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Discours à l’occasion de la fondation des scouts de l’imam Mehdi

Discours à l’occasion de la fondation des scouts de l’imam Mehdi
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Je vous souhaite d'abord la bienvenue, où que vous soyez, à Tyr, à Nabatiyé, dans la banlieue sud de Beyrouth et à Baalbeck. Je bénis aussi la naissance de l'imam Mehdi, tout comme je présente mes vœux à mes frères et sœurs des scouts de l'imam Mehdi dont nous célébrons aujourd'hui le trentième anniversaire de la fondation. Aujourd'hui, cette association est au sommet de ses réalisations, de ses activités et de sa production. Et elle restera ainsi je l'espère.

En général, la rencontre pour célébrer l'anniversaire de l'association n'est pas retransmise par les médias, mais après la cérémonie en l'honneur des blessés du Hezbollah qui a été retransmise partiellement et dont certaines parties ont été enlevées de leur contexte initial. C'est pourquoi nous avons décidé de retransmettre directement ce discours, pour éviter d'être mal compris ou mal retransmis en cette période délicate. La partie qui a trait à la politique sera donc retransmise en direct, car nous ne tenons pas un double discours, un à huis clos et l'autre pour le public. En fin de compte, nous sommes un mouvement de masse, nous vivons au milieu des gens. Leurs convictions, leur opinion et leur volonté sont un de nos principaux éléments de force et de continuité. J'ai donc divisé le discours en trois parties, la première est politique, même si d'habitude nous concluons par la politique. Mais cette fois c'est voulu et les médias pourront la transmettre en direct. La seconde est culturelle et religieuse et elle est liée à l'occasion que nous célébrons. Ceux qui ne s'intéressent qu'à la politique, se contenteront de la première partie. Mais la chaîne Al Manar, au moins retransmettra la seconde partie, car je crois qu'elle intéresse aussi les gens. Quant à la troisième partie, elle est administrative et interne. Elle concerne l'association. Il ne s'agit donc pas d'un sujet qui intéresse tout le monde. Il n'est donc pas nécessaire de diffuser cette partie.

Sur le plan politique, je souhaite aborder plusieurs sujets.

Le premier est lié à l'ennemi israélien qui a effectué des manœuvres sur le front interne appelées «point de transformation numéro 8 2015». Après la guerre de juillet 2006, les «Israéliens» ont fait un bilan de ce qui s'est passé. Les «Israéliens» étaient d'ailleurs unanimes pour affirmer qu'«Israël» n'a pas gagné cette guerre. Même si au Liban, certains continuent d'affirmer le contraire. Au contraire, les «Israéliens» disent qu'ils ont échoué, et qu'ils ont été vaincus... Rappelez-vous, ils avaient formé une commission et ils ont fait des réunions d'évaluation et ils ont découvert que dans la guerre de juillet 2006, un élément nouveau est entré dans le rapport des forces, c'est le ciblage du front interne, alors que jusqu'alors, celui-ci était généralement à l'abri des guerres. Les guerres israéliennes se déroulaient en effet sur notre territoire. Mais pendant la guerre de juillet 2006, et après cela, dans les guerres de Gaza, la guerre a atteint les terres de l'ennemi, la terre palestinienne qu'il occupe. C'est pourquoi il est désormais contraint d'organiser des manœuvres pour le front interne, pour voir que faire des gens lorsque les obus pleuvent sur «Haïfa», «Tel Aviv», le Nord, le centre, le Sud, les hôpitaux, les routes, les écoles, les marchés, les aéroports, les ports etc. C'est ce qui s'appelle les manœuvres sur le front interne.

L'année dernière, l'ennemi n'a pas fait cette manœuvre, car il y avait un conflit sur le budget. Mais cette année, ils l'ont faite et à cette occasion, des responsables israéliens ont proféré des menaces en direction du Liban, d'explosion, de destruction et d'exode et ils ont même parlé de pousser à l'exode un million et demi de Libanais. Je voudrais donc commenter ces menaces.

