noscript

Please Wait...

Les ordures, problème universel aux racines civilisationnelles

Les ordures, problème universel aux racines civilisationnelles
folder_openAnalyses access_time depuis 8 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Par Akil Cheikh Hussein

Ce n'est pas pour défendre les responsables politiques au Liban. Beaucoup d'entre eux sont coupables et méritent d'être poursuivis pour leurs méfaits sur le plan des ordures entre autres. Pourtant cela ne devrait pas nous faire oublier la réalité : Le problème est universel et sa solution au Liban ne pourrait être -au mieux, et au cas où seront présentes l'intention et la volonté- que du même genre des solutions en vigueur dans les pays dits «avancés».

En d'autres termes, ces solutions seront incapables de contenir le problème car celui-ci est le problème d'une civilisation en Les ordures, problème universel aux racines civilisationnelles crise et non pas seulement un problème d'ordures.

Une civilisation du «jetable»

En langue française, et peut-être dans d'autres langues occidentales, il existe un vocable qui désigne la chose ou les choses qu'on jette après usage. Et qui deviennent ainsi des ordures, des déchets. Ces choses qui se comptent par centaines et milliers et dont on invente quotidiennement de nouvelles modalités, se multiplient grâce à deux facteurs : La vie dans les villes et la croissance des revenus.

Cela veut dire que la responsabilité des habitants des villes et des riches de l'aggravation  du problème est plus grande que celle des habitants des villages et des couches défavorisées dont les conditions de vie ne leur permettent pas d'aller souvent au supermarché, activité qui est devenue une activité humaine productrice de déchets par excellence.

Et comme plus de 80 pour cent de la population mondiale vivent maintenant dans des villes, et que la grande majorité des habitants des zones rurales vivent selon des critères citadins, on peut alors imaginer ce que signifie la contribution de plus de sept milliards d'êtres humains à la production de quantités de plus en plus grandes et variées de déchets.

Il est toujours possible de se constituer une idée de la gravité de la situation en ne signalant rien que ces quelques données:

Chaque personne vivant en France  produit en moyenne 14 tonnes de déchets par an (y compris les déchets des collectivités et également une partie des déchets d’activités économiques). Cet état de choses s'applique également aux habitants des autres pays «avancés».

Plus de 40.000 tonnes de déchets sont déposés chaque jour sur les trottoirs de New York (dans et autour de poubelles, bien sûr). Ils sont balayés et assemblés par plus de 7000 employés avant d'être transportés dans des dépositoires par 2.500 camions poubelles. Les autorités de la ville espèrent pouvoir recycler 30 pour cent des montagnes de déchets d'ici 2017. C'est aussi la situation dans toutes les villes sans exception du monde avancé.
Le cas de New York montre l'impossibilité de parier sur le recyclage. Cela ne met pas fin au problème, mais en plus, il participe, en tant que technique industrielle, à l'aggravation de la pollution et l'effet de serre, sans parler de son coût financier exorbitant. Si, des conditions surgissent et permettent de recycler tous les déchets, on aura certainement un nouveau problème qui sera celui du recyclage.

Des solutions temporaires sont toujours possibles de ce problème qu'est les déchets qui se répandent là où il ne faut pas. Mais toute solution aussi géniale qu'elle puisse être, n'est en mesure de mettre fin  au problème. Il existe bien sûr des moyens susceptibles d'alléger les répercussions du problème, mais ces moyens restent semblables à arrêter la cigarette dans un monde qui s'étouffe sous les échappements des moyens de transports, des usines des centrales électriques et autres machines qui fonctionnent grâce à des moteurs à combustibles qui émettent des milliards de tonnes de gaz nocifs et responsables de catastrophes dont les changements climatiques n'en sont pas les moindres. Il s'agit d'une façon de transformer progressivement le paradis terrestre en enfer !

La nouvelle forme de lutte

Il n'est donc pas logique de continuer de semer des illusions sur le pouvoir de la science et de la technologie à résoudre le problème des ordures, à un moment où l'humanité se trouve dans une situation où elle se montre de plus en plus impuissante face à des problèmes d'environnement issus, eux aussi, d'activités humaines qu'il est devenu urgent de reconsidérer avant la saison des catastrophes majeures.

Il n'est non plus logique de parier sur les formes de lutte classiques dans le but d'obliger les autorités à changer cette réalité. Les autorités et ceux qui manipulent les autorités, ainsi que les protestataires vivent dans, et tirent un profit, de la situation civilisationnelle dominante et cette situation est tellement massive du point de vue structurel qu'il n'est pas possible de changer certains de ses éléments constitutifs tout en laissant intacts d'autres éléments.

La nouvelle forme de lutte capable de raviver l'espoir en la survie de l'homme sur cette planète est tout simplement le changement de ce mode de vie de façon à ne plus et à ne plus polluer l'environnement.

C'est vraiment très difficile. Mais sa difficulté n'est rien par rapport aux catastrophes majeures que l'humanité s'est effectivement projetée dans ses trajectoires horribles d'une manière qui donne à craindre l'impossibilité du retour à une vie normale.

Source : Al-Ahednews

 

Comments

//