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Libération de Mossoul ou démantèlement de l’Irak ?

Libération de Mossoul ou démantèlement de l’Irak ?
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Par Akil Cheikh Hussein

Il est à craindre de voir le combat pour la libération de Mossoul du joug de «Daech» devenir plus catastrophique pour l’Irak, mais aussi pour la Syrie, que celui de l’occupation, il y a plus de deux ans, par «Daech», de Mossoul et du reste de la province de Ninive ainsi que de plusieurs autres provinces au nord et à l’ouest de l’Irak.

Libération de Mossoul ou démantèlement de l’Irak ?

Non seulement parce que «Daech» n’abandonnera pas facilement la ville puisqu’il s’apprête à défendre ses positions en y installant des fortifications. Et non seulement parce que plus d’un million de ses habitants civils sont transformés par «Daech», qu’on le veuille ou non, en boucliers humains. Mais parce que l’assemblage nettement bizarre des forces qui participent à la libération de la ville ne présente pas la volonté et l’homogénéité nécessaires pour réussir cette opération de libération.

De plus, il existe, entre les éléments constitutifs de cet assemblage  des véritables possibilités d’altercation, avant le dénouement d’un combat qui peut ne pas toucher à sa fin dans un avenir proche. Cela peut à son tour poser la possibilité de l’incapacité de la libération de la ville conjointement à la possibilité, pour certaines parties, de se trouver au milieu d’un bain de sang qui pourrait être, lui et non la libération de Mossoul, le véritable objectif visé par les Etats-Unis et leurs alliés.

Les indicateurs du manque d’homogénéité dans les positions et les objectifs sont clairement visibles à des niveaux dont le manque de loyauté et de sincérité chez l’Alliance dirigée par Washington contre «Daech». Cette alliance prétend vouloir frapper «Daech», mais elle ne rate aucune occasion lui permettant de fournir de l’aide à cette organisation créée principalement par Washington. Aujourd’hui, des informations influent pour affirmer qu’au lieu de frapper «Daech», l’Alliance est en train d’œuvrer pour permettre à ses «combattants» de se déplacer vers Raqqa en Syrie, et ce en dépit des allégations étasuniennes selon lesquelles le moment s’approche de la libération de Raqqa, la capitale syrienne de «Daech», avant même d’en finir avec Mossoul.

Si l’on place cette question de la libération de Raqqa dans la catégorie des mensonges habituels que Washington met au service de ses visées belliqueuses, le transfert des combattants daéchiens de Mossoul vers Raqqa et autres régions syriennes se fait parce que d’autres missions mises au point par Washington et ses alliés les attendent en Syrie. Ces missions font partie intégrante,  comme tout le monde le sait, du plan visant au démantèlement de la région et qui est parrainé par Washington et Tel-Aviv qui tiennent à affaiblir les positions de l’axe de la Résistance.

Il va de soi que Washington ne peut œuvrer dans le sens de déplacer Daech vers la Syrie si elle n’est pas rassurée quant à la bonne marche de la situation dans et autour de Mossoul d’une manière conforme à ses intérêts. En effet, ces deux alliés représentés par la Turquie d’Erdogan, le Kurdistan de Barazani et, peut-être par des groupes irakiens  d’appartenances plus ou moins proches de «Daech», tous ceux-là font partie du front dirigé par Washington et attelé à la tâche d’empêcher le retour de Mossoul dans le giron de la patrie irakienne unifiée et rassembleuse. Cela veut dire qu’après sa libération, Mossoul sera un problème plus grand que celui de Mossoul avant sa libération.

Mais le problème qui se pose maintenant consiste dans l’absence, chez toutes les parties qui participent à la libération de Mossoul, d’une vision commune en ce qui concerne l’avenir proche de la ville. Le soutien apporté par Washington au Kurdistan irakien encourage les Kurdes à œuvrer pour l’annexion de Mossoul à leur Kurdistan  qui est, selon plus d’un observateur, prêt à proclamer son indépendance vis-à-vis de l’Irak. De même, la Turquie, membre de l’Otan et ayant des bonnes relations avec les Etats-Unis et l’entité sioniste, espère pouvoir annexer Mossoul et Alep : Erdogan a dernièrement parlé de ce qu’il a appelé les frontières sud «Imposées» à la Turquie depuis cent ans.

On peut donc s’attendre à un conflit entre les deux alliés, turc et kurde. Ce conflit peut devenir plus ardent puisque le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui est engagé dans une guerre sans merci contre la Turquie figure parmi les parties qui participent à l’opération de libération de Mossoul.

D’autre part, l’armée irakienne, la Mobilisation Populaire (al-Hashd al-Sha’bi) et d’autres forces irakiennes constituent la partie qui pèse le plus dans le combat pour Mossoul. Pour cette partie, la libération de la ville s’inscrit dans la ligne de l’action visant à préserver l’unité de l’Irak et son identité en tant que partie intégrante de l’axe de la Résistance et de la Libération dans la région.

Tout comme la Syrie d’Assad, l’Iran et le Hezbollah, l’Irak tel qu’il est présenté ci-haut est ce que cherche l’alliance sioniste, étasunienne et pseudo-arabe à liquider. D’où, le combat contre «Daech» à Mossoul devient un slogan assez vague qui cache un complot visant l’armée irakienne et les forces irakiennes qui participent à ce combat. Quant à «Daech» prétendument visé par l’axe de l’hégémonie, il n’est, avec les organisations analogues, qu’un instrument utilisé par cet axe comme prétexte pour justifier ses guerres d’agression contre la région.

Source : French.alahednews

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