Premièrement, elles s'inscrivent dans le cadre de la guerre psychologique menée par les «Israéliens» contre le Liban. Elles sont destinées à jeter de la poudre aux yeux et à faire peur. Nous y sommes habitués car l'ennemi fait cela depuis 1948 et même avant. Ces méthodes ont toujours fait partie des armes qu'il utilise pour vaincre les populations arabes et celles de la région. La guerre psychologique et les menaces criées à haute voix font partie de son arsenal. Ce n'est donc pas nouveau. Deuxièmement, que cet ennemi menace d'exode, de destruction, de morts etc n'est pas nouveau non plus. Il est né sur cette base, en multipliant les massacres, les exodes, les attaques et les destructions. Il y a même quelque chose de bon au fait qu'il rappelle aux peuples de la région, et aux Libanais en particulier, sa vraie nature, agressive et terroriste. Elle s'exprime donc à travers ces menaces. Troisièmement, je veux dire aux «Israéliens» que les choses ont changé. La situation est différente de celle qui prévalait il y a des décades. Preuve en est cette manœuvre que vous effectuez. Pourquoi avez-vous commencé à faire ces manœuvres après la guerre de juillet 2006 ? Parce que vous avez découvert que votre armée a été battue et que lorsque votre entité lance une agression, on lui répond désormais sur son propre territoire, en profondeur. C'est la raison pour laquelle vous effectuez cette manœuvre. En la faisant, vous reconnaissez les capacités de la résistance à toucher tous les lieux que vous cherchez à protéger. Quatrièmement, l'époque où les «Israéliens» pouvaient détruire nos maisons et notre infrastructure sans que les leurs soient touchées est révolue, depuis 2000 et surtout depuis 2006 et les guerres contre Gaza. Leurs colons ne peuvent plus rester en sécurité dans les colonies et dans les villes, si nos villes et villages sont attaqués. Et ce qui vient désormais est encore pire. Je leur dis clairement : s'ils poussent à l'exode un million et demi de Libanais, la résistance islamique au Liban menacera d'exode des millions d'«Israéliens» dans le cadre d'une nouvelle guerre imposée au Liban. C'est une question claire et tranchée. Les dirigeants de l'ennemi et son peuple le savant. C'est pourquoi, il s'agit de menaces creuses qui ne changent rien à la situation. Vous le savez : nous ne craignons ni votre guerre ni vos menaces. Vous pensez peut-être que nous sommes actuellement par la guerre en Syrie, au Qalamoun et dans le jurd de Ersal et que cela pourrait changer quelque chose au rapport des forces entre nous. Mais nous avons déjà dit à plusieurs reprises qu'il n'en est rien. Au contraire, vous devriez avoir plus peur de nous. En tout cas, je dis au peuple libanais : n'écoutez pas ces menaces. Je sais d'ailleurs qu'elles n'auront aucune influence sur votre détermination. Les menaces et les fanfaronnades ne servent donc à rien. Elles ne servent qu'à dissimuler la crainte et l'appréhension de l'ennemi envers cette résistance qu'il craint de plus en plus d'affronter.
Je vais essayer d'aller aussi vite que possible.

Le second sujet que je vais aborder est lié à la situation à Ersal et dans le Qalamoun.

Au cours des dernières semaines, un dossier s'est imposé avec force, dans les médias, sur le terrain, dans les rencontres politiques et au Conseil des ministres. Il s'agit de la ville de Ersal et de son jurd, occupées par des groupes terroristes, qui posent un problème aux habitants de la Békaa et en particulier à ceux de Baalbeck - Hermel. Tout le monde en a parlé, alors que des développements ont lieu sur le terrain. Je voudrais m'y arrêter en raison de la délicatesse de la situation, surtout ces jours-ci.

