Guerre israélo-palestinienne sur la rive de la seine

Par Akil Cheikh Hussein

Des festivités annuelles sont organisées dans la capitale française sous le nom de «Paris plages». Il s'agit d'un événement qu'on présente en tant que manifestation estivale et touristique qui se déroule sur la rive de la ٍSeine, fleuve qui traverse paris et qui est censé remplacer les plages maritimes vers lesquelles les  Français se dirigent en été avec beaucoup de passion.

«Tel-Aviv» au cœur de la France socialiste

La municipalité de Paris invite chaque année une ville étrangère pour prendre part à ces festivités, et la ville choisie pour y être accueillie le 13 août de cette année n'est rien autre que «Tel-Aviv». Et la manifestation de cette année a été baptisée «Tel-Aviv sur Seine».

Nul doute que le choix de cette désignation est aimablement pertinent : Un grand nombre de villes et de communes françaises portent des noms signifiant qu'elles sont construites au bord de la Seine (Asnières sur Seine, Epinay sur Seine, etc,). Mais le problème c'est dans les relents assez provocateurs de la désignation. En effet beaucoup de Français regardent avec mécontentement la puissance de l'influence juive dans leur pays. Ils le sont entre autre pour les agressions israéliennes permanentes contre Gaza, la colonisation et les agissements agressifs perpétrés par les colons juifs soutenus par les autorités israéliennes à al-Qods (Jérusalem) et en+ Cisjordanie. Sans oublier les positions officielles israéliennes qui bloquent la voie aux solutions proposées pour résoudre le problème palestinien.

Pour toutes ces raisons, le Parti de Gauche et plusieurs personnalités politiques françaises, y compris des membres du parti socialiste au pouvoir, ont demandé l'annulation de la manifestation en question, ce qui a été catégoriquement refusé par la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo. Celle-ci a été soutenue par de hauts responsables français comme le Premier ministre, Manuel Valls. Et Il va de soi que l'attitude de Hidalgo a été saluée par de nombreux responsables israéliens et acteurs juifs français.

Ceux qui ont demandé l'annulation de la manifestation ont justifié leur geste en soulignant que l'événement intervient au premier anniversaire de la dernière en date des agressions menées contre Gaza par l'entité sioniste, et quelques jours après le drame du bébé palestinien brûlé vif, lui et son père, par des colons juifs. Mais aussi dans les conditions de toutes les formes d'oppression auxquelles les autorités sionistes soumettent le peuple palestinien.

Dans le cadre de la polémique qui a eu lieu au sujet de cette question, Hidalgo a avancé l'idée que tout cela n'a rien à voir avec «Tel-Aviv». Selon elle et selon de nombreux autres participants de son clan à la polémique, Tel-Aviv est une chose, alors qu'Israël est une autre. Parmi les distinctions, l'accent est mis sur le fait qu' "Israël" est un Etat, alors que Tel-Aviv est une ville.  Personne n'a  commis la faute de dire qu'elle en est la capitale, car une telle faute peut -dans la mesure où, contrairement à la lettre et à l'esprit de la loi internationale, les Israéliens considèrent al-Qods (Jérusalem) unifiée leur capitale historique- jeter celui qui le commet au dehors de l'Hôtel de ville et le dépouiller à jamais et irréductiblement de toutes ses cartes politiques.

«Tel-Aviv» serait donc une ville pas comme toutes les autres : Une ville «créative», «inclusive» et ouverte à toutes les minorités, y compris «sexuelles». Cela en fait une ville «progressiste» détestée en «Israël» par tous les intolérants… D'autres l'ont comblée d'une vertu supplémentaire en la considérant "gauchiste". N'est-ce pas que le Parti du Travail y est très populaire ? N'est-ce pas que le gauchisme de sa part est du même genre que celui de tant d'autres partis de gauche dont, en premier lieu, le parti socialiste de François Hollande ?

Gaza, au cœur de l'autre France

Après ce refus sans recours de la part d'Hidalgo d'annuler la manifestation, les partis et associations pro-palestiniens ont appelé à l'organisation d'une manifestation semblable sur la rive de la seine et à quelques mètres de «Tel-Aviv» sur Seine : Gaza Plage. Entre les deux manifestations s'est déroulé un «combat singulier» avec des drapeaux hissés, de la musique et des chants, entre autres activités culturelles.

En raison de la sensibilité sécuritaire de la question, des centaines de policiers ont été déployés sur les lieux. Mais, de part et d'autres, les participants à l'une et l'autre manifestation ne sont pas venus nombreux. On n'a pas manqué d'entre dire : «500 policiers pour 50 participants».

La polémique s'est déroulée aussi sur les médias sociaux. Deux parmi les innombrables postes diffusés à ce propos sont assez significatif. Le premier, pro-israélien dit, au sujet de la présence massive des forces de l'ordre et pour ressasser les mystifications parlant des juifs partout poursuivis par la persécution : «Dans la France de 2015 il faut mettre des policiers partout où il y a des juifs : devant les synagogues, devant les écoles juives, et aussi lors des événements culturels».

L'autre est écrit par un pro-palestinien. En voilà un extrait : «Une nuit d'été 2014 , j'ai pu entendre le bruit sourd des bombardiers qui vrombissaient au-dessus de Gaza semblable à un tonnerre qui n'en finissait pas , les bombes tombaient comme la pluie un jour d'orage en éclatant, sans distinction, tout ce qu'elles frappaient. On entendait les cris des mères apeurées, qui ne savaient où aller, le hurlement des enfants dans la nuit, pris en tenaille dans cette prison à ciel ouvert. Beaucoup pleuraient, criaient, hurlaient, cherchant un proche en fouillant les gravas à mains nus, mais il était déjà trop tard, les bombes avaient fait leurs ouvrages laissant Gaza pareille à un paysage lunaire.....».

Source : Alahednews