Cheikh Kassem à Alahednews: Le martyre de Zoulfikar renforcera la détermination du Hezbollah

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Dans une interview accordée à Alahednews, le vice-secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naim Kassem, a évoqué le grand chef jihadiste, Moustapha Badreddine «Zoulfikar», et les circonstances de son martyre, ainsi que ses exploits et son rôle dans la lutte contre les takfiristes.

Cheikh Kassem a de même interprété les résultats des municipales, soulignant l'importance des résultats du vote en faveur des listes «Développement et Fidélité», dans toutes les régions libanaises.

Cheikh Kassem affirme que le martyr sayed Moustapha Badreddine était un grand chef du Hezbollah ayant assumé la responsabilité militaire tout au long d'une période importante, durant laquelle il a réalisé de grands exploits décisifs.

Rappelant qu'il n'y avait jamais de victoire sans sacrifices, cheikh Kassem affirme que le martyre de Zoulfikar renforcera  la détermination du Hezbollah. Ce parti qui ne déplore jamais ses sacrifices.

Selon ses propos, une révision de l'histoire du Hezbollah depuis 1982, prouve que chaque fois que des leaders du parti tombaient en martyre, la période suivante témoignait davantage de détermination, sans aucun recul en arrière.

Cheikh Kassem affirme que le projet que la résistance affronte est un projet américain, israélien, saoudien et takfiriste, au service des intérêts de l'entité sioniste.

«Ainsi, le martyre du chef Badreddine aux mains des takfiristes, est provoqué sous l'égide israélienne. Un martyre en face du même projet hostile. Après le chef Moustapha Badreddine, nous serons plus fermes et puissants et nous bénéficierons de son sang pur pour consolider davantage notre action», a-t-il martelé.

Si «Israël» était responsable de l'assassinat de Zoulfikar, nous l'aurions annoncé

Cheikh Kassem répond à ceux qui ont mis en doute la crédibilité du Hezbollah quant aux circonstances du martyre de Zoulfikar. Il rappelle que tout au long de son histoire, le Hezbollah n'a jamais annoncé des informations ou des données non véridiques, puisque la franchise était une obligation auprès des martyrs, de leurs proches et du public de la résistance.

«Nous avons attribué la responsabilité de l'assassinat,  conformément aux résultats de l'enquête qui a prouvé qu'un obus a été lancé sur le lieu. Prétendre que le Hezbollah ne voulait pas attribuer la responsabilité à Israël pour ne pas être impliqué dans une riposte est faux. Si Israël était responsable de l'assassinat, nous l'aurions annoncé, indépendamment  des résultats», a-t-il expliqué.

Sans la confrontation des takfiristes, les municipales n'auraient été possibles

Dans le contexte électoral, le vice-secrétaire général  du Hezbollah exprime sa satisfaction face au scrutin en cours, puisque ce dernier a créé une certaine vitalité politique dans le  pays, à la suite d'une période de blocage progressif des institutions constitutionnelles. Un fait qui selon lui, montre le désir du peuple libanais d'annoncer ses choix clairement.

«Les élections  dans la Bekaa ont été significatives, puisque cette région était des plus lésées dans la période passée en raison de la présence de Daech et des takfiristes près de la frontière. Mais sans l'action menée contre les takfiristes, on n'aurait réussi à tenir les élections, ni dans la Békaa ni ailleurs. C'est à partir de ce constat qu'on évalue l'organisation du scrutin».

Les résultats  des listes «Développement et Fidélité», importants

Concernant les résultats des listes «Développement et Fidélité» dans les municipales, Cheikh Kassem estime qu'elles sont importantes d'un point de vue politique, surtout dans les villages où la concurrence a revêtu un aspect politique comme à Baalbek et Britel, ou dans le village où le vote a une dimension développementale. D'après lui, les électeurs ont renouvelé leur confiance en la possibilité  du développement dans leurs localités.

La tenue des législatives est désormais possible

Cheikh kassem estime que l'organisation des législatives est désormais possible, après la réussite des municipales.

Concernant la loi électorale, il juge que la loi proportionnelle est la plus équitable, mais il estime qu'une telle loi ne sera pas approuvée puisque plusieurs parties la refusent et désirent une loi promulguée à leur taille pour préserver leurs acquis. Il ajoute que des efforts sont en cours pour parvenir à une loi électorale  consensuelle, mais sans confirmer la possibilité d'y parvenir.

Selon ses propos, les résultats des municipales pousseraient le courant du Futur à camper davantage sur sa position relative à la loi électorale, afin de garantir la plus large représentation  par le biais d'une loi qui la lui assure. «Si on ne parvient pas à une loi électorale dans les délais constitutionnels, nous serons devant la loi de l'année 60».

Quant à la présidentielle, cheikh Kassem estime qu'il n'existe aucun indice sur une percée dans les proches délais. «S'ils veulent des élections présidentielles, la voie est connue. Qu'ils choisissent le candidat éminent doté d'une grande représentation populaire sinon le statu quo sera maintenu». La cessation des hostilités à Alep a eu lieu en coordination avec les Russes, les Syriens, les Iraniens et le Hezbollah

Le vice-secrétaire général du Hezbollah estime que la crise de la région  sera de longue durée. «Tous les propos sur une solution politique en Syrie ne sont qu'un prélude à la solution plus que des démarches sérieuses  sur cette voie, parce que les parties internationales éprouvent le besoin d'évoquer une telle solution». Il  rappelle dans ce contexte les élections américaines prévues en fin d'année et le début de la paralysie au sein de l'administration américaine. Il évoque de même  un espoir saoudien selon lequel un nouveau président  américain approuverait les politiques saoudiennes dans le refus du maintien  du président Assad comme partie de la solution ou prendrait des mesures dans l'intérêt  des politiques saoudiennes en Syrie, au Yémen, en Irak et en Lybie.

«Le statuquo pourrait se poursuivre durant les neuf prochains mois, sans réalisation  ou avancée. Même  la cessation des hostilités ou le cessez-le-feu en Syrien est réclamé  par les Américains  qui le violent  plus tard, comme ce fut le cas dans le rif sud d'Alep, lorsque les équilibres  militaires sur le terrain ont été à l'encontre de leurs intérêts. Ceci signifie que nous serons devant la poursuite des combats selon les circonstances sur les fronts».

Cheikh Kassem explique les circonstances du cessez-le-feu  à Alep et affirme que la cessation des hostilités a eu lieu en coordination entre les Russes, les Syriens, les Iraniens et le Hezbollah.

Selon ses propos, des discussions ont eu lieu entre ces parties sur l'intérêt d'une telle démarche qui s'est avérée profitable, surtout que le cessez-le-feu permettra aux combattants de se reposer avant de se lancer dans de nouvelles opérations contre «Daech». Un fait qui a eu lieu plus tard dans la libération de Palmyre et de Karyatein.

Plus tard, cet exploit a provoqué l'inquiétude  des Américains et des Saoudiens. Ils ont jugé que les forces loyalistes et ceux de la résistance ont beaucoup avancé sur les fronts, ce qui leur donnerait la chance d'aller aux négociations, armées d'exploits militaires. C'est alors qu'une réunion a été tenue, regroupant les États-Unis, la Turquie, l'Arabie et autres parties en relation avec Al-Nosra et Ahrar el-Cham, durant laquelle a été discuté l'intérêt résidant dans  la cessation des hostilités. Une décision  d'abolir le cessez-le-feu, a été prise dans le rif sud d'Alep, où les Américains ont introduit de nouveaux arsenaux, les Saoudiens ont augmenté le financement et la Turquie a ouvert les frontières pour faire passer davantage de combattants.

Cheikh Kassem reconfirme la vision du Hezbollah selon laquelle la solution en Syrie est politique. «Tant qu'ils poursuivent la bataille nous la poursuivrons sans préciser de délais puisque si nous nous retirons des fronts nous livrerons le terrain à nos ennemis, surtout que nous avons réalisé  des exploits sur le terrain».

«La résistance de la Syrie tout au long de 5 ans prouve que les combats y sont efficaces et qu'ils ont sapé les plans des ennemis».

Concernant  la crise au Yémen, cheikh Kassem estime que les pourparlers n'ont point encore avancé. Il ajoute que la partie yéménite réclame le cessez-le-feu et puis le lancement des discussion en voie de la solution, au moment où la partie saoudienne demande la remise des armes des yéménites avant de discuter de la solution politique, ce qui prouve sa volonté d'exploiter la bataille sur le plan politique sans se soucier de la solution et d'un échange d'acquis, d'où la complexité des faits.

En réponse à une question sur l'Irak, cheikh Kassem affirme que les Américains ne sont point sérieux dans le combat contre «Daech». Il rappelle dans ce contexte les déclarations  de responsables américains, selon lesquelles Daech a été créé dans la région  pour remplir une fonction, notamment le soutien d'«Israël» face au projet de la résistance.

Évoquant enfin le rôle des médias, cheikh Kassem salue le travail du site Alahednews et son rôle soutenant la résistance, ainsi que son professionnalisme dans la publication des faits qui aident le lecteur à bien comprendre les faits et à les analyser.

Il exhorte les journalistes de ce site à tenir à la crédibilité, même au prix de la baisse du nombre des lecteurs.

«Tout au long de notre itinéraire, nous étions soucieux  de communiquer les vérités  à notre public. D'ailleurs c'est ce qui a renforcé la confiance des gens et des alliés en nous», a-t-il conclu.

Source : Alahednews