Au sujet de la ville de Ersal, nous avons été clairs, surtout dans le discours prononcé à l'occasion de la fête de la libération à Nabatiyé. J'ai fait une distinction entre la ville et son jurd. J'ai aussi parlé des habitants de Ersal disant qu'ils sont nos frères et nos proches. Bien que mes propos étaient clairs, je voudrais répéter aujourd'hui qu'il n'a jamais été question pour le Hezbollah d'entrer à Ersal. Qu'on me donne une seule déclaration ou allusion qui dise le contraire. Nous disions que cette ville est occupée par les éléments armés et la responsabilité de la libérer appartient à l'Etat et à l'armée libanaise. Nous sommes les fils de ce pays et par conséquent, nous connaissons les sensibilités confessionnelles dans la Békaa. Nous étions clairs sur ce point depuis le début.

Tout ce qui a donc été dit sur l'intention du Hezbollah d'entrer à Ersal relève du mensonge total, dans le but de l'exploiter politiquement et sur le plan confessionnel. Il y a des gens qui ont inventé quelque chose qui s'appelle «la bataille de Ersal» qui n'existe que dans leur imagination et ils se sont ensuite proposés de défendre Ersal, en lançant des phrases du genre : Ersal est une ligne rouge ! et la bataille dans cette ville devient confessionnelle ? Que se passera-t-il alors au Liban et dans la région etc. Mais tout cela est le fruit de leurs cerveaux malades. Ils inventent une intention d'entrer à Ersal et lancent immédiatement une polémique sur le sujet. Mais c'est un mensonge. Je parle clairement pour que les Libanais sachant qui est soucieux de l'intérêt du pays dans sa délicate composition confessionnelle et qui veut se présenter comme un protecteur, même au prix d'une guerre confessionnelle. Il faut donc que les choses soient claires et que la duperie de ceux qui inventent une bataille qui n'existe pas pour se présenter comme les défenseurs d'une confession soit dévoilée. Soyons donc clairs : nous n'avons pas l'intention d'entrer dans la ville de Ersal. Celle-ci relève de la responsabilité de l'Etat et de l'armée libanaise. J'appelle tous ceux qui utilisent cette carte pour faire de la mobilisation confessionnelle basée sur un mensonge à renoncer à cette méthode. A ce sujet, Dieu merci, la décision du Conseil des ministres d'hier est claire, sauf si certains veulent l'interpréter à leur manière. Au sujet du jurd de Ersal, la décision est plus floue et elle peut faire l'objet d'interprétations. Mais au sujet de la ville, c'est à l'armée de la protéger. La question de Ersal est donc sortie de la polémique politique et de la surenchère. Il s'agit aussi d'une grande responsabilité donnée à l'armée. Tout le monde attend l'exécution de la décision et le gouvernement doit suivre la question tout en donnant à l'armée les moyens d'assurer le succès de sa mission.

