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Les talibans afghans se choisissent un nouveau chef, le mollah Haibatullah

Les talibans afghans se choisissent un nouveau chef, le mollah Haibatullah
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Les talibans afghans ont annoncé mercredi la nomination à leur tête du mollah Haibatullah Akhundzada, un choix rapide et inattendu pour remplacer le mollah Mansour, tué dans un tir de drone américain.

Les talibans afghans se choisissent un nouveau chef, le mollah Haibatullah

Au moment même où cette annonce était faite, un kamikaze s'est fait exploser à proximité d'un minibus transportant les employés d'un tribunal de l'ouest de Kaboul, tuant dix personnes et en blessant quatre autres, selon les autorités locales. L'attentat suicide a été revendiqué par le porte-parole habituel des talibans Zabiullah Moudjahid.

Les insurgés s'étaient réunis en urgence dès dimanche, au lendemain de la mort du mollah Mansour au Pakistan, dont ils ont confirmé le décès mercredi. Au bout de trois jours de délibérations, leur choix s'est porté sur le mollah Haibatullah Akhundzada, un dignitaire religieux peu connu et ancien bras droit de Mansour.

Il aura la lourde tâche d'unifier un mouvement fragmenté et profondément divisé sur la question de la reprise ou non des pourparlers de paix avec le gouvernement afghan.

Sa désignation a été «unanime et tous les membres lui ont fait allégeance», ont assuré les talibans dans un communiqué publié sur internet.

Ce choix est relativement inattendu, car le mollah Haibatullah n'était pas considéré comme l'un des favoris.

Nombre de spécialistes penchaient davantage en direction de deux autres figures de l'insurrection islamiste: le mollah Yacoub, fils du mollah Omar, fondateur du mouvement, et Sirajuddin Haqqani, chef du réseau insurgé du même nom et proche allié des talibans.

D'après des sources talibanes, les deux hommes auraient cependant refusé de mener la rébellion, l'un en raison de son jeune âge, l'autre pour «raisons personnelles». Pour autant, ils continueront à peser puisque la choura les a nommés adjoints du mollah Haibatullah.

Statu quo

Le mollah Haibatullah est âgé d'environ 50 ans et était lui-même adjoint du mollah Akhtar Mansour.

Ce natif de Kandahar, le cœur du pays pachtoune au sud de l'Afghanistan, n'a rien d'un foudre de guerre. Dignitaire religieux discret, il officiait comme juge chargé des affaires talibanes à l'époque du régime des fondamentalistes (1996-2001).

«Il représente le statu quo» par rapport à l'ère du mollah Mansour, estime Rahimatullah Yousafzaï, fin connaisseur pakistanais des talibans.

Or, très vite le mollah Haibatullah va devoir trancher l'épineuse question de l'opportunité de renouer le dialogue avec le gouvernement afghan pour tenter de mettre fin à l'insurrection, qui dure depuis près de 15 ans.

Sous son prédécesseur, les timides négociations de paix avaient été suspendues sine die l'été dernier et les efforts de Kaboul pour faire revenir les talibans à la table des négociations ont tous échoué.

Et les observateurs sont très sceptiques quant à la volonté du nouveau chef de relancer le dialogue. «Il ne va pas négocier» avec le gouvernement afghan, assure M. Yousafzaï.

«Il est considéré comme partisan de négociations de paix (...) mais il ne peut rien faire sans le consensus de la choura», l'organe de direction des talibans, dont nombre de membres ne veulent pas entendre parler d'un quelconque dialogue, juge de son côté l'analyste pakistanais Amir Rana.

C'est semble-t-il la posture belliqueuse du mollah Mansour qui a poussé Washington à l'éliminer. En annonçant son décès, le président Barack Obama a évoqué "un jalon dans notre effort au long cours pour ramener paix et prospérité en Afghanistan".

Car la courte ère Mansour (à peine dix mois) a été marquée par une accentuation des offensives militaires et la multiplication des attentats, notamment à Kaboul.

Jusqu'ici muets sur le sort de leur chef, les talibans ont profité de l'annonce de la désignation du mollah Haibatullah mercredi pour confirmer sa mort dans une zone reculée du Pakistan.

Source : AFP

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