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La tragédie des migrants et l’hypocrisie de l’Europe

La tragédie des migrants et l’hypocrisie de l’Europe
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Par Samer R. Zoughaib

Même dans l'innommable tragédie des migrants, les dirigeants européens continuent de mentir en affirmant que ces réfugiés fuient «la violence de Bachar al-Assad», comme l'a récemment déclaré François Hollande. En réalité, ils fuient la barbarie des groupes terroristes, armés et financés par l'Occident et ses alliés du Golfe. L'Etat syrien, lui, prend à sa charge quelque 7 millions de déplacés internes. Et cela, personne ne le dit.

Les gouvernements occidentaux sont responsables de bout en bout de la tragédie des réfugiés, car dès le début du conflit, ils ont encouragé les Syriens à quitter leur pays, afin de les utiliser comme outil de pression contre l'Etat syrien et de vivier pour le recrutement de faux rebelles, devenus, depuis, de vrais terroristes.

On se souvient tous des appels de Hillary Clinton, alors secrétaire d'Etat, qui conseillait aux Syriens de ne pas croire aux amnisties décrétées par le président Bachar al-Assad et, par conséquent, à ne pas regagner leur pays. On se souviendra encore longtemps des centaines de tentes blanches, flambant neuves, installées par les Turcs sur leur territoire, pour encourager les Syriens à l'exil. Ces camps sont restés désespérément déserts pendant des mois, jusqu'à ce qu'ils commencent à se remplir au compte-goutte, au rythme de l'expansion des groupes terroristes en Syrie.

Pendant quatre ans, les dirigeants européens se sont contentés de déclarations, de belles paroles et de visites de solidarité, face au nombre grandissant de réfugiés. Les Nations unies affirment que seul le quart des sommes nécessaires pour venir en aide à cette population démunie a pu être réunie. Les trois quarts restant sont demeurés des promesses.

Sept millions de réfugiés internes

La tragédie a atteint, en 2015, des proportions inégalées. Le Haut commissariat aux réfugiés de l'Onu (HCR) estime que le nombre de réfugiés atteindra, fin 2015, un chiffre global de 4,27 millions.  Ce qui en fait la plus grande population de réfugiés pour un seul conflit en une génération.

La plupart de ces réfugiés se trouvent dans les pays voisins de la Syrie: la Turquie en accueille 1,8 million, le Liban 1,2 million et la Jordanie moins d'un million.

Les Européens n'ont réalisé la gravité du problème que lorsque des dizaines de milliers de migrants ont commencé à prendre d'assaut leurs frontières, et que des milliers d'autres ont été engloutis par la Méditerranée en tentant des traversées pleines de dangers.    

Après avoir versé des larmes de crocodiles sur le petit Aylan, mort noyé sur une plage turque, certains dirigeants et intellos européens tentent d'instrumentaliser ce drame sans précédent dans l'histoire contemporaine, pour servir leur sombres desseins politiques. Une campagne médiatique (encore une!) a été lancée pour tenter de faire assumer au président syrien la responsabilité de ce drame. «Si des milliers de Syriens se sont noyés, c'est la faute à Bachar! Si des millions de Syriens ont pris le chemin de l'exode, c'est qu'ils fuient la violence de Bachar!» etc... Un slogan circule sur le net: «Il suffit d'en remplacer Un (avec une photo du président syrien) pour en sauver des millions (avec une photo de pauvres migrants)».

Cette propagande digne de Joseph Goebbels veut nous faire oublier une vérité éclatante. Selon les estimations du Bureau des Nations unies chargé de la coordination des affaires humanitaires (BCAH), mi-2014, 10,8 millions de Syriens sur une population totale de 22 millions sont touchés par le conflit et ont besoin d'aide humanitaire, dont 6,5 millions de déplacés internes. En 2015, le nombre de ces derniers a dépassé les 7 millions. L'écrasante majorité de ces réfugiés internes, invisibles aux caméras des médias occidentaux, se sont abrités dans les régions contrôlées par l'Etat. Fuyant l'avancée des groupes terroristes promus au rang de défenseurs de la démocratie par les Occidentaux, ils ont quitté Idleb, Jisr al-Choughour, Maarat al-Nohmane et des dizaines d'autres villes et villages envahis par les extrémistes aux noms multiples. Ils se sont dirigés avec femmes et enfants vers les zones gouvernementales. L'Etat syrien les a installés dans des écoles, des stades sportifs ou des camps. Des milliers de logements préfabriqués ont été installés dans la région côtière et dans la province de Damas, où des dizaines de milliers de civils de la Ghouta orientale ont préféré la «violence de Bachar» à la démocratie de «l'Armée de l'Islam», de Zahrane Allouche.

L'Etat syrien a pris à sa charge le logement, l'alimentation, la scolarisation, les soins de santé de ses citoyens réfugiés dans leur propre patrie. Il finance 82% de leurs besoins, les 18% restants sont fournis par les agences des Nations unies.

Malgré les énormes défis auxquels il est confronté, l'Etat syrien s'occupe, en silence, de 7 millions de réfugiés, alors que les riches pays européens tiennent sommet après sommet pour se répartir, sur plusieurs années, quelques dizaines de demandeurs d'asile.

Voilà la triste vérité que chacun doit connaître.

Source : French.alahednews

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