Par contre, au sujet du jurd, la bataille est en cours et elle se poursuivra jusqu'à la libération totale de cette région. Vous vous rappelez, je l'avais annoncée en hiver, en parlant de la fonte des neiges. Certains ne l'avaient pas cru, m'accusant de vouloir faire de la guerre psychologique, ajoutant que le Hezbollah ne peut pas avancer d'un pas dans le jurd du Qalamoun, car cette région sera son tombeau. Vous avez certainement entendu de tels propos et des menaces de ce genre. Mais aujourd'hui, nous avons avancé dans le Qalamoun et la bataille s'y déroule. En ce qui concerne, nous pensions avoir un peu de temps, mais l'attaque des combattants contre des positions de l'armée syrienne et de la résistance a précipité les combats. Nous étions en train de nous préparer, mais l'attaque directe des éléments armés a précipité les choses. Nous avons aussitôt entendu les mêmes menaces. Mais elles n'ont rien changé à la situation. Je voudrais ainsi préciser que nous ne sommes pas des envahisseurs. Nous sommes des libérateurs et des résistants et cette terre est la nôtre, celle de notre pays. De plus, vous avez bien vu que tous les propos lancés avant la bataille n'ont servi à rien. Aujourd'hui, nos frères héroïques, courageux, déterminés, prêts à tous les sacrifices, responsables se battent dans la profondeur du jurd, dans les montagnes et les vallées. Ce qui a accéléré la bataille, c'est l'agression effectuée par les hommes d'Al Nosra, c'est-à-dire la branche d'Al Qaëda en Syrie. Ils ont lancé une attaque dans le jurd de Younin et de Nahlé et dans une partie du jurd de Ersal. La bataille se déroule donc actuellement. Jusqu'où ira-t-elle, quel est son plafond et combien de temps durera-t-elle ? Nous nous sommes entendus pour dire qu'elle parlera d'elle-même. Je ne donnerai donc pas de détails. Je peux simplement dire qu'au cours des derniers jours, des dizaines de kilomètres du territoire libanais occupé dans le jurd de Ersal ont été libérés grâce à vos frères, les héros de la résistance islamique au Liban. De même, il y a eu une grande avancée dans le jurd de Flita, la colline de Moussa a été libérée dans les montagnes de Thallaja. Je peux donc dire sans la moindre hésitation et sans qu'il y ait la moindre poche restante que vos frères de la résistance et l'armée syrienne ont pris le contrôle d'une grande partie du jurd du Qalamoun et de celui de Ersal.

En marge de cette bataille, il faut relever quelques points, nous avions dit que si l'Etat renonce à assumer ses responsabilités à l'égard de cette région, les habitants de la Békaa, eux, ne suivront pas cet exemple. En particulier les habitants de Baalbeck et Hermel. De fait, des réunions se sont tenus ces derniers jours entre des notables de la région, des familles, des tribus et elles ont exprimé avec sincérité les convictions des habitants de la région, ainsi que leur conscience aigüe du danger et leur disposition à se sacrifier pour leur région. A ce stade, ce dont nous avons besoin c'est justement cette solidarité, cet appui populaire et moral. Nous n'avons certes pas besoin de combattants actuellement. Vos frères au sein de la résistance, dans toutes ses unités ont suffisamment d'effectifs, de matériel et de capacités humaines et matérielles pour relever le défi. Nous avons donc actuellement besoin de solidarité et d'appui. Lorsque nous avons dit que les habitants de Baalbeck et Hermel sont prêts à assumer les responsabilités si l'armée ne le fait pas, il a été aussitôt dit, comme pour l'affaire de la ville de Ersal, que nous cherchons à reproduire le modèle irakien de «forces populaires pour défendre Baalbeck et le Hermel». Où ont-ils vu cela ? Ont-ils à ce point le cœur faible ? Jusqu'à présent, nous n'avons pas besoin de mobilisation populaire générale. Le Hezbollah n'a pas besoin de combattants, ni donc de décréter la mobilisation générale à ce stade, il n'a besoin que de la solidarité et de l'appui des habitants de la région. Mais en fin de compte, les combattants du Hezbollah qui sont-ils ? Ils sont les fils des ces familles et de ces tribus originaires de la région tout comme les résistants au Sud sont les fils des familles du sud. cela juste pour la précision. Il n'en reste pas moins que la bataille du jurd de Ersal facilitera la mission de l'armée et allégera la responsabilité qui repose sur ses épaules. Cette bataille sera donc une introduction qui facilitera les mesures officielles populaires et nationales confiées à l'armée. Le sujet de Ersal est donc devenu clair. Nous ne voulons pas entrer dans la ville. Elle relève de la responsabilité de l'Etat et de l'armée et nous espérons qu'ils les assumeront. La bataille du jurd de Ersal a été déclenchée. Elle se poursuivra jusqu'à ce que ses objectifs soient atteints. Nous ne sommes pas limités par un délai. Que nul ne parle d'heures, de semaines ou de mois. Nous avancerons lentement et les commandements sur le terrain décideront du rythme, sachant que ce qui compte c'est d'atteindre les objectifs fixés avec le moins possible de pertes. Nous ne sommes donc pas pressés et nous agissons sur la base de nos responsabilités.

