guerre. Par ailleurs, ils continuent à mener des attaques à la frontière saoudienne, et ont annoncé leur nouveau gouvernement la semaine dernière, contrairement à la volonté du prince Bin Salman qui voulait un gouvernement auquel participerait le président yéménite en exil. Le magazine a reporté les déclarations d’un responsable iranien qui a affirmé que «le Yémen sera le Vietnam de l’Arabie Saoudite et qui entrainera à la boue le prestige de l'armée et de la diplomatie saoudienne», ajoutant que «si l'Arabie Saoudite accepte d’abandonner le reste de la région, l'Iran lui permettra de conserver le Bahreïn».

À son tour, Riedel a déclaré que la guerre contre le Yémen «a coûté cher à l’Arabie Saoudite à court et à long terme notamment après la déclaration du prince Bin Salman de la vision 2030 qui appelle à la réduction des dépenses militaires».

Le rapport du magazine «Economist» estime que «la baisse de la fortune de l'Arabie Saoudite est liée aux succès du soutien fournis par l'Iran à ses alliés, notamment au président syrien Bachar al-Assad, à l'armée irakienne et au Hezbollah libanais».

Le magazine a évoqué la parole du général Ahmad Assiri, conseillé du second prince héritier Bin Salman, au sujet de la guerre contre le Yémen, lorsqu’il a dit «ils nous ont entourés de milices». Il a également souligné que «l'Arabie saoudite est en train de perdre son (soft power), avec la réduction du soutien à ses alliés sunnites, qui ont commencé à chercher de nouveaux alliés».  Selon le magazine britannique, suite la faillite de l’entreprise de construction (Saudi Oger), en raison de la nouvelle politique de dépenses publiques, Saad al-Hariria été forcé d’accepter le poste de premier ministre libanais, avec comme chef d’état le général Michel Aoun allié du Hezbollah. Ajoutant que le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a commencé son rapprochement avec la Syrie, la Russie, et même l'Iran, après que l'Arabie saoudite a décidé d’arrêter les livraisons gratuites de pétrole à l’Egypte.

En ce qui concerne la loi «Jasta» qui permet aux familles des victimes des attentats du 11 Septembre de poursuivre l'Arabie Saoudite, Riedel a estimé que cette loi représente un grand revers pour les alliés de l'Arabie Saoudite à Washington, rappelant que le président élu Donald Trump a soutenu cette loi.

Adnan al-Tabtabai, directeur exécutif de l'Institut allemand «Carbo» de recherche et d'études, qui dirige les pourparlers informels entre les Saoudiens et les Iraniens, a déclaré pour l’«Economist» que «les deux pays (l'Arabie Saoudite et l'Iran) misent sur le temps». Le rapport a souligné que les deux pays craignent les actions hâtives de Trump, de sorte qu'un prince saoudien a demandé au président élu d’annuler l'accord nucléaire iranien, ajoutant que les deux pays ne savent pas si Trump durcira les sanctions contre l'Iran, ou renforcera la loi «Jasta». Le magazine britannique a noté que malgré l'influence des radicaux des deux camps, «aucun d'eux ne voudraient se voir glisser dans une guerre directe».

Article paru dans le quotidien As-Safir, traduit par l’équipe du site

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