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Rohani en France : Paris sort le tapis rouge

Rohani en France : Paris sort le tapis rouge
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Par Eline Briant

La semaine dernière risque bien de rentrer dans les anales de la politique française. Après près de 40 ans de froid diplomatique et 17 ans durant lesquels aucun président iranien ne s’était rendu à l’Elysée, il faut dire que l’heure est à la fête pour la France. Et l’accueil réservé au président Hassan Rohani et sa délégation de 11 ministres et officiels, a été à la hauteur de l’évènement.

Retour sur deux jours pas comme les autres à Paris.

Volet économique

Le retour de l’Iran dans le concert des nations est une véritable aubaine pour les économistes français. Avec une crise économique qui s’enlise, et une dette extérieure de plus de 2 milliard d’euros, autant dire que le marché iranien fait voltiger les rêves les plus fous pour les pays du monde.  Arrivés mercredi pour une visite de 48 heures, le chef d’Etat iranien, sa vice-présidente, les ministres des affaires économiques et des finances, du pétrole, de l’industrie, de l’agriculture, du transport  et quelque 120 grands chefs d’entreprises iraniennes qui accompagnaient le président iranien, ont eu un programme ultra chargé. Attendus dans les plus hauts secteurs des finances et de l’entreprenariat, ils ont rencontré leurs homologues et les plus grandes entreprises françaises comme Total ou Airbus, Vinci, Bouygues et tant d’autres.

Rohani en France : Paris sort le tapis rouge

Pour faire court, au sortir de leur visite officielle à l’Elysée, les ministres iraniens des différents domaines économiques, ont signé de très gros accords, contrats et mémorandum….  15 à 17 milliards d’euros seront donc alloués à l’acquisition de près de 120 avions gros  porteurs ou encore aux infrastructures aéroportuaires et maritimes iraniennes, à la santé, aux technologies liées à l’eau et à l’agriculture.

Du côté français aussi, on sort le porte monnaie, mais cette fois plutôt dans le domaine de l’automobile notamment avec ce projet entre PSA et l’Iran consistant à investir chacun 250 millions d’euros dans «l’ industriel».

Peu avant dans la journée, c’est au MEDEF, le centre névralgique des industries françaises, que les plus grandes discussions se sont tenues. Paris a voulu marquer les esprits avec la présence du premier ministre français Manuel Valls et son ministre de l’économie Emmanuel Macron.  

Malgré l’oscillation des entreprises et banques françaises entre enthousiasme économique et prudence juridique un an seulement après l’amende infligée à BNP Paribas par les états unis, l’intérêt pour le marché iranien l’emporte donc largement. Et puis, la levée des sanctions va permettre la reprise des connections entre l’Iran et le système bancaire international qui gelaient pour l’instant toute transaction financière et donc l’investissement.

Volet politique

Après l’Iran économique, il est clair que l’Iran politique attire toutes les attentions. Entourée d’un dispositif de sécurité impressionnant, la visite officielle  du chef de la République islamique d’Iran représente véritablement le virage français concernant sa politique extérieure.

En effet, le président iranien qui n’était pourtant pas en visite d’Etat, a reçu tous les honneurs. Sécurité oblige, ses déplacements n’ont été annoncés qu’en toute dernière minute. Et aux vues des hôtes à cette visite, l’Iran est en chemin de reprendre sa place d’antan voir même plus encore.

Daesh et la présence active de l’Iran dans la région ensanglanté du Moyen Orient ont, semble-t-il, constitué une partie non négligeable de leurs échanges. D’ailleurs, durant la conférence de presse à l’Elysée, le président français l’a bien dit ; « La France reconnait l’importance de la présence iranienne dans la lutte contre les terroristes ». Et de poursuivre qu’une feuille de route bilatérale a été signée.

Rohani en France : Paris sort le tapis rouge

A ce sujet, on se souvient du discours, il y a quelques mois encore, très vindicatif et acerbe de la France concernant le départ du président Bachar el Assad. Aujourd’hui, le vocabulaire change. On découvre un François Hollande très compréhensif et diplomate qui préfère parler «d’une transition négociée avec tous les acteurs syriens et régionaux». Reconnaissant que les musulmans sont les premiers touchés dans ce conflit qui s’éternise,  le président français de rappeler la nécessité pour la France ET pour l’Iran de préserver la paix pour leurs « amis » libanais, tout en travaillant conjointement pour sa restauration en Irak et au Yémen.

Du côté iranien, le président Hassan Rohani s’est montré très satisfait. Il a rappelé la «force de la diplomatie vieille de centenaires et qui, malgré les sanctions, n’ont jamais véritablement été interrompu».

Cependant, il n’a pas manqué de dénoncer les relations privilégiées qu’entretient Paris avec Ryad «grande finance de «Daech» et du terrorisme mondial» et ses acolytes. Selon lui, la relation de confiance ne pourra se faire  qu’à condition d’«arrêter la politique de deux poids deux mesures concernant la nécessité de respecter les droits de l’homme».

Face à la position renforcée de l’Iran tant au niveau politique qu’économique, c’est donc en homme tempéré que François Hollande émet son Mea-culpa concernant ces longues années anti iraniennes, le président français annonce qu’un dialogue politique aura lieu dans les prochains entre les deux diplomaties.

Volet scientifique et cultuel

C’est enfin, en promoteur de la culture et des sciences que la République islamique d’Iran a fait le déplacement. Connue pour sa grande et millénaire civilisation, et plus récemment pour son travail de dialogue inter religieux entre l’Ouest et l’Est, l’ancienne perse se place désormais en fer de lance de l’échange avec un grand E.

Si Hassan Rohani a rappelé l’importance de l’unité contre les dangers dont fait face l’humanité aujourd’hui, François Hollande a quand à lui, fait part de la nécessité de travailler conjointement dans tous les domaines qui peuvent mener à la paix.

Rohani en France : Paris sort le tapis rouge

En concluant ces deux jours de visite pas comme les autres, le président français annonce dores et déjà la multiplication des échanges scientifiques universitaires, l’aide à la protection des vestiges d’antan de Syrie et d’Irak ou encore la promotion du patrimoine iranien si longtemps soumis à la censure…

Conclusion

Si la France peut se féliciter d’avoir reçu une part conséquente du marché iranien, s’est surtout parceque ses connexions économiques avec les perses datent du Moyen âge et depuis, malgré un froid politique conséquent, et donc une chute imposée des relations,  n’ont pourtant jamais été véritablement interrompu.

Mais les économistes français le savent bien, cette ruée vers l’or iranien peut tout à fait se transformer en désillusion. Ces entreprises comme Peugeot implantés bien avant les sanctions mais qui, jeu des alliances obligent, au moment du blocus des états unis, ont du plier bagage, doivent aujourd’hui redoubler d’effort pour retrouver leur place… La Chine et la Russie, profitant de cette absence, ont désormais une place conséquente sur le marché iranien.

Ce déplacement a été couronné de succès, au grand damne, des sionistes, qui essuient des revers à n’en plus finir au niveau mondial, avec notamment la campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanction) qui touche désormais de très nombreuses sphères politiques, économiques, scientifiques et culturelles. Il est d’ailleurs important de noter la vaine tentative de l’entité sioniste, de faire pression sur le gouvernement français pour faire annuler cette visite et la colère qui s’en est suivi du côté des politiques israéliens. Yuli Edelstein, actuel président de la Knesset crie d’ailleurs à «l’hypocrisie française».

Source : French.alahednews

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