Au sujet de la situation gouvernementale, deux phrases en résumé : je souhaite que les différentes politiques présentes au sein du gouvernement prennent les choses au sérieux et ne fassent pas la sourde oreille. Ils doivent prendre conscience de la gravité et de la délicatesse de la situation et ne pas attendre des développements en Syrie ou au Yémen ou encore dans la région. Ce serait une perte de temps aux dépens de l'intérêt du pays. Ce serait aussi une attitude suspecte et illusoire. Il ne faut pas perdre du temps dans les échéances gouvernementales et le gouvernement doit assumer ses responsabilités légales et constitutionnelles, en traitant ces dossiers avec sérieux, sans faire de paris illusoires.

J'en arrive à «Daech». Je suis obligé d'en parler un peu. Cette organisation a été créée au départ comme étant la branche d'«Al Qaëda» en Irak. Elle est apparue lorsqu'il y a près d'un an elle a commencé à prendre le contrôle de Mossoul. Son lieu de naissance est donc l'Irak. Elle s'appelait alors l'Etat islamique en Irak. Puis elle s'est étendue en Syrie, dans la province de Raqqa, de Deir el Zor et de Hassaka et elle est devenue «l'Etat islamique en Irak et au levant». C'est de là qu'est venu le nom de «Daech». Mais elle n'en reste pas moins d'origine irakienne. Malgré cela, le débat sur qui l'a créée se poursuit. A mesure que s'est développée Daech en Syrie, il en a été de plus en plus question. En ces jours de désinformation politique et médiatique, je suis contraint de m'étendre un peu sur le sujet, car on en voit les conséquences actuellement. Par exemple, lorsqu'un kamikaze s'est fait sauter dans une mosquée chiite à Kodeih à Qatif en Arabie saoudite et lorsqu'un autre kamikaze a été arrêté à Dammam par les héros, toujours en Arabie saoudite, certains médias, en Arabie, dans le Golfe, au Liban et dans la région, ont accusé l'Iran d'être derrière «Daech». Voyez donc dans quelle époque nous vivons. Ainsi, l'Iran, cette République islamique accusée injustement de vouloir «chiiser les musulmans» serait donc derrière «Daech», et aurait envoyé les kamikazes dans les moquées chiites de Qatif ou de Dammam, pour que les chiites se révoltent contre le régime saoudien, manifestent et protestent et pour qu'il y ait ainsi une discorde. Quelle analyse ! Elle ne repose sur aucun indice concret, ni sur aucune donnée et elle est à l'encontre de la logique et de la raison.

Même chose avec les développements en Irak et en Syrie. Pour certains, celui qui a fondé «Daech» serait le président syrien Bachar Assad. Il lui a même donné Raqqa, une partie de Deir el Zor et de Hassaka et il l'a introduite dans le rif nord d'Alep pour frapper l'opposition nationale qui menace le régime. C'est plus imaginatif qu'un film hollywoodien. Même chose en Irak, je ne veux pas multiplier les exemples. J'ai même lu dans certains articles comment est née «Daech». je vais vous faire un peu rire. De toute façon, ces jours-ci, le rire se mêle aux pleurs, les choses sont mêlées. Ils disent dans ces articles, qu'il y aurait eu une réunion tripartite entre la Syrie, l'Iran et le Hezbollah. J'y étais personnellement et c'est moi qui aurait eu l'idée de créer «Daech» pour frapper le front Al Nosra et l'opposition syrienne. Je n'y aurais pas pensé, même en rêve ! Ce sont des propos stupides. Pourtant, des analyses ont été construites sur cette théorie et même une argumentation du genre : le soleil brille et vous dormez chez vous ! Quel est le lien entre les deux propositions ? Il s'agit d'introductions qui n'ont rien à voir avec les conclusions. C'est de l'imagination pure.

