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Le Sud-Soudan dans son «Printemps» ensanglanté

Le Sud-Soudan dans son «Printemps» ensanglanté
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Par Akil Cheikh Hussein

A peine le Soudan du Sud poussé par les puissances hégémoniques a-t-il pu se séparer du Nord pour fonder son Etat indépendant, ces mêmes puissances l’ont précipité dans une guerre civile destructrice sur la voie de sa transformation en terre brûlée afin de faire main basse sur ses richesses en matière d’eau, de pétrole et autres ressources.

Le Sud-Soudan dans son «Printemps» ensanglanté

Le Soudan du Sud a, lui aussi, son Printemps. Celui-ci a débuté avec le référendum de janvier 2011, lorsque ses habitants ont massivement voté pour la séparation d’avec le Nord. Les fleurs de ce Printemps ont éclaté de toute leur splendeur avec l’indépendance en juillet de la même année. Et la naissance a eu lieu de la «République du Soudan du Sud» avec son drapeau dans lequel -puisque la révolution fut, dans une grande mesure, une révolution de couleur- rayonnent sept couleurs autour d’une étoile jaune.

Larges espoirs

Les deux premières années de l’âge de cette république sont passées sans problèmes au milieu de l’euphorie des cercles impérialistes et israéliennes et l’allégresse des régimes et des institutions arabes qui tournent dans l’orbite du Royaume saoudite et des autres régimes du Golfe. Rien de plus normal, car le régime d’Omar el-Bachir fut encore proche de l’axe de la Libération et de la Résistance…

Sans bien sûr oublier les larges espoirs des Sudistes qui étaient certains de leur procession vers un avenir brillant dans une atmosphère de prospérité économique, de liberté et de démocratie parmi d’autres acquis promis.

Les deux ans sont passés sans que l’allégresse et l’euphorie de croitre car tout allait au Sud-Soudan conformément aux désirs des puissances hégémoniques et à leur plan infernal visant, après la mise en pièce du Soudan, faire subir un sort pareil au Sud-Soudan.

C’est ainsi qu’en juillet 2013,  le président du Sud-Soudan, Salva Kiir Mayardit, fait démettre de ses  fonctions le vice-président, Riek Machar, avec un grand nombre de dirigeants de premier rang  du «Mouvement Populaire de Libération du Soudan».

Tout alors était prêt à l’éclatement de la guerre qui a divisé le Sud-Soudan en deux camps opposés, et ce à partir de décembre 2013. Le Printemps du Soudan du Sud s’est ainsi transformé en une saison sombre et peuplé de cadavres, des couleurs du sang et de destruction et de drames.

Des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de réfugiés. Voilà l’un des résultats des affrontements qui ont eu lieu entre les deux plus grands dirigeants du Mouvement Populaire et de son bras armé connu sous le nom de «l’Armée Populaire pour la Libération du Soudan». Cette armée avait, durant une vingtaine d’années,  combattu l’armée soudanaise dans le cadre de sanglantes tentatives séparatistes encouragées par les britanniques depuis les années cinquante, c’est-à-dire juste avec l’indépendance, en 1956, du Soudan vis-à-vis de la colonisation  britannique.

Une Nouvelle guerre

Les confrontations armées ont duré pendant un an et demi pour se terminer en août 2015 avec un cessez-le-feu signé à Khartoum. Conformément à l’accord, Machar regagna Juba aussi bien que son ancien poste en tant que vice-président. Un gouvernement d’unité nationale fut par la suite formé.

Pourtant, cela n’était pas suffisant pour le retour de la stabilité au Soudan du Sud. Au début de ce mois de Juillet, un accrochage a eu lieu à Juba entre des militaires partisans de Salva Kiir d’un côté et de Machar de l’autre dans lequel des dizaines de soldats ont été tués. Les affrontements ont rapidement gagné d’autres localités, alors que des instances internationales demandaient l’arrêt des hostilités et accusaient les belligérants de perpétrer des crimes de guerre.

Les informations qui arrivent maintenant du Soudan du Sud affirment qu’un cessez le feu a été signé et que le calme règne dans la capitale. Mais il est clair que cet accord, comme tant d’autres accords signé par le passé, ne sont que des tentatives pour reprendre les souffles dans l’intention de ne pas tarder à recommencer le combat. Les raisons sont bien la lutte ouverte pour le pouvoir entre des dirigeants qui subissent deux sortes de pressions : Intérieures émanant de chefs qui contrôlent des dizaines de milices qui constituent les corps de l’armée. Et extérieures émanant des cercles hégémoniques internationales et régionales, dont l’entité sioniste et les monarchies du Golfe et visant à servir des objectifs stratégiques en liaison avec les richesses du Sud-Soudan en matière de pétrole, des eaux, des terres agricoles, des forêts et des mines…

Certes, les cercles hégémoniques qui attisent ce genre de conflits dans la région sous des appellations confessionnelles et ethniques imputent ce qui se passe au Soudan du Sud à des rivalités entre des dizaines de tribus qui constituent le tissu démographique du pays. Elles occultent ainsi le fait qu’il arrivait parfois à ces tribus  -dont les membres parlent des centaines de  langues et de dialectes différents- de se quereller pour d’innombrables raisons, mais qu’elles étaient unies tout au long des décennies durant lesquelles les complots internationaux et régionaux s’occupaient de semer la discorde entre le Soudan et le Sud Soudan. Mais dès la réalisation de l’objectif séparatiste, les efforts hégémoniques ont été centrés sur le démantèlement du Sud, chose qui parait évoluer avec succès vers l’objectif recherché.

Ce n’est pas par hasard que les forces chinoises travaillant dans le cadre de la force internationale soient visées par un bombardement qui a fait des morts et des blessés. En effet, les cercles hégémoniques qui cherchent à faire du Sud-Soudan et d’autres régions africaines des terres brûlées craignent particulièrement l’élargissement de l’influence de Pékin dans le continent, surtout que les investissements chinois sont les plus souvent recherchés par les Africains du  fait que l’exploitation et la rapacité sont des caractéristiques essentiels des investissements occidentaux.

Source : French.alahednews

 

 

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