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Le délai accordé par le parti de Dieu aux médiateurs sur le point d’expirer...(L’Orient le Jour)

Le délai accordé par le parti de Dieu aux médiateurs sur le point d’expirer...(L’Orient le Jour)
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Scarlett Haddad

C'est en principe le 11 octobre que le délai accordé par le Hezbollah aux « efforts arabes de règlement de la crise autour de l'acte d'accusation » expire. Le secrétaire général du parti compte en effet prononcer un discours à l'occasion de la « Journée du martyr», dans lequel il devrait expliquer l'attitude du Hezbollah à l'égard de l'acte d'accusation attendu et du TSL, d'autant que des informations de plus en précises circulent sur une convocation par les enquêteurs internationaux de certains membres du Hezbollah après la fête du Fitr, convocation à laquelle ceux-ci n'ont pas répondu.
Des sources proches du Hezbollah affirment ainsi que celui-ci est désormais pratiquement convaincu que les promesses qui lui ont été faites de régler ce problème à la suite du sommet saoudo-libano-syrien ne porteront pas leurs fruits et qu'il sera probablement obligé de mener la confrontation avec le TSL jusqu'au bout. Il laissera toutefois la porte ouverte aux contacts arabes et internationaux, en reprenant sa campagne à échelons, gravissant à chaque étape une marche dans l'espoir de pouvoir s'arrêter en chemin.
Les mêmes sources ajoutent que les propos de l'ambassadeur de France au quotidien an-Nahar ont constitué un indice déterminant dans cette conviction du Hezbollah, puisqu'ils laissaient entendre (du moins selon l'interprétation du Hezbollah) que le contenu de l'acte d'accusation est déjà fixé, mais qu'il ne devrait pas modifier l'attitude de la France à l'égard de ce parti. Ces propos sont d'ailleurs intervenus à un moment où un quotidien libanais de langue arabe avait annoncé que l'ambassadeur Denis Pietton avait demandé à rencontrer le secrétaire général du Hezbollah, information que les deux parties concernées avaient refusé de confirmer ou d'infirmer.
Pour le Hezbollah, la France a joué un rôle déterminant dans la création du Tribunal spécial pour le Liban puisqu'en février 2005, c'était le président français de l'époque Jacques Chirac qui en avait lancé l'idée et le président américain George Bush l'avait aussitôt adoptée. D'ailleurs, après le sommet tripartite syro-saoudo-libanais, le président syrien avait envoyé un émissaire à son homologue français pour lui expliquer la gravité de la menace que représenterait pour le Liban la publication d'un acte d'accusation qui mettrait en cause des membres du Hezbollah dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Des sources proches de la Syrie avaient alors confié au Hezbollah que le président français ne semblait pas très convaincu de la gravité de cette menace et il aurait même répondu à son interlocuteur que la décision ne lui appartient pas. Mais en même temps, il aurait promis au président syrien, mais aussi à l'émissaire du roi Abdallah d'Arabie, de faire de son mieux pour obtenir un report de la publication de l'acte d'accusation. Le Hezbollah a été informé quelque temps plus tard que celle-ci aurait lieu en décembre. Mais les déclarations de l'ambassadeur de France ainsi que d'autres échos ont confirmé son impression que le contenu pointerait du doigt le Hezbollah. Ce qui, pour lui, est inacceptable. Il a donc décidé de reprendre sa campagne - qui, en fait n'a jamais cessé, mais qui a connu des moments de basse intensité - et c'est le président de la Chambre Nabih Berry qui a le mieux exprimé l'impression dégagée par les propos attribués à l'ambassadeur en les qualifiant de « pas rassurants ».
Les sources proches du parti précisent que celui-ci déploie ses efforts dans deux sens : d'abord, il cherche à empêcher une accusation contre certains de ses membres en multipliant les menaces, pour montrer qu'elle aurait de graves répercussions sur la situation libanaise, et en présentant des indices et des présomptions mettant en cause Israël, ensuite il tente de discréditer le TSL pour que, si l'acte d'accusation devait quand même accuser ses membres et être publié, il serait aussitôt vidé de son contenu par la campagne menée contre lui et grâce à la consolidation de la solidarité interne autour de lui. Il est certain qu'il préfère la première option, mais il garde toutes les possibilités en tête.
Selon une source de l'opposition, pour comprendre la démarche du Hezbollah, il faudrait suivre les propos du leader druze Walid Joumblatt. Ce dernier avait commencé par parler du dossier des faux témoins le 4 août. Le 19 août, il avait affirmé que l'acte d'accusation attendu du TSL serait une application indirecte de la résolution 1559. Dans un entretien télévisé, il avait ensuite lancé l'idée de l'annulation du TSL par une décision prise à l'unanimité des Libanais et enfin hier, au cours de la réception en l'honneur de l'ambassadeur de Russie, il a lancé : « Si le TSL pouvait ne pas avoir existé ... »
C'est aussi Joumblatt qui a envoyé le ministre des Travaux publics et des Transports Ghazi Aridi chez le secrétaire général du Hezbollah pour une tentative de médiation entre ce dernier et le Premier ministre Saad Hariri. Les portes ne sont donc pas encore fermées, mais pour combien de temps?

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