Il faut pourtant rappeler que «Daech» est donc au départ la branche d'«Al Qaëda» en Irak. Plusieurs personnes en ont successivement pris le commandement : Abou Al Mouhager, Abou Omar al Baghdadi, Abou Messaab al Zarqaoui etc. Jusqu'à il y a un an à peu près, elle était donc la branche irakienne d'Al Qaëda et elle avait prêté allégeance à Ben Laden, puis après sa mort à Ayman Zawahiri. Tout le monde connaît ces gens, leurs méthodes, leurs relations, leurs connexions etc. Plus tard, il y a eu un conflit en Syrie, un groupe voulait rattacher la branche d'«Al Qaëda» à Abou Bakr al Baghdadi et l'autre voulait la rattacher à Ayman Zawahiri. Abou Bakr al Baghdadi s'est rebellé et a créé son propre émirat puis califat. Donc, «Daech» est affiliée à «Al Qaëda» et le conflit qui a produit la séparation entre elle et «Al Nosra» est le fruit d'une divergence sur l'allégeance.

Dans ce cas, qui ignore encore qui a créé «Al Qaëda» ? A-t-elle été fondée par l'Iran, par le président Bachar Assad ou par le Hezbollah ? Tout le monde sait qu'Al Qaëda a été créée par la CIA, et les services de renseignements saoudiens et pakistanais. Cela figure dans des documents et des livres. «Al Qaëda» a été créée pour combattre les Soviétiques en Afghanistan. Elle s'est par la suite retournée contre ses parrains, parce que c'est comme cela que sont les serpents. Vous voulez discuter de «Daech» voilà son origine. Tout est clair. Elle fait partie d'«Al Qaëda» et le problème porte sur l'allégeance à Zawahiri ou au calife, c'est tout. Rien d'autre n'a changé. Que fait donc l'Iran, que fait le président Bachar Assad dans ce sujet et qu'a à voir le Hezbollah dans la création de «Daech» ?

Certes, on peut se demander comment «Daech» a pris Raqqa, Mossoul et d'autres régions ? C'est une guerre ouverte. Parfois, un responsable sur le terrain gère mal la bataille, trahit ou a peur, ou encore fait de mauvais calculs. Certaines régions sont donc tombées en Syrie. Mais cela signifie-t-il pour autant que l'Iran, le gouvernement irakien ou le régime syrien ont créé «Daech» ? Je crois que même les enfants si on leur explique la situation ne peuvent pas croire cela. Les Américains ont même reconnu avoir créé «Daech», puisque c'est le cas d'«Al Qaëda» fondée avec l'aide des renseignements saoudiens et pakistanais. Certains pays du Golfe ont donné des moyens énormes à «Al Qaëda» devenue par la suite «Daech», lorsqu'elle s'est rebellée contre ses parrains. Elle a désormais son propre projet, mais en même temps, certains profitent d'elle, la financent vendent son pétrole et facilitent son extension en encourageant les recrues pour l'utiliser dans la confrontation régionale actuellement en cours. La dernière chose que je voudrais dire au sujet de «Daech» est que le monde entier reconnaît ( sincèrement ou non) aujourd'hui qu'elle est une menace internationale... sauf au Liban, où on est encore en train de discuter de la question. Le monde ne dit plus que «Daech» est une menace pour le Liban, pour la Syrie, pour l'Irak, pour les minorités, les chrétiens etc. Des congrès ont été organisés, le dernier en date a eu lieu à Paris pour dire que «Daech» est une menace pour tous. Mais au Liban, il y a encore un débat sur la question ? Le Liban est-il hors du monde ? Si oui, alors «Daech» n'est pas une menace pour lui...

