Sayed Nasrallah réitère le soutien absolu du Hezbollah au peuple palestinien et à sa bataille

A l'occasion du Nouvel an de l'Hégire,  le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a prononcé un discours via un écran géant devant des milliers de fidèles venus commémorer la première veillée de l'Achoura, la triste occasion de commémoration du martyre du petit-fils du prophète de l'Islam, Mohammad (P), l'imam Hussein (S), sa famille et ses compagnons à Kerbala en l'an 61 de l'hégire.

Dans ce qui suit, les idées principales de son discours politique

Nous commémorons cette année le début de l'Achoura sur fonds de grands sacrifices consentis par les combattants de la résistance, de leurs familles et de leurs proches.

Je voudrais faire un bref compte rendu des principaux évènements qui ont marqué l'année écoulée.

Commençons par la Palestine, la cause primordiale de la nation. Cette année se termine par des incidents majeurs qui prennent la forme de mouvements de protestations sur toute l'étendue de la Palestine, en Cisjordanie, à Gaza, et dans les territoires occupés de 1948. Ceci ressemble aux prémices d'une troisième intifada. Mais on attend que les frères palestiniens adoptent eux-mêmes cette appellation.

Le peuple palestinien a fait preuve, comme toujours, d'un niveau élevé de décision, de force et de ténacité face aux exactions de l'ennemi. La force et la ténacité de ce peuple a jeté l'ennemi dans la confusion ainsi que certains dirigeants du monde.

Les Américains et les Israéliens constataient que face aux guerres multiples qui frappent les pays de la région arabe, le peuple palestinien devrait être dans une situation de déception, de faiblesse, et d'inertie. Ils supposaient que ce peuple ne réagirait pas aux agissements sionistes.

L'ennemi a exploité comme d'habitude la situation lamentable de la nation pour entamer des mesures de provocation, le comble de ces mesures serait la destruction de la mosquée d'al-Aqsa.

 Seul le peuple palestinien est capable de repousser les agissements sionistes contre la mosquée al-Aqsa, et de chasser les groupes des colons venus profaner la sainte mosquée.

La politique israélienne a déclenché des affrontements violents et sanguinaires. L'ennemi et les Etats-Unis ont été perplexes devant la réaction du peuple palestinien, ce peuple qui surprend toujours le monde par sa disposition à riposter et à avorter les projets belliqueux de l'ennemi.

Dans le cadre de la bataille de l'Achoura, de sa morale principale, celle de la "victoire du sang sur l'épée", la guerre en Palestine incarne la bataille entre le Vrai et le Faux.

Partant de là, je réitère le soutien absolu du Hezbollah au peuple palestinien et à sa bataille.

J'appelle tout le monde à fournir toute aide nécessaire aux Palestiniens, et à se mobiliser pour soutenir médiatiquement et politiquement la cause des Palestiniens.

Certainement, nous assisterons à la campagne de certains médias arabes visant à semer la déception dans les cœurs des Palestiniens, alors que certains d'autres exagèrent dans leurs revendications faites aux Palestiniens.

Nous voulons dire que les Palestiniens sont les maitres de la décision finale sur la nature du combat à mener. Sachant que le choix de la résistance, du soulèvement et de l'intifada est le seul efficace face à l'usurpation de leurs terres et la confiscation de leurs droits.

Chaque peuple doit assumer ses responsabilités et créer son propre sort. N'attendez l'aide de personne.

Deuxième incident majeur survenu dans les semaines dernières, c'est la tragédie de Mina. On parle de 700 victimes. Les images qui circulent parmi les gens laissent penser qu'il y a un millier de martyrs, des centaines de gens demeurent disparus. Les pèlerins morts appartiennent à tous les pays du monde arabes, mais les plus nombreux sont des Iraniens.

 Au Liban aussi, le sort de l'imam du village de Markaba au Sud Sayed el-Hassani demeure inconnu. Nous réclamons des autorités libanaises de déployer tout effort en vue de connaitre ce qui lui est advenu.

Dans cet incident, il y a deux volets à évoquer:

Les raisons de l'incident: il faut ouvrir une enquête. Certes, l'échec de la direction du pèlerinage est une raison essentielle. Mais l'Arabie refuse catégoriquement toute participation de pays islamiques dans l'enquête.
L'après-incident: tous les pèlerins rapportent qu'ils sont restés plusieurs heures sous le soleil brulant sans que les autorités ne fournissent aucune aide. Des centaines de morts auraient été sauvés si les autorités étaient intervenues plus tôt.

Seule la voix de l'imam Khamenei retentit à travers les pays islamiques. Malheureusement, certains dirigeants sont montés à la tribune pour remercier les autorités saoudiennes pour leur direction de la saison du pèlerinage.

De même, les autorités saoudiennes se sont félicitées des résultats du pèlerinage.

On nous interdit de pleurer nos morts, de réclamer justice, d'exiger une enquête. On nous accuse immédiatement de politiser l'incident de Mina.

De nombreux dirigeants arabes sont d'accord avec nous sur la nécessité de mener une enquête, mais ils n'osent pas le réclamer publiquement. Ils craignent la riposte et la propagande saoudienne qui va les discréditer et leur porter atteinte.

La tragédie de Mina représente le summum de l'insouciance, du laxisme, de l'arrogance, du mépris des autorités saoudiennes, et de leur irrespect envers les esprits des arabes et des musulmans.

Je suis parmi ceux qui croient fortement que les âmes innocentes des martyrs marqueront l'imminence de la fin de cette oppression historique contre les peuples arabo-islamiques.

Passons à l'offensive saoudienne au Yémen: les massacres saoudiens se poursuivent, l'Arabie rejette toute solution politique, alors que le peuple yéménite poursuit de toutes ses forces les combats pour se défendre.

La guerre en Syrie se poursuit toujours à la fin de cette année, qui est marquée par l'intervention militaire russe dont on parlera plus tard.

A Bahreïn, la répression du peuple se poursuit, et les autorités musellent et répriment toutes les voix de l'opposition.

En Irak, les combats contre les groupes terroristes se poursuivent.

En Libye, les combats prennent plus de l'ampleur.

En Turquie, la situation bouillonne avec l'éclatement de la crise kurde.

La région entame donc une nouvelle année de l'hégire à l'ombre de turbulences et de bouleversements majeurs, ce qui nécessite la recherche de solutions imminentes.

Au Liban, certains font exprès d'avorter toute solution pacifique, le pays et ses institutions sont paralysés, les militaires demeurent enlevés, et dernièrement la crise des déchets vient envenimer encore plus la situation. Leur politique relève tout simplement de la taquinerie.

Mais tôt ou tard, les parties qui ont avorté la solution à la crise découvriront qu'ils ont eu tort.

Cependant, la stabilité sécuritaire générale et le dialogue entre les forces politiques donnent une lueur d'espoir.

Nous sommes au cœur de tout ce qui se passe dans la région. Nous assumons nos responsabilités et nous parlerons plus tard de notre vision quant à la  politique à adopter à tous les plans pour traiter les dangers qui s'imposent.»

Source : French.alahednews