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Les États-Unis «terrorisent» des banques européennes pour qu’elles restent à l’écart de l’Iran

Les États-Unis «terrorisent» des banques européennes pour qu’elles restent à l’écart de l’Iran
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Le Trésor américain a «quelque peu terrorisé» les banques européennes afin qu’elles ne reprennent pas les échanges avec l’Iran en dépit des promesses occidentales de lever les sanctions, a déclaré un haut responsable iranien à Middle East Eye.

Les États-Unis «terrorisent» des banques européennes pour qu’elles restent à l’écart de l’Iran

Amir Hossein Zamaninia, vice-ministre du Pétrole pour le commerce et les affaires internationales, a accusé le service de contrôle des actifs étrangers du Trésor américain (Office of Foreign Assets Control, OFAC), qui supervise le programme de sanctions des États-Unis, d’omettre délibérément de préciser comment les banques et les investisseurs européens sont autorisés à opérer en Iran sans tomber sous le coup de la loi américaine.

Les sanctions multilatérales mandatées par le Conseil de sécurité des Nations unies ont été levées en janvier, mais les États-Unis imposent encore un certain nombre de leurs propres sanctions, ce qui complique les affaires.

«Les banques européennes éprouvent une certaine réticence, disons, en termes d’incertitude concernant la décision de l’OFAC si elles s’engagent. Cela relève plus d’un problème psychologique que juridique», selon Zamaninia.

L’irritation du ministre quant à la lenteur de la levée des sanctions, laquelle se reflète dans les remarques d’autres responsables à MEE cette semaine, montre à quel point le gouvernement iranien tout comme les Iraniens lambda sont déçus des résultats de l’accord nucléaire de l’an dernier, sept mois après le début prévu de la levée des sanctions promise.

L’OFAC n’a pas encore délivré les licences pour l’expédition des avions de ligne Airbus et Boeing, que les Iraniens ont accepté d’acheter et sont désireux de recevoir.

Le leader de la Révolution islamque d’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, a accusé les États-Unis d’obstruction dans un discours en avril.

«Sur le papier, les États-Unis permettent aux banques étrangères de traiter avec l’Iran, mais en pratique ils créent une iranophobie afin que personne ne fasse affaire avec le pays», avait-il déclaré.

Quatre mois plus tard, peu de choses ont changé. Le problème de l’Iran n’est pas l’obtention des sommes dues par des étrangers pour des marchandises iraniennes ni l’argent gelé dans des banques étrangères depuis que les sanctions ont été imposées en 2012, selon Zamaninia. Cela a été progressivement transféré à l’Iran.

La difficulté tient au fait que les actions du Trésor américain retardent les nouveaux investissements étrangers et les nouvelles transactions bancaires.

Le ministre a toutefois essayé de paraître optimiste, affirmant que la question avait été «abordée».

«Il y a un certain nombre de banques de taille intermédiaire qui travaillent désormais avec l’Iran et je pense que peu à peu les grandes banques vont suivre le plus tôt possible. Lorsque la première grande banque aura amorcé le mouvement, les autres suivront», a-t-il estimé.

A également fait part de sa frustration à MEE Mansour Moazami, le vice-ministre de l’Industrie, qui préside également le conseil d’administration de la principale organisation d’investissement iranienne, l’Organisation de développement industriel et de rénovation de l’Iran (IDRO).

L’IDRO est un partenaire de dizaines de coentreprises avec des sociétés étrangères et espérait développer de nouveaux partenariats maintenant que les sanctions sont censées être de l’histoire ancienne.

«L’augmentation des investissements étrangers est en deçà de nos attentes parce que les Américains ne coopèrent pas. Nous attendons des États-Unis qu’ils respectent le plan d’action global conjoint [nom officiel de l’accord en vertu duquel l’Iran a modéré la plupart de ses activités nucléaires en échange de la levée des sanctions]. Notre peuple attend vraiment que les pays remplissent leurs engagements», a indiqué Moazami.

Toute est prêt pour les investissements étrangers en Iran, a-t-il insisté, comparant la position du pays vis-à-vis du reste de la région. «Regardez nos voisins. Nous sommes en paix. Nous avons une bonne sécurité», a-t-il ajouté.

Source : Middle East Eye

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