Vous savez que le jurd du Qalamoun est quasiment divisé en deux parties, le Sud et l'est sont entre les mains d'Al Nosra. Il se trouve que c'est par là que nous avons commencé. Une fois cette partie conquise, nous irons vers le nord et l'ouest qui sont contrôlés par « Daech». «Daech» n'est pas seulement à Raqqa, Mossoul ou Palmyre, elle est dans le jurd de Ersal, au dessus de Ras Baalbeck, des fermes de Kaa , en territoire libanais. C'est la même «Daech» que le monde considère comme une menace. C'est pourquoi je souhaite que nous nous entraidions et que nous ne nous trompions pas dans l'identification de l'ennemi, ni dans la désignation de ceux qui combattent «Daech», la République islamique d'Iran, les frères en Irak, les frères en Syrie et nous ainsi que tous ceux qui sont avec nous au Liban. Les autres facilitent au contraire l'avancée de «Daech», à travers leurs médias, en vendant son pétrole, en ouvrant les frontières aux combattants venus du monde entier ou en donnant de l'argent.

Le dernier sujet politique que je voudrais aborder est l'agression contre le Yémen. Elle en est aujourd'hui à son 72ième jour. Il est curieux de voir que pendant toute cette période, de nombreux pays, organisations internationales, gouvernements etc se sont tus pourtant, cette agression est claire, évidente. Malgré cela, si un média ou une partie politique ou encore une association, cherchent à la critiquer, ils sont aussitôt muselés. Le régime saoudien utilise les moyens des services de renseignements ainsi que les moyens politiques pour faire taire les protestataires, tantôt par les menaces, tantôt par les appâts. Il ne supporte pas une seule voix dans ce monde qui critiquerait son agression. Des chaînes satellitaires ont été ainsi rayées des fréquences, d'autres sont menacées ou interdites de financement. Mais la question qui se pose est la suivante : quand on est sûr de soi et de son droit, de quoi a-t-on peur ? Les Saoudiens ont des milliers de plumes à leur solde, pourquoi ont-ils peur de deux ou trois qui restent ? De deux ou trois Etats qui osent dénoncer l'agression et les crimes commis ? C'est un signe de faiblesse, non de force.

En ce qui nous concerne, nous l'avons dit dès le premier jour de cette agression. Notre position est claire et elle n'a pas changé. Au contraire, nous en sommes de plus en plus convaincus avec chaque jour qui passe. Nous condamnons avec force cette agression américano-saoudienne barbare contre le Yémen et son peuple, contre sa civilisation, son passé, son présent et son avenir. Cette position ne changera pas, tant que l'agression se poursuivra. Il faut ajouter que cette agression n'a plus d'objectif. Ils peuvent détruire, tuer, casser, briser, mais aucun des objectifs déclarés n'a été atteint. Même les plus modestes, ceux de la Tempête de la fermeté ou du retour de l'espoir... Les plafonds élevés avancés par leur marionnette, Abed Rabbo Mansour Hadi qui ne veut pas aller à Genève tant que les groupes armés ne se sont pas retirés de Aden et de Sanaa ...n'ont servi à rien. Les révolutionnaires du Yémen ont été à la hauteur de la responsabilité historique qui pesait sur leurs épaules. Ils ont été à la hauteur des sacrifices qui leur étaient demandés. Ils ont tenu 72 jours sous les bombardements intensifs, les massacres, la sauvagerie. Il y a quelques instants, les Yéménites sont même descendus dans la rue pour une grande manifestation à Sanaa contre l'agression. Cette guerre n'a donc pas d'horizon.» Les Saoudiens, et ceux qui se tiennent derrière eux, doivent ouvrir rapidement la voie à la solution politique, lever le blocus, arrêter l'agression et donner une chance à la solution politique. Poursuivre l'agression n'aboutira qu'à plus de pertes, de recul et de chute au niveau de l'image et de l'influence du régime saoudien.

Source : French.alahednews

 

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