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Cazeneuve précise les contours de la Fondation pour l’islam de France

Cazeneuve précise les contours de la Fondation pour l’islam de France
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Le gouvernement doit s’illustrer, lundi 29 août, dans ce qu’il nomme l’élaboration d’un «islam de France».

Cazeneuve précise les contours de la Fondation pour l’islam de France

Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, va procéder à une série de «consultations» auprès de membres du Conseil français du culte musulman (CFCM) mais aussi de «personnalités de la société civile » et de parlementaires, alors que la polémique sur le «burkini» a monopolisé le débat politique ces dernières semaines.

La mise sur pied, d’ici au mois de novembre, de deux institutions sera au cœur de ces discussions : une Fondation pour l’islam de France, à visée culturelle, et une seconde à visée cultuelle. L’idée d’une Fondation des œuvres de l’islam remonte à 2005 et avait été lancée par l’ancien premier ministre Dominique de Villepin ; elle était restée lettre morte.

«Cette journée constitue une nouvelle étape (...) pour réussir la construction d’un islam de France dans le respect des valeurs de la République », a redit Cazeneuve dans un entretien, lundi, au journal La Croix. En juin 2015, le ministère de l’intérieur avait annoncé une réflexion sur une nouvelle structure lors de la première réunion de l’instance de dialogue avec l’islam.

Budget de plusieurs millions

La première fondation, qui doit être présidée par l’ancien ministre de l’intérieur Jean-Pierre Chevènement, «a vocation à soutenir des projets, dans les domaines de l’éducation, de la culture, de l’engagement des jeunes, a détaillé M. Cazeneuve. Elle pourra prendre en charge la formation profane des imams, le développement de la recherche en islamologie, être un acteur d’une meilleure connaissance de l’islam à travers ses productions littéraires et artistiques».

Elle a été pensée sur le modèle de fondations d’utilité publique déjà existantes comme celle du judaïsme français, du protestantisme ou encore la fondation Notre-Dame, qui ont des budgets de plusieurs dizaines de millions d’euros.

La Fondation pour l’islam de France va, elle, partir sur une base plus modeste. Des entreprises privées ainsi que des personnes physiques désireuses d’opportunités de défiscalisation ont vocation à être approchées. En attendant, l’Etat abondera à son capital à hauteur d’environ un million d’euros, précise l’entourage de Bernard Cazeneuve. De même, la dotation non employée d’un million d’euros faite par l’industriel Serge Dassaut à l’ancienne structure de M. de Villepin lui sera transférée.

Le conseil d’administration de la nouvelle institution comptera onze membres dont trois représentants des ministères de l’intérieur, de la culture et de l’éducation nationale, le président du CFCM, deux membres d’un «comité des donateurs» et cinq personnalités qualifiées. Il s’agit, en plus de Jean-Pierre Chevènement, de l’islamologue réformateur Ghaleb Bencheikh, de l’écrivain marocain Tahar Ben Jelloun, du recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, et de la cadre supérieure Najoua Arduini-Elatfani, qui a présidé le Club XXIe siècle, un lobby agrégeant des personnalités issues de la «diversité».

«Cette nouvelle structure sera le pont entre la République et les musulmans de France», ambitionne Cazeneuve.

Un directeur général sera nommé aux côtés de Chevènement. «Il ou elle sera musulman», précise Anouar Kbibech, président du CFCM. Le choix de Jean-Pierre Chevènement, 77 ans et non musulman, a suscité une incompréhension, redoublée lorsque, dans un entretien au Parisien, le 15 août, et en pleine polémique sur le burkini, M. Chevènement a invité les musulmans à «la discrétion» dans l’espace public «dans cette période difficile».

Interrogé sur les conséquences de la décision du Conseil d’Etat qui, vendredi 26 août, a cassé un arrêté antiburkini, et tandis que la droite appelle à l’adoption d’une loi, le ministre de l’intérieur a rappelé dans La Croix que le gouvernement «refuse de légiférer sur ce sujet car une loi serait inconstitutionnelle, inefficace et de nature à susciter des antagonismes et d’irréparables tensions».

Source : lemonde.fr

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