noscript

Please Wait...

ramadan2024

«Ahrar el-Cham» et l’identité perdue

«Ahrar el-Cham» et l’identité perdue
folder_openAnalyses access_time depuis 8 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Par Mohammad Mahmoud Mortada

Le groupe Ahrar el-Cham (Les Libres du Levant) est l’un des plus anciens groupes militaires actifs en Syrie, dès le début de la crise dans ce pays. Sa mise en place a été déclarée le 11 novembre 2011. Indépendamment de ses effectifs ayant atteint les 25000 hommes, on estime que ce nombre, plusieurs mois après le déclenchement de la crise, montre que les intentions des rebelles n’étaient point pacifique dès le début.

En dépit des critiques adressées par ce mouvement à l’organisation «Al-Qaïda», il a procédé à une alliance avec le front «Ahrar el-Cham» et l’identité perdue«Al-Nosra», branche armée d’Al-Qaïda en Syrie. Ce même mouvement avait de même critiqué Daech et mené des combats contre cette organisation à plusieurs reprises, mais ce fait ne l’a pas empêché  de coopérer avec cette organisation dans la gestion des passages qu’il contrôlait  dans le but de récolter  les bénéfices, surtout sur les passages d'Idlib, -communs avec la Turquie.

En effet, le mouvement islamiste «Ahrar-el-Cham», est l’une des factions militaires qui adopte la doctrine salafiste comme référence. Il est né au début  de la crise syrienne, grâce  à une fusion entre quatre factions islamistes syriennes : les brigades Ahrar-el-Cham, le mouvement Fajr, le groupe Al-Taliaa et les brigades Al-Iman. Malgré  la déclaration de son indépendance de toute autre organisation en Syrie et à l’extérieur, le mouvement Ahrar el-Cham n’a point réussi  à masquer ses relations régionales  multiples avec la Turquie et le Qatar.

Ce mouvement a été fondé par Hassan Abboud, surnommé Abi Abdallah Hamoui. Il comprenait  au moment de sa formation des éléments  salafistes actifs dans la promotion de la pensée salafiste, avant le déclenchement  de la crise. Depuis sa mise en place, ce mouvement  a été connu par ses bonnes relations avec la brigade «Soukour el-Cham», présidée par Issa Cheikh, ami de Hassan Abboud. On savait aussi que ce mouvement regroupait un grand nombre d’hommes armés.

Ahrar el-Cham s’est étendu  progressivement, ce qui lui a permis de contrôler de larges zones. Mais plus tard son champ d’action s’est rétréci, en faveur de «Daech» dans certaines régions. Mais il est revenu au-devant de la scène après son alliance avec  plusieurs autres forces armées, avec lesquelles il a formé la soi-disant armée d'al-Fath.

Bien qu’il ait démenti  la présence de combattants étrangers dans ses rangs, plusieurs rapports ont confirmé que le mouvement Ahrar el-Cham regroupe  un bon nombre d’étrangers.

En effet, selon les rapports, la nature de ce mouvement et son émergence de certains milieux syriens, notamment de ceux qui constituent un giron pour la pensée salafiste, un grand soutien financier lui a été avancé par un grand nombre de riches. En outre, sa stratégie militaire s’est concentrée sur des attaques  contre des groupes militaires bien équipées, ce qui lui a assuré d’importants butins. Il a aussi procédé  à mettre la main sur certaines banques syriennes et sur les branches de la Banque  centrale syrienne. On rapporte même  que 4 à 6 milliards de Livres syriennes y étaient déposées.

En plus du cambriolage des banques, le mouvement a adopté la politique du contrôle des passages frontaliers, comme étant une source essentielle de financement. A ce fait s’ajoutent les dons avancés par certains comités. De fait les sources affirment que le mouvement Ahrar el-Cham est financé par le «Comité populaire koweitien» dirigé par cheikh Hajjaj Ajami. En plus du soutien qatari et turc dans le domaine militaire, assuré notamment par des organisations comme le Fond des aides humanitaires», cette ONG relevant du gouvernement turc et  l’association caritative de Qatar, une ONG liée au gouvernement qatari.

Le mouvement a mené plusieurs batailles, comme celle baptisée «Deuxième bataille de Qadissiyah», qui a pris pour cible l’aéroport militaire de Taftanaz, le 29 aout 2012.

En janvier 2013, le mouvement est parvenu, aux côtés du front Al-Nosra et de la brigade Soukour el-Cham, à prendre le contrôle de l’aéroport  militaire de Taftanaz.

Le mouvement Ahrar el-Cham est caractérisé par ses relations avec le front Al-Nosra sur le plan militaire, en dépit de ses tentatives de se mettre à l’écart de l’organisation Al-Qaïda, prétendant ne pas adopter la même pensée. Cependant la plupart de ses opérations militaires ont été menées en coopération avec le front Al-Nosra. De fait, Hassan Abboud estimait qu’Al-Nosra, comme toutes les composantes de la scène syrienne, doit être  traité selon l’objectif principal commun, celui du renversement du président Bachar Assad.

Malgré son annonce que la coopération  avec Al-Nosra était provisoire, et l’accusation lancée contre des théoriciens du mouvement de Daech, les qualifiant de Kharijites, ce mouvement déclare l’adoption de la pensée salafiste et son intention d’installer un Etat islamique suivant la  méthode de la force armée. Cette même  approche adoptée par la pensée salafiste, même si le mouvement a tenté de se présenter en tant que mouvement islamique, non jihadiste.

Mais cette interprétation  des faits se complique lorsque le mouvement considère  des personnalités telles que Abou Mosaab le Syrien, comme référence intellectuelle, ce dernier étant aussi un des théoriciens de l’organisation  Al-Qaïda, ou Abou Bassir Tartoussi, qui est rentré de son exil en Grande Bretagne en Syrie où il a concentré ses efforts sur la prédication, tout comme Abdallah Azzam. Toutefois, c’est au moment où Khaled le Syrien a rejoint les rangs de Ahrar el-Cham que fut révélé  au grand jour l’obédience  de ce mouvement à la pensée d’Al-Qaïda.(cet homme fut tué dans un attentat suicide à Alep, en février 2014).

En dépit de l’attentat qui a visé une réunion  du conseil consultatif du mouvement dans le village de Ram Hamdan à Idlib, en septembre de l’année passée et qui a provoqué la mort de la majorité des leaders du mouvement, dont le chef Hassan Abboud, le mouvement a réussi à surmonter la crise.

Il est évident  que la stratégie de Ahrar el-Cham consiste à se présenter  en tant que mouvement purement syrien dans une tentative de se promouvoir sur le plan régional, mais les connaisseurs de la pensée  salafiste savent parfaitement que nul mouvement islamiste ne limite son champ d’action géographique, puisque selon eux, un tel fait est banni.

Ainsi, entre Al-Qaïda, et Daech, émerge Ahrar el-Cham qui semble plongé dans la confusion tout en essayant de trouver une identité perdue entre les exigences de la guerre et celles de la pensée salafiste.

Source : Al-Ahednews, traduit par l'équipe du site

 

 

 

 

Comments

//