Europe : Lutte contre le terrorisme ou contre les peuples y compris européens

Par Akil Cheikh Hussein

Le terrorisme qui frappe également en Europe est une création de la main invisible qui œuvre pour l’instauration d’un nouvel empire de l’hégémonie mondiale. Son but actuel est de propager le chaos constructif partout dans le monde

L’Europe est en guerre, insuffisance des mesures gouvernementales, les polices n’ont pas assez de moyens, nous devons nous unir, nous devons lutter avec force, nous devons riposter de manière concrète…

Tel est en gros le contenu des discours émanant des responsables européens en ce qui concerne les attentats terroristes ayant visé ces derniers temps des cibles  européennes en général et la capitale belge en particulier.

La riposte de l’Europe : Contre qui ?

Beaucoup de questions se posent surtout quant à la riposte éventuelle.

Tout d’abord : Contre qui ? La question est semblable à une situation où quelques guêpes élisent domicile parmi des milliers d’abeilles. En effet, les terroristes responsables des attentats sont des citoyens européens, d’origine arabe ou musulmane, qui vivent en France ou ailleurs souvent parmi des milliers de jeunes et de moins jeunes dans des cités communicants ou proches d’autres quartiers où vivent des citoyens nationaux. Cela veut dire que toutes les mesures sécuritaires possibles ne peuvent que porter atteinte à la totalité des populations vivant en Europe. Plusieurs pays européens, la France en premier lieu, vivent d’ores et déjà sous la tutelle de l’état d’urgence et de la  loi martiale, avec des rues où  policiers et militaires armés jusqu’aux dents sont de plus en plus visibles avec tout le sentiment d’insécurité créé par leur simple présence.

Et ce n’est pas tout : Le souci de «sécurité» devient pour des régimes européens de plus en plus enfoncés dans des crises socio-économiques et, par conséquent, exposés à la contestation populaire, un moyen idéal leur permettant de renforcer la surveillance et la répression des peuples européens.

A la lumière de cette considération, on peut être enclins à penser, non à l’insuffisance des moyens de la police et des gouvernements, mais au moins, pour ne pas parler de complaisance, à l’insuffisance de la volonté d’anticiper les attentats terroristes et de les empêcher de se produire.

Pour plus de clarté, il est nécessaire de dire que les gouvernements européens sont les premiers responsables de ces carnages  qui, par les mains des terroristes, frappent les peuples européens, ce qui équivaut à dire qu’ils tuent leurs peuples : Les gouvernements en question soutiennent par tous les moyens ces mêmes terroristes en action en Syrie, en Lybie ou ailleurs.  

C’est dans ce sens que les groupes terroristes qui servent les plans de l’axe hégémonique international en Syrie, en Lybie ou ailleurs, servent également les plans de ce même axe en Europe. Car enfin, les instances dirigeantes de cet axe se situent au-delà à la fois des groupes terroristes et des gouvernements européens dans la mesure où elles agissent dans le sens de l’instauration du nouvel ordre mondial dirigé depuis la City de Londres et Wall Street.

Et c’est dans ce sens que la cause est commune de tous les peuples du monde contre les projets hégémoniques de l’Empire du capital sauvage.

Dire que l’Europe est en guerre n’est vrai que partiellement. Pour que la proposition soit adéquate, il faut dire que l’Europe est également en guerre civile. Et il faut reconnaître que beaucoup de responsables européens ne font qu’attiser cette guerre. On sait très bien que, du fait de l’appartenance des terroristes à une religion, en l’occurrence l’Islam, beaucoup de responsables européens agissent d’une manière éhontée en tablant sciemment sur la carte de l’islamophobie.

Deux guerres à la fois

Une telle manière d’agir équivaut à la déclaration de deux guerres à la fois. Il y a d’une part, la guerre civile que nous venons d’évoquer et qui sera extrêmement dure et destructrice puisque déjà, les terroristes de Daech, soutenus par les gouvernements européens menacent maintenant de s’attaquer aux installations nucléaires européennes. Il n’est pas difficile d’imaginer ce que deviendra l’Europe déjà agonisante après l’explosion d’une ou de deux centrales nucléaires.

D’autre part, il y a les guerres d’agression que des pays européens, la France en particulier, paraissent vouloir les lancer en Syrie, en Lybie ou au Mali, sous l’impulsion des Etats-Unis eux-mêmes manipulés par la main invisible de l’Empire mondial.

Contre qui ? contre le terrorisme, répondent-ils. Celle de Daech et des autres groupes terroristes. Mais, cette guerre est lancée depuis des années par la Coalition internationale dirigée par les Etats-Unis et comprenant, entre autres puissances, la France et la Belgique, sans pouvoir empêcher Daech et compagnie de poursuivre leurs avancées victorieuses dans tous les sens et dans presque toutes les contrées du monde.

De plus, peut-être pour nous rassurer de la bonne marche de cette guerre, des responsables français ont récemment rejoint leurs homologues étasuniens qui ne cessent de rappeler que la guerre contre Daech sera longue, et même très longue. Une trentaine d’années selon certaines estimations.

En vérité, ce qui est visé par la guerre menée actuellement par la Coalition n’est pas le terrorisme qui est une créature de l’axe israélo-américain et ses prolongements régionaux, mais plutôt des pays qui luttent contre le terrorisme et contre l’hégémonie.

Cette guerre dont les déflagrations secouent aussi l’Europe et les Amériques n’est pas une guerre de la démocratie contre le terrorisme et la dictature, ni de la civilisation contre la barbarie, comme on disait à la «belle» époque du colonialisme traditionnel.

Elle est une guerre de tous contre tous destinée à propager le chaos constructif partout dans le monde destiné, lui-même, à devenir le Royaume d’une poignée de nantis qui présentent les syndromes morbides d’un vieillissement sans recours !   

Source : French.alahednews