Le bébé palestinien brûlé renforce le rapprochement entre «Israël» et les Arabes de la défection

Par Akil Cheikh Hussein

L'incident meurtrier qui s'est soldé par la mort du bébé palestinien Ali Dawabché a été une occasion pour que le discours défaitiste arabe en profite afin de porter la responsabilité aux seuls colons, pour justifier l'alliance de plus d'une partie arabe avec l'entité sioniste et pour présenter cette entité «démocratique et pluraliste» qui œuvre -suggère-t-on -pour le salut de toute la région comme étant menacée par les extrémistes.

Nous ne savons pas si un jour viendra où seraient gravés, devant un musé, sur un mur mémoratif, les noms du bébé palestinien Ali Dawabchéet ceux de tous les enfants, les jeunes, les vieillards, hommes et femmes palestiniens et arabes qui sont et qui seront tués par l'entité sioniste depuis sa création jusqu'à aujourd'hui.

Des pro-israéliens plus que les Israéliens

Pourtant, on peut imaginer combien ce mur devrait être long, large et haut pour qu'on puisse y inscrire les noms de ceux qui ont été et qui seront tués par cette entité et des entités arabes et islamiques qui, du fait de leurs pratiques sauvages envers les peuples arabes et islamiques, se sont révélées plus israéliennes que les israéliens. Les exemples flagrants ne se réduisent pas à la sauvagerie de «Daech» et de «Nosra» ni à la barbarie de l'agression saoudienne contre le Yémen.

Nous pouvons également estimer que ce mur ne serait pas du tout construit au cas où l'emporteront les politiques qu'adoptent les Arabes pro-israéliens envers la cause palestinienne : Non seulement ces politiques délaissent la Palestine et s'allient avec l'ennemi sioniste, elles fonctionnent de plus sur la base de considérer cet ennemi comme le sauveur et l'unique garantie pour la survie des régimes qui servent le projet sioniste.

Il y a des Arabes qui le disent publiquement et à haute voix. Il y en a d'autres qui le disent indirectement en usant de paroles empoisonnées au sujet d'une prétendue «religion abrahamique» dont le fait de l'évoquer ne signifie qu'une seule chose, à savoir la mise à l'écart du Christianisme et de l'Islam au profit d'un judaïsme qui n'est qu'un sionisme franc.

D'ailleurs, cela est dit par presque la totalité du discours arabe officiel et ses prolongements dans les médias.

Même la question du bébé palestinien brûlé vif par des colons israéliens a été couverte et utilisée par ce discours d'une manière qui s'inscrit dans le cadre d'une action visant à former une opinion publique arabe et musulmane qui, dans son conscient et son inconscient, couve l'idée du sauveur israélien. Des lavages de cerveau suivis de chargements de cerveau sont utilisés à cet effet par les médias.

Extrémisme juif et «Israël» démocratique

Une grande partie de la médiatisation de l'événement a été consacrée par les médias arabes sionisés au crime que représente cette affaire du bébé palestinien brûlé vif. A ce propos, ces médias ont tenu à mettre en exergue les voix israéliennes qui ont considéré cette affaire aussi bien que les  agissements semblables des colons juifs comme des crimes de guerre qui devraient être sanctionnés et punis. Il est clair que cela innocente l'Etat israélien et le considère comme irresponsable de ces crimes.

Les mêmes médias arabes ont insisté sur le fait que de nombreux israéliens exigent que ceux qui commettent ce genre de crimes soient visés par les mesures de l'arrestation administrative appliquées ordinairement et exclusivement aux Palestiniens. D'autres ont proposé la démolition des maisons des coupables en riposte à la démolition des maisons des Palestiniens. D'autres encore ont suggéré qu'il faut donner aux services de sécurités israéliens les moyens de poursuivre les colons et de les réprimer.

La question qui se pose à ce propos concerne le sentiment qui nait chez le Palestinien et l'Arabe en entendant parler de tous ces «bons» israéliens qui soutiennent les populations de la Cisjordanie dans leur confrontation avec les colons.

Ils auront, au moins, le sentiment que beaucoup d'Israéliens défendent leur cause alors que beaucoup d'Arabes et de Palestiniens la laissent tomber.

Le sentiment de gratitude et d'admiration ne se limite pas aux seuls «bons» Israéliens. Il s'étend pour englober «Israël» car le crime n'est pas présenté comme étant l'œuvre de l'Etat israélien mais comme étant celle de «groupes idéologiques extrémistes» ou de Juifs extrémistes…

Et ce n'est pas tout : La dangerosité de cette catégorie de Juifs extrémistes n'est pas due au seul fait qu'ils perpètrent des crimes qui visent les Palestiniens. Après la destruction du régime israélien démocratique et pluraliste, Ils veulent, selon le discours arabe pro-israélien, instaurer un nouveau régime fondé sur la loi juive.

C'est pour cela, toujours selon le discours arabe en question, que le concept de terrorisme devrait être élargi pour englober, à côté des Arabes et des Palestiniens qui menacent l'entité sioniste, les groupes juifs qui menacent les Palestiniens et les Arabes.  Et c'est ainsi qu'il sera possible de former une alliance contre ceux qui menacent la stabilité dans la région. Il va de soi que cet axe devrait être formé de l'entité sioniste démocratique et pluraliste et des régimes arabes modérés.

C'est en vérité la volonté des «bons» Israéliens qui est rattrapée et reproduite par le discours arabe pro-israélien. Au fur et à mesure que cette volonté est bien accueillie par des parties arabes et musulmanes, officielles ou populaires, la Palestine devient un sujet pour l'étude historique au lieu d'être une cause vivante dans le quotidien des Arabes et des Musulmans.

Mais heureusement, beaucoup de parties arabes et musulmanes, officielles et populaires, ont un autre avis à ce sujet. Et c'est cet autre avis qui se meut dans le sens de l'histoire.

Source : Al